Appréciée pour sa chair savoureuse, la pintade peut être élevée dans un élevage domestique, à l’image du coq ou de la poule. Cependant, elle nécessite une attention spécifique en raison de sa fragilité relative en tant que gallinacé. De plus, il est déconseillé d’élever une seule pintade, car cet animal a un comportement grégaire et préfère évoluer en groupe. Très bruyante, cette volaille est mieux adaptée aux espaces ruraux isolés, loin des habitations voisines. Examinons ses caractéristiques principales ainsi que les conditions optimales pour réussir un élevage de pintades.
Les différentes variétés de pintades
Le terme « pintade » désigne plusieurs oiseaux appartenant à la famille Numididae et au groupe des Galliformes, originaires d’Afrique. Parmi elles, on trouve diverses espèces, comme celles de couleur noire, à poitrine blanche, plumifère ou encore vulturine. La plus courante et la plus significative est Numida meleagris, connue sous le nom de pintade de Numidie. Cette dernière constitue à elle seule le genre Numida. Elle est souvent désignée par d’autres appellations telles que :
- pintade sauvage,
- pintade commune,
- pintade mitrée.
Introduite en Europe dès le XVe siècle, la pintade de Numidie a donné naissance à une variété domestiquée. La France demeure aujourd’hui le principal pays producteur de pintades élevées à l’échelle mondiale.
Aspect physique de la pintade domestique
Ce pigeon ventru peut atteindre une hauteur d’environ 65 cm et possède un plumage souvent gris ponctué de taches blanches, avec parfois quelques touches de bleu. Les mâles et les femelles, qu’on appelle indifféremment pintades, ont une apparence similaire. La tête, petite, est équipée de barbillons, plus développés chez le mâle, ainsi que d’un casque léger. Elle ne possède pas beaucoup de plumes, ce qui lui donne un aspect dégarnie. La durée de vie moyenne d’une pintade domestique est d’environ 8 ans.
Reproduction et élevage
Pour un élevage bien équilibré, il est idéal d’avoir un rapport de un mâle pour cinq femelles. La femelle pond une quinzaine d’œufs, pesant jusqu’à 45 g, dans un nid naturel qu’elle excavé dans le sol. Toutefois, elle ne couve pas ses œufs : dans ce cas, l’utilisation d’une couveuse artificielle, dont l’incubation dure environ 24 jours, s’avère indispensable pour faire éclore les pintadeaux. Après l’éclosion, mâle et femelle collaborent à l’élevage des jeunes.
Fragilité des pintades en basse-cour
Les pintades, particulièrement durant leur phase juvénile et en dehors de leur habitat d’origine, sont vulnérables. Le taux de mortalité est crucial chez les jeunes, mais il doit aussi alerter en ce qui concerne les adultes. Leur élevage, appelé méléagriculture, même si traditionnellement associé à l’élevage d’huîtres perlières, demande une grande vigilance pour assurer leur bien-être. Il faut leur offrir un espace adéquat, une alimentation saine, et une eau propre en permanence. La température et le climat peuvent aussi poser problème s’ils ne sont pas bien contrôlés.
Les maladies fréquentes chez ces oiseaux, principalement chez les adultes, comprennent des parasites comme les tiques, poux, mites, ainsi que des maladies telles que la bursite, la variole aviaire ou la maladie de Newcastle.
En matière de nutrition, la pintade est un animal omnivore. Son alimentation doit inclure :
- de l’herbe fraîche,
- des graines germées de blé et de maïs,
- des baies,
- des insectes,
- de l’eau propre en abondance (à renouveler régulièrement).
Elle peut aussi se nourrir de petites proies telles que souris, serpents ou grenouilles. En l’absence d’espace extérieur, un mélange maison à base d’eau, farine, herbe et son peut également leur être proposé, à l’image de ce qui se fait pour les poules et les coqs.
Construire un enclos adapté
Un simple enclos suffit pour accueillir des pintadeaux peu âgés. Toutefois, si l’élevage concerne des adultes ou des jeunes en croissance, il est conseillé d’installer une volière, car ces oiseaux ont la capacité de voler sur de courtes distances pour échapper à un prédateur. Très nerveux, parfois agressifs ou facilement effrayés, ils émettent souvent des cris perçants, surtout le mâle. Il est donc préférable d’élever des pintades dans un endroit isolé, éloigné des voisins, afin de limiter les nuisances sonores.
Pour assurer leur confort, un petit abri fait de quelques planches est essentiel. Il permettra aux pintades, qu’elles soient jeunes ou adultes, de se protéger du vent, de la chaleur excessive ou du froid. Leur sécurité contre les prédateurs, comme le renard, est également primordiale. Il faut prévoir :
- une litière en copeaux de bois pour réduire l’humidité,
- un perchoir haut (au moins 1,50 m), pour qu’elles puissent dormir en hauteur,
- une mangeoire,
- des abreuvoirs propres et accessibles.
La viande tendre de la pintade constitue un réel atout nutritionnel, avec une faible teneur en matières grasses. Si vous disposez d’un terrain suffisamment grand, vous pouvez envisager d’élever ces oiseaux. Aucun permis n’est exigé pour un élevage jusqu’à 50 pintades de plus de 30 jours. Au-delà, l’élevage doit être déclaré conformément à la législation en vigueur de Tendances et animaux.