Les ânes, animaux à la fois charmants et attachants, peuvent être rencontrés lors de promenades à travers des prairies ou le long des sentiers. Bien qu’il existe plusieurs variétés, leur distinction peut être complexe pour un non-spécialiste. Dans cet article, découvrez l’Âne de Provence pour ne plus le rater si vous le croisez lors de vos balades.
Origines de l’âne de Provence
Ce type d’âne puise probablement ses racines en Afrique du Nord. En Provence, les bergers ont sélectionné des spécimens particulièrement résistants pour les accompagner lors de la transhumance, ce voyage de plusieurs semaines qui consiste à déplacer le bétail vers des pâturages plus riches. Leur rôle était essentiel, car ils transportaient les fournitures, soutenaient le matériel, et s’occupaient de jeunes agneaux incapables de suivre le troupeau. La difficulté des terrains escarpés et la lourdeur des charges nécessitaient des animaux robustes. C’est dans ce contexte que s’est développée, avec le temps, une race distincte, l’Âne de Provence, caractérisée par sa robustesse et sa structure solide.
Diminution du nombre de ces ânes
Comme tous les équidés autrefois utilisés pour diverses activités humaines, l’Âne de Provence a vu sa population décliner avec la montée de la machine et de la mécanisation agricole. Leur présence a été progressivement remplacée : à la fin du XIXe siècle, leur effectif atteignait environ 13 000 individus, en 1950, il n’en restait que 2 000, et aujourd’hui, leur population avoisine les 1 300. Dans cette optique, des groups d’éleveurs se sont constitués afin de sauvegarder cette race emblématique et de la valoriser. En 1995, grâce à leurs efforts, la race a obtenu une reconnaissance officielle du Ministère de l’Agriculture et de l’Institut français du cheval et de l’équitation. Certaines communautés rurales continuent d’organiser des transhumances traditionnelles avec ces ânes, perpétuant ainsi un savoir-faire ancestral.
L’âne de Provence à l’heure actuelle
Dans le contexte moderne, l’Âne de Provence peut encore jouer un rôle, notamment grâce à sa robustesse. Sa constitution solide en fait un compagnon idéal pour la randonnée, même sur des terrains difficiles, mais aussi un allié précieux pour l’entretien des espaces comme les pare-feux, où il participe à la gestion du débroussaillage. Par ailleurs, cette race trouve sa place chez certains éleveurs ou bergers qui favorisent des méthodes de gestion traditionnelles intégrant ces animaux de bât.
Caractéristiques de l’âne de Provence
Cet animal se distingue par une nature très docile et calme, ce qui facilite son apprentissage et son dressage. Lorsqu’il atteint l’âge de 3 ans, il mesure généralement entre 1,20 et 1,35 m au garrot, avec une femelle étant légèrement plus petite. Son poids moyen tourne autour de 180 kg. Sa robe, souvent de couleur gris tourterelle, peut présenter quelques reflets roussâtres ou nuances selon les individus, mais sa teinte reste globalement uniforme, à l’exception d’une bande sombre située sur le dos, formant une croix distinctive. La tête de l’âne de Provence est robuste, avec un profil large et droit, et son nez est souvent clair et légèrement fuyant. Ses yeux en amande, entourés de noir, lui confèrent un regard expressif, avec parfois des zébrures visibles sur ses membres. Son encolure est solide, le dos droit, et le rein court mais musclé, avec une croupe arrondie. Ses sabots larges sont parfaitement adaptés à son mode de déplacement et à la charge qu’il peut porter.
Vivre en compagnie d’un âne de Provence
Ce membre rustique de la famille équine peut vivre jusqu’à 30 ou 40 ans. Son alimentation doit être surveillée pour éviter une prise de poids excessive, qui pourrait engendrer des affections comme la fourbure. Malgré sa durabilité, il supporte aisément des conditions de vie modestes, où la nourriture peut être pauvre et l’eau peu abondante — il consomme en moyenne 10 litres d’eau par jour. Son régime alimentaire privilégie principalement le fourrage, comme l’herbe ou le foin, auquel il est conseillé d’ajouter des minéraux. Si le cheval effectue un effort intense, son alimentation peut être enrichie pour couvrir ses besoins en nutriments et vitamines. Doté d’une santé robuste, il résiste bien aux insectes et aux maladies courantes, étant peu vulnérable dans ces domaines.
Crédit photo : Marianne Casamance