Mule ou Mulet : Tout ce qu’il faut savoir sur cette espèce hybride

Accueil » Les animaux domestiques » Âne » Mule ou Mulet : Tout ce qu’il faut savoir sur cette espèce hybride

Dans le règne animal, la règle générale veut qu’un individu d’une espèce ne puisse se reproduire qu’avec un autre membre de la même espèce, du sexe opposé. Néanmoins, il existe quelques exceptions rares où des hybrides inverses peuvent se croiser avec des individus de leur propre espèce, mais pas forcément avec leur propre race ou sous-espèce.

Par exemple, le cas du mâle ou de la femelle hybride résultant du croisement entre un âne et une jument ne suit pas la même règle. Ces animaux, appelés respectivement mulet (mâle) et mule (femelle), sont issus de la reproduction entre un mâle de l’un et une femelle de l’autre, tous deux appartenant au genre Equus mais de différentes espèces : Equus asinus pour l’âne et Equus caballus pour le cheval.

Une autre particularité interesante est qu’un croisement entre une ânesse et une jument, bien qu’étant aussi issu d’espèces proches, ne reçoit pas le même nom et ne fait pas partie de la même catégorie biologique que le mulet ou la mule.

Mais quelles sont précisément les caractéristiques de cette hybride encore mystérieuse ? Pour tout découvrir sur le mulet, poursuivez votre lecture.

Les traits physiques du mulet

La physionomie de cet animal hybride reflète ses origines, combinant des éléments de ses deux parents. Sa taille oscille généralement entre celle d’une jument et celle d’un âne, soit environ 120 à 150 cm au garrot, avec une variation liée à la morphologie de la famille. Son poids peut atteindre environ 450 kg, également modulé par celui de ses géniteurs. La durée de vie est comparable à celle des chevaux et des ânes, pouvant aller jusqu’à 30 ans.

En ce qui concerne la robe, elle présente une grande diversité. On trouve fréquemment des mulets avec une robe bay ou noire pangaré, mais l’on peut aussi voir des exemplaires avec des teintes alezanes, grises ou bai dun. Certaines variétés, notamment aux États-Unis, exhibent des motifs tachetés ou pies. La queue et la crinière, quant à elles, ressemblent davantage à celles du cheval, étant plus épaisses et plus touffues que celles de l’âne.

Le visage de l’animal présente aussi un mélange de caractéristiques : il possède une tête plutôt volumineuse comme celle des chevaux, mais avec un museau allongé, des arcades sourcilières proéminentes et des naseaux peu dilatés, hérités de ses ancêtres asinins.

Les oreilles sont pointues et dressées, rappelant davantage celles de l’âne que celles des chevaux.

Les membres du mulet sont fins et secs, équipés de sabots robustes, idéaux pour le travail en terrains difficiles. Ces traits lui confèrent une morphologie adaptée à diverses utilisations, alliant la puissance du cheval à la résistance immunitaire de l’âne.

Grâce à cette combinaison, le mulet dispose d’une force importante, avec une immunité renforcée, lui permettant de résister à de nombreux maux. Cependant, il partage une particularité notable : la majorité des mulets sont stériles en raison de différences chromosomiques entre leur père et leur mère, ce qui limite considérablement la reproduction naturelle. Depuis plusieurs siècles, seulement une poignée de cas de reproductions fécondes ont été recensés.

La relation entre le mulet et l’homme

Un aperçu historique

Les traces de l’existence des mulets remontent à l’Antiquité, mais c’est à partir du Vème siècle que leur utilisation s’est réellement développée. Leur présence va en s’accroissant jusqu’au début du XXe siècle, période durant laquelle leur emploi a été peu à peu supplanté par la motorisation et l’arrivée de machines capables de réaliser leurs tâches agricoles ou de transport.

En France, les régions du Poitou étaient particulièrement renommées pour l’élevage du mulet, bénéficiant d’une région dont la robustesse équestre donnait naissance à des animaux puissants et résistants. D’autres régions comme le Massif Central, le Dauphiné ou les Pyrénées comptaient également des élevages, même si leurs mulets, moins robustes, étaient généralement destinés à des travaux moins exigeants.

L’utilisation du mulet à travers les âges

Durant plusieurs siècles, cet animal a été déployé pour effectuer des tâches extrêmement difficiles, souvent confiées aux chevaux, avec une préférence marquée pour la montagne, où sa résistance exceptionnelle lui permettait de naviguer avec facilité. Il était notamment employé comme bête de bât, capable de transporter de lourdes charges sur de longues distances, ou comme monture utilisée dans diverses pratiques équestres, en particulier aux États-Unis.

Jusqu’à la fin du XXe siècle, le mulet a également trouvé sa place dans le domaine militaire, notamment dans les armées française et italienne, servant au transport de charges dans des zones montagneuses difficiles d’accès.

Les besoins spécifiques des mulets

Grâce à leur système immunitaire puissant, les mulets sont peu sujets aux maladies et nécessitent peu de soins spécifiques. Néanmoins, ils ne sont pas invincibles : bien qu’ils supportent très bien les chaleurs estivales, leur résistance au froid est plus limitée. Lors des saisons froides, ils nécessitent un abri chaud, surtout pour la nuit.

Le travail en montagne, notamment avec un bât, peut affecter leurs sabots, pouvant provoquer des blessures ou des déformations. Il est donc conseillé de leur poser des fers pour préserver leur intégrité physique.

En raison de leur appétit conséquent, surtout lorsqu’ils travaillent, ces animaux doivent consommer une quantité significative de nourriture chaque jour. Ils ont besoin d’environ trois kilos d’avoine, deux kilos de paille, autant de foin, sans oublier une grande quantité d’eau propre, environ 25 litres par jour, pour rester en bonne santé et performants.