Élever des oies : 5 pièges à éviter pour un élevage réussi

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Les oies sont des animaux qui captivent par leur intelligence et leur capacité à répondre à leur nom. Dotées d’une mémoire remarquable, elles se souviennent facilement des personnes ayant été indélicates à leur égard. Si cette espèce vous séduit, il est essentiel d’éviter certaines erreurs fréquentes que rencontrent souvent les débutants dans l’élevage.

Erreur n°1 : penser que toutes les oies sont identiques

Bien que généralement simples à élever, les oies nécessitent une approche douce et progressive, car leur nature reste sensible et facilement effrayée. Leur éducation sera particulièrement aisée si elles sont accueillies pendant leur première jeunesse, idéalement avant leurs six semaines. À ce stade, elles auront tendance à vous reconnaître et à vous suivre dans leur enclos, ce qui facilite le lien avec elles.

Les différentes races d’oies ont souvent des tempéraments qui varient légèrement, certaines étant plus vives ou plus agressives. En général, les mâles peuvent se montrer plus agressifs que les femelles, sauf lors de la période de reproduction où toutes les tensions peuvent monter d’un cran. Selon la race, le climat social sera plus ou moins paisible : des variétés comme l’oie naine à bec court, l’oie de Toulouse, l’oie normande ou encore l’oie cygnoïde sont reconnues pour leur douceur et leur calme.

Originaire du Nord européen, l’oie des neige bleue est une espèce particulièrement robuste, un avantage si vous habitez une région avec des hivers rigoureux.

Erreur n°2 : sous-estimer le niveau sonore des oies

Pour ceux qui vivent à proximité de voisins, il est primordial de connaître le potentiel sonore de ces oiseaux. Si vous souhaitez éviter tout problème de nuisance, privilégiez des variétés comme les bernaches à crinières ou les oies à ailes bleues d’Éthiopie, connues pour leur discrétion. Les oies empereurs font aussi partie des espèces généralement peu bruyantes et tranquilles.

Le respect du voisinage est encadré par la réglementation : il est conseillé d’installer la basse-cour à une distance adaptée selon le nombre d’animaux. À partir de 10 individus, il faut respecter un seuil de 25 mètres avec les habitations proches, et ce chiffre monte à 50 mètres pour 50 oiseaux ou plus. Même si votre élevage est en zone rurale, il faut garder à l’esprit que des cris répétitifs ou intenses, jour et nuit, peuvent rapidement devenir source de conflits avec le voisinage.

Erreur n°3 : ne pas prévoir de compagnie pour une oie seule

Une oie en solitude risquera d’être malheureuse, puisqu’il s’agit d’un animal grégaire. La socialisation avec d’autres oiseaux, comme des canards ou des poules, sera essentielle pour son bien-être. Un groupe équilibré, appelé communément un “jeu d’oies”, inclut généralement un mâle accompagnée de plusieurs femelles, pour une cohabitation harmonieuse.

Il est recommandé de faire cohabiter toutes les espèces dès leur jeunesse, afin d’éviter les tensions ou rivalités territoriales. Il faut scrupuleusement veiller à ce que chaque groupe reçoive ce dont il a besoin pour cohabiter sereinement.

Erreur n°4 : mal nourrir ses oies

Les oies ont un appétit insatiable, leur gésier robuste leur permet de passer de longues heures à manger. Leur santé et leur bonheur passent par un espace herbeux suffisant, car elles se comportent comme de véritables “écotondeuses” qui entretiennent le paysage en broutant. On recommande environ 100 mètres carrés d’herbe courte par oie pour satisfaire leur gourmandise. Si cette surface est bien fournie, il sera inutile de leur donner beaucoup de compléments alimentaires, sauf en période de ponte ou si l’herbe devient rare.

Il est important d’offrir quotidiennement de l’eau propre et fraîche, environ un demi-litre par oie en période estivale. En ce qui concerne leur alimentation, des graines comme celles de blé, d’orge ou d’avoine, ainsi que des racines, pissenlits ou légumes verts, leur apporteront les nutriments nécessaires. Le maïs, en revanche, est à éviter en raison de son rôle potentiel dans leur prise de poids excessive.

Erreur n°5 : négliger l’espace nécessaire et l’accès à l’eau

Une source d’eau n’est pas indispensable pour toutes les oies, mais elle reste un endroit privilégié qui leur confère sécurité et confort. En l’absence d’un étang ou d’une rivière à proximité, il est possible de créer un petit bassin en plastique pour leur permettre de se baigner et d’y faire leur toilette. Selon la réglementation, une opération comme l’éjointage, ou coupe du bout d’aile, est désormais interdite en France depuis 2005 pour limiter la fuite des oiseaux. Cependant, il est permis de couper une seule rémige d’un côté pour limiter leur capacité à voler, et ce après leur mue.

Les oies ont besoin d’un abri spacieux d’au moins un mètre carré par animal, conçue pour les protéger du vent, de la pluie et du soleil. Cet espace doit également servir de refuge nocturne pour les préserver des prédateurs. Un sol en ciment facilite le nettoyage et doit être recouvert d’une litière absorbante, comme des copeaux de bois, renouvelée régulièrement. La ventilation de l’abri doit aussi être adaptée, car elles produisent beaucoup de déjections malodorantes.

Enfin, si vous possédez également des poules, celles-ci pourront partager le poulailler. Cependant, les oies n’ont pas besoin de perchoirs pour dormir puisqu’elles préfèrent rester au sol.