Originaire d’Amérique du Sud, le canard de Barbarie a été introduit en Europe dès le XVIe siècle par les explorateurs espagnols. Facile à reconnaître, il se distingue nettement des autres canards domestiques élevés dans le monde entier. Ce volaille, réputée pour sa robustesse et sa simplicité d’élevage, est souvent prisée pour sa chair savoureuse, ses œufs ou simplement comme compagnon domestique en raison de sa nature douce et tranquille. Une exploration de ses principales caractéristiques et de ses besoins essentiels vous permettra d’assurer son bien-être dans un environnement optimal.
Caractéristiques essentielles du canard de Barbarie
Issue du canard musqué (Cairina moshata), une espèce sauvage, cette race présente une grande résistance aux maladies et supporte des températures froides atteignant environ -12°C. La version domestiquée est assez lourde, ce qui limite ses capacités de vol, en particulier chez le mâle qui peut dépasser 4 kg, tandis que la femelle, plus légère à environ 2,8 à 3 kg, a une silhouette plus lourde que celle de la femelle. Son allure peut paraître un peu lourde ou pataude. Elle émet un chant modéré, beaucoup moins bruyant que d’autres canards, se limitant à un cancané discret.
Les nuances de son plumage varient : bleu, blanc, acajou, noir ou un mélange de bleu et blanc. Il possède une queue longue ornée de plumes, une tête rose surmontée d’un petit plumet qui ajoute à son charme.
Le mulard est une hybride obtenue par croisement entre un canard ou une cane de Barbarie et une cane ou un canard européen. Cet oiseau, toutefois, ne peut pas se reproduire, étant stérile.
Les canards de Barbarie atteignent leur maturité sexuelle vers l’âge de 6 mois. La cane se révèle être une excellente couveuse, capable de couvrir une vingtaine d’œufs à la fois, plusieurs fois par an, généralement entre janvier et fin septembre.
Élever un canard de Barbarie
Ce canard peut tout à fait être maintenu comme animal de compagnie. Très affectueux, il a tendance à suivre son propriétaire partout. Il constitue également un allié précieux pour les jardiniers, car il peut désherber efficacement une pelouse en éliminant les mauvaises herbes, ce qui évite l’usage de produits chimiques ou la corvée de désherbage.
Sa chair, réputée pour sa finesse et sa saveur, fait aussi partie des raisons pour lesquelles cet oiseau est très apprécié. Sa nature calme et sociable lui permet de cohabiter harmonieusement avec d’autres espèces comme les oies, poules, dindons ou autres canards.
On peut également élever des canes de Barbarie pour leur production d’œufs, destinés à la consommation, ou pour leur élevage. Il faut cependant noter que l’incubation de leurs œufs dure en moyenne 35 jours, contre 28 pour d’autres canards. La durée plus longue requiert une certaine patience.
Pour éviter que ces oiseaux ne s’envolent, il est nécessaire de couper une partie de leurs plumes d’une aile, en particulier chez la femelle, qui, étant plus légère, s’envole plus facilement. Cette pratique rappelle leur instinct de protection ancestral, où ils cherchaient refuge en haut des arbres ou sur des points surélevés pour échapper aux prédateurs, notamment les serpents. Toutefois, une clôture haute, entre 100 et 150 cm, est fortement recommandée, car leurs griffes leur permettent de grimper. Une barrière bien conçue renforcera également la sécurité de la basse-cour face aux éventuels prédateurs.
La zone dédiée aux canards de Barbarie doit privilégier un espace herbeux, vaste et bien aéré. Un espace insuffisant peut entraîner des comportements agressifs ou des combats entre individus. Il est conseillé de prévoir au moins 50 m² par oiseau. Ces canards aiment également profiter d’un point d’eau, comme un bassin ou une mare, où ils peuvent boire, nager, se prélasser et soigner leur plumage. La mare, en particulier, leur offre la possibilité de trouver des insectes et des vers, contribuant à leur alimentation naturelle. L’accès doit être facilitant, avec une pente douce et antidérapante, entourée d’une ceinture gravillonnée pour limiter la formation de boue. Un abri couvert est aussi nécessaire pour les protéger des intempéries.
Élever et faire naître des canetons de Barbarie
Un bon ratio pour un élevage efficace est de trois à cinq canes pour un mâle reproducteur. Les canes pondeuses doivent disposer d’un espace dédié, comportant plusieurs petits compartiments, afin qu’elles puissent pondre en toute tranquillité. Lorsqu’elles cohabitent avec d’autres oiseaux, il est préférable de les isoler pour éviter toute perturbation. La litière doit être renouvelée régulièrement et composée de sable, paille et copeaux de bois pour garantir un environnement propre et hygiénique. Contrairement aux poules, ces canes ne réclament pas de perchoirs, puisqu’elles pondent et dorment au sol.
Pour favoriser une ponte optimale, il est conseillé de réduire la luminosité à l’intérieur de leur espace, car ces canes couvent aussi bien durant le jour que la nuit. La proximité de la nourriture permet d’éviter qu’elles quittent leur nid trop longtemps. La durée d’incubation des œufs est comprise entre 34 et 38 jours. Les canetons, dès leur sortie, sont recouverts d’un duvet jaune ou brun clair, très doux, et peuvent se nourrir seuls. Malgré leur indépendance précoce, ils suivent leur mère en imitant ses comportements et restent sous sa vigilance. La mère, très protectrice, veille sur eux, leur fournissant chaleur et sécurité. À l’âge de 1,5 à 2 mois, ils deviennent autonomes. Les jeunes canes, appelées canettes, doivent attendre un an avant de pouvoir se reproduire à leur tour.
Alimenter correctement ses canards de Barbarie
Il est préférable d’installer les abreuvoirs à l’extérieur pour que la litière reste plus propre. En revanche, la mangeoire doit être placée à l’intérieur pour éviter que la nourriture ne se mouille en cas de pluie. Leur régime alimentaire étant à la fois varié et peu exigeant, il peut comprendre :
- Des graines d’orge, de blé, de maïs et d’avoine, de préférence en mélange.
- De l’herbe verte, comme de la salade ou d’autres feuillages.
- Des légumes variés,
- Des insectes,
- Des vers de terre,
- Des restes de repas adaptés.
Pour garantir une alimentation équilibrée, il est conseillé d’introduire un mélange spécifique pour oiseaux aquatiques d’ornement, disponible en animalerie. La diversification de leur nourriture, notamment avec des végétaux, leur est bénéfique. Enfin, ils doivent disposer d’au moins 50 cl d’eau par jour, renouvelée régulièrement, pour boire et maintenir une bonne hygiène.
Dans les zones où la présence de prédateurs comme les renards, rats ou fouines est forte, il est crucial de faire coucher les oiseaux chaque nuit dans un espace sécurisé et clôturé afin de prévenir tout risque de prédation.