Origines du rat domestique : histoire et évolution

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Les surmulots, communément appelés rats, maintiennent encore aujourd’hui une réputation mitigée : considérés comme nuisibles par beaucoup, ces petits rongeurs suscitent également de l’intérêt en tant qu’animaux de compagnie pour certains amateurs. Depuis des siècles, leur relation avec l’homme a été complexe, oscillant entre méfiance et fascination. Bien qu’ils soient souvent perçus comme indésirables en raison de leur prolifération rapide, leur intelligence, leurs capacités à se reproduire efficacement et leur similitude génétique avec l’humain leur ont permis d’être largement utilisés en laboratoire. En réalité, ces animaux restent peu connus du grand public, c’est pourquoi il est intéressant de mieux les découvrir et peut-être, finement, de les apprécier.

Les origines des rats domestiques : une souche sauvage

Le rat brun (Rattus norvegicus) est à la base de toutes les variétés domestiques que l’on connaît aujourd’hui. Ce rongeur, d’une taille avoisinant 25 cm, possède une queue d’une longueur comparable, ainsi qu’un poids adulte d’environ 300 grammes. Surnommé également rat d’égout ou surmulot, il tire ses origines de Chine. Son expansion s’est faite en suivant les routes commerciales reliant l’Asie à l’Europe. Dès le XVIe siècle, leur présence est attestée dans plusieurs régions occidentales. Au fil du temps, notamment au XVIIIe siècle, ils deviennent omniprésents dans toute l’Europe et atteignent également les États-Unis. Aujourd’hui, leur habitat exclut uniquement l’Antarctique.

Une autre espèce notable est le rat noir, dont l’origine semble remonter à l’Asie tropicale. On suppose qu’il était présent dans le Proche-Orient durant l’époque romaine. Tout comme le rat brun, il a suivi les échanges commerciaux pour s’étendre en Europe, avec des zones de prédilection distinctes. Le rat noir préfère généralement les régions chaudes et grimpe facilement aux arbres ou dans les zones élevées, tandis que le rat brun, plus massif, est souvent associé aux habitats souterrains comme les égouts ou les terriers, appréciant les environnements plus froids. La taille également diffère : le rat brun est plus imposant, avec un museau arrondi, des oreilles plus petites et des yeux moins proéminents, et sa queue épaisse et dépourvue de poils est plus courte par rapport au corps. Ces deux espèces ont parmi elles joué un rôle historique dans la transmission de la peste bubonique durant le Moyen Âge, en raison de leur infestations de puces.

des rats de laboratoire : une histoire d’évolution

Longtemps, enfouis dans les mentalités, les rats ont été perçus comme des symboles de saleté, liés à la prolifération de maladies et opportunistes de nature charognarde. Cependant, la compréhension scientifique a permis de changer cette image, menant à une nouvelle perception de ces animaux comme partenaires essentiels en recherche biomédicale. Leur domestication initiale s’est faite pour des combats, puis, leur utilisation en élevage s’est structurée autour de la production de rats bruns destinés à la recherche. Le premier usage officiel remonte au XIXe siècle, mais c’est surtout à partir de 1902 que leur emploi à des fins expérimentales s’est vraiment généralisé, notamment avec la société Charles River, pionnière dans l’élevage d’animaux de labo.

Dans les années 1980, la découverte des cellules souches embryonnaires a permis de produire facilement des souris modifiées génétiquement, ce qui a temporairement réduit leur utilisation. Toutefois, à partir des années 2010, les progrès technologiques ont ouvert la voie à des modifications génétiques précises sur les rats, remettant leur rôle de modèles biologiques en avant. Certains gènes présents chez l’humain sont absents chez la souris, mais retrouvés chez le rat, ce qui en fait un outil précieux pour étudier des maladies génétiques ou complexes, comme Alzheimer, la mucoviscidose, ou la maladie de Tay-Sachs. De plus, leurs gènes homologues humains facilitent la recherche sur de nombreux troubles, notamment liés à l’addiction ou aux maladies neurodégénératives, en leur conférant une importance capital dans la médecine moderne.

Faut-il adopter un rat domestique ?

Il est important de préciser qu’il n’existe pas différentes espèces de rats domestiques, mais plutôt des lignées ou souches issues du laboratoire. La diversité que l’on observe concerne surtout la couleur ou la forme du pelage, ainsi que la morphologie. Des souches comme Dawley ou Wistar sont parmi les plus répandues, avec une traçabilité stricte de leur reproduction afin d’assurer la fiabilité des expérimentations. La domestication a permis de réduire l’agressivité souvent associée au rat sauvage, rendant celui-ci plus calme et apte à être apprécié en tant qu’animal de compagnie. Lorsqu’on en prend soin correctement, un rat peut reconnaître son maître et même nouer une relation de complicité. Il ne tente pas généralement de fuir, mais il faut garder à l’esprit qu’il supporte mal la solitude. La cohabitation en duo est donc fortement recommandée pour leur bien-être, car ces petits animaux s’épanouissent mieux en groupe.

l’importance du jeu pour un rat de compagnie

Pour compenser leur vie domestique, un rat demande une stimulation constante. Leur besoin d’activité quotidienne doit être nourri par des jeux variés et adaptés. Si vous adoptez un seul rat, il sera crucial de consacrer plusieurs heures chaque jour à l’interagir avec lui : des sessions de jeu, des exercices ou des labyrinthes. Deux rats, en revanche, s’enrichissent mutuellement, ce qui demande moins de votre temps, mais tout aussi d’importance. Passer du temps à jouer et à stimuler leur curiosité est essentiel pour leur santé mentale et physique. Un rat peu actif peut rapidement développer des comportements problématiques comme l’agressivité, l’anxiété ou l’automutilation. Faites preuve de créativité pour leur proposer des activités variées : petits parcours, jeux de balle ou autres astuces pour divertir ce petit animal intelligent, dont la vivacité et la sociabilité méritent qu’on s’y attarde.