Les ânes appartiennent à la famille des équidés domestiques, facilement reconnaissables à leur silhouette distinctive avec de longues oreilles et des sabots plats et larges. Bien qu’ils jouissent d’une image sympathique auprès du public, ces animaux souffrent souvent d’idées reçues qui leur portent préjudice. Dans cet article, nous vous présentons les idées les plus répandues afin de mieux les connaître et de lutter contre leur propagation.
Première idée reçue : tous les ânes sont gris
La couleur de leur pelage ne se limite pas au gris. On rencontre en effet des ânes de diverses teintes, allant du brun au noir, en passant par le blanc ou encore l’alezan. Historiquement, leur robe n’était pas une priorité, puisque leur principale tâche était le travail, contrairement aux chevaux pour lesquels la sélection de la couleur a longtemps été une considération importante. Ce n’est qu’à partir du moment où l’âne est devenu un animal d’agrément que ses robe a connu une origine plus variée.
Parmi les exemples d’individus remarquables, on peut évoquer des ânes à mutation ivoire (couleur crème claire) qui possèdent une peau rose et des yeux bleus, souvent issus de races miniatures. Les ânes albinos, notamment ceux sauvages de l’île d’Asinara, et les ânes tachetés noir et blanc, semblables à la robe des vaches Holstein, enrichissent également cette diversité colorée.
Deuxième idée reçue : les ânes sont peu intelligents
Malgré la réputation qu’on leur prête, les ânes ont une capacité de raisonnement avancée et une excellente mémoire. Certains spécialistes avancent même qu’ils peuvent surpasser les chevaux dans certaines tâches intellectuelles. Leur comportement peut donner l’impression qu’ils sont têtus ou peu réactifs, mais cela provient plutôt de leur instinct de survie. Lorsqu’ils ont un doute quant à la demande qui leur est faite, ils évaluent le risque avant d’agir et peuvent refuser si leur intuition leur souffle qu’il ne faut pas y aller.
Pour travailler efficacement avec un âne, il est essentiel d’instaurer une relation de confiance mutuelle. C’est en cultivant cette confiance qu’on pourra l’amener à coopérer et à apprendre. À l’époque où l’éducation manquait de douceur, certains employaient la force ou la maltraitance, ce qui est aujourd’hui reconnu comme inefficace et nuisible.
Troisième idée reçue : les ânes sont lents
Autrefois, la noblesse du cheval pour de longues distances lui donnait une priorité supérieure. La taille moindre de l’âne et sa réputation de lenteur font croire qu’il est moins rapide que le cheval. Cependant, il peut atteindre des pointes de 50 km/h en course et possède une grande endurance. Capable de parcourir de longues distances sans se fatiguer, l’âne se révèle un animal très robuste malgré sa vitesse inférieure à celle du cheval.
Quatrième idée reçue : les ânes n’aiment pas l’eau
Certaines observations montrent que certains ânes évitent de franchir des ruisseaux ou des flaques, parfois de manière sélective selon l’heure. Leur comportement peut s’expliquer par leur intelligence : l’eau peut leur apparaître comme un miroir à certains moments, empêchant la vue du fond et suscitant une méfiance. Leur réaction dépend aussi de leur vécu et de leur caractère individuel. La confiance qu’ils portent à leur maître influence également leur attitude face à l’eau.
Cinquième idée reçue : les ânes sont moins forts que les chevaux
Les ânes disposent d’une force non négligeable, capable de soulever des charges lourdes. Bien que leur taille et leur puissance soient inférieures à celles des chevaux de trait, leur rapport masse/force est à la hauteur. Leur endurance leur permet d’évoluer sur des terrains difficiles, où leur capacité à tracter et leur stabilité surpassent parfois celles des chevaux. De plus, ils consomment moins de nourriture, tolèrent un fourrage plus grossier et se faufilent plus aisément dans des espaces étroits.
Sixième idée reçue : les ânes représentent un danger pour les enfants
En dépit de leur taille modérée, ils restent des animaux doux et chaleureux. Leur nature amicale en fait des compagnons précieux, notamment dans le cadre de thérapies assistées, comme l’asinothérapie. Ces activités requièrent que l’âne soit choisi pour sa patience et sa douceur. Néanmoins, chaque animal ayant sa propre personnalité, certains peuvent ne pas convenir à ce rôle en raison de leur tempérament.
Septième idée reçue : les ânes sont têtus
Ce comportement est souvent lié à leur instinct de précaution. Lorsqu’un âne perçoit une situation comme dangereuse ou qu’il ne comprend pas ce qu’on lui demande, il opposera une résistance naturelle, souvent considérée comme de l’obstination. Avec une éducation adaptée, un âne devient un partenaire loyal, courageux et franc. Sa mémoire exceptionnelle lui permet aussi de se souvenir de situations désagréables, ce qui peut expliquer certains refus de coopérer dans des circonstances similaires à celles qui lui ont causé du tort par le passé.
Huitième idée reçue : les ânes sont sales
Très propres, les ânes prennent soin de leur pelage en se roulant souvent par terre, une activité qu’ils affectionnent. Leur rituel inclut le reniflement du sol, le grattage, parfois la rotation sur eux-mêmes, puis le redressement et l’étirement pour se gratter le dos et les flancs. Ces comportements ont souvent lieu quotidiennement, généralement au même endroit, surtout lorsque plusieurs ânes vivent ensemble et se roulent simultanément. Leur hygiène est donc bien meilleure qu’on ne pourrait le penser.
Neuvième idée reçue : les ânes préfèrent la solitude
En réalité, c’est tout le contraire. Les ânes sont des animaux très sociaux, qui s’épanouissent en compagnie de leurs semblables. Lorsqu’on envisage une adoption, il est conseillé d’en choisir au moins deux afin d’éviter l’isolement. Si les moyens financiers permettent seulement d’en accueillir un seul, il est préférable d’y associer un autre animal comme une chèvre ou un mouton, même si cela ne remplacera pas une véritable compagnie d’ânes. Leur lien avec leurs congénères est à la fois intense et essentiel pour leur bien-être.
Dixième idée reçue : un âne n’a pas besoin de soins
Faux ! Un entretien régulier est indispensable pour assurer leur santé et leur confort. Un moment de brossage peut renforcer le lien avec l’animal. Il est conseillé de faire des contrôles quotidiens pour détecter d’éventuels signes de malaise ou de maladie. La vaccination contre la grippe et le tétanos, même si elle n’est pas obligatoire, reste recommandée. L’administration de vermifuge deux fois par an, au printemps et en automne, ainsi que l’entretien des sabots par un maréchal-ferrant, sont également essentiels pour leur bien-être.
En découvrant la véritable nature des ânes, on réalise qu’il s’agit d’animaux amicals, intelligents et sensibles. Leur comportement exige patience, respect et compréhension, pour qu’ils puissent exprimer toute leur douceur et leur loyauté envers leurs humains.