Tout comme d’autres petits animaux domestiques, la santé du lapin repose largement sur ce qu’il consomme quotidiennement. En règle générale, il n’est pas nécessaire d’administrer des compléments en vitamines ou en minéraux à ce rongeur, à condition que son alimentation couvre ses besoins nutritionnels essentiels. Toute supplémentation doit toutefois être effectuée sous la supervision d’un vétérinaire, en suivant précisément ses recommandations. En effet, une carence peut avoir des conséquences graves, mais un excès en vitamines ou minéraux peut également nuire à la santé de votre compagnon à quatre pattes.
Pourquoi envisager une supplémentation en vitamines et minéraux pour un lapin ?
Dans la majorité des situations, un régime alimentaire adapté suffit à couvrir les besoins en nutriments du lapin, notamment en vitamines A, D et E. De plus, certaines vitamines, telles que B et K, sont synthétisées naturellement par l’animal lui-même. Pour cela, il doit consommer ses caecotrophes — ces petites selles riches en nutriments — qu’il réingère pour absorber ces vitamines essentielles. Ces caecotrophes, plus humides et plus petites que ses autres crottes, jouent un rôle vital dans son métabolisme, tout comme la rumination chez la vache permet une seconde digestion. Ces aliments riches en vitamines B et K contiennent également des protéines et des acides gras de valeur pour sa santé.
Une alimentation inadéquate ou déséquilibrée peut conduire le vétérinaire à recommander des compléments vitaminiques ou minéraux, ou encore à ajuster le régime alimentaire pour garantir une alimentation équilibrée. Un surplus de calcium ou de phosphore peut aussi être néfaste, provoquant la formation de calculs pouvant gêner la miction. Comme le lapin ne régule pas naturellement le taux de calcium dans son sang, il est conseillé de veiller à ce que son apport en calcium ne dépasse pas 0,4 %. Lors de l’achat de granulés destinés à votre compagnon, vérifiez que le rapport calcium/phosphore soit compris entre 1,8 et 2.
Dans certains cas, le vétérinaire pourra recommander une supplémentation spécifique en vitamines ou minéraux.
Quand est-il nécessaire de donner des vitamines et minéraux à un lapin ?
Il est parfois utile de compléter l’alimentation du lapin lorsque des signes de déséquilibre ou d’infection apparaissent. Des changements dans son comportement, une perte de poils, des troubles osseux ou dentaires, ou encore une agressivité inhabituelle peuvent indiquer qu’un apport en vitamines ou minéraux s’avère bénéfique temporairement. La période de croissance, la gestation, la lactation ou la prévention contre certains parasites sont aussi des phases où des compléments peuvent s’avérer nécessaires.
Il est essentiel de consulter un vétérinaire pour déterminer si cette supplémentation est réellement indispensable, en particulier lors de phases sensibles telles que la reproduction ou la croissance.
Chez certains lapins, une carence en vitamine B12 peut survenir, même si celle-ci est habituellement compensée par la consommation de leurs caecotrophes. Il est préférable de nettoyer leur espace le soir pour éviter de jeter ces éléments essentiels à leur métabolisme. Si, après ingestion, il y a des signes de carence, un traitement à base de compléments multivitaminés pourrait être prescrit. En cas de déficit en calcium, un ajustement du régime ou une marque différente peut suffire. La supplémentation en vitamine A est généralement inutile, sauf si la femelle est en période de gestation.
Comment traiter un déficit en vitamines ou minéraux chez le lapin ?
Une fois le vétérinaire diagnostiqué une carence, un traitement à court ou moyen terme sera prescrit, en fonction des causes identifiées. Pour une absence de vitamine B12, un complément polyvitaminé administré à raison de deux fois par semaine peut suffire à restaurer l’équilibre. Lors de la gestation, il est souvent recommandé d’adopter une alimentation plus riche en calcium, phosphore, vitamine A et E pour soutenir la croissance des petits. Une consommation suffisante d’eau est également primordiale pour éviter les calculs urinaires et assurer une lactation optimale.
Si le régime du lapin est déjà équilibré mais qu’il manifeste des comportements perturbés ou présente une fatigue, ou lors des périodes de mue, un traitement vitaminique et en oligo-éléments de 10 jours par mois peut être envisagé. Une cure annuelle de quelques mois avec un complexe multivitaminé contribue également à renforcer son système immunitaire, particulièrement après des traitements antiparasitaires internes ou externes.
Les vitamines étant sensibles à l’oxydation, il est recommandé de préparer le traitement dans une seringue ou une pipette (sans la seringue) pour une administration orale. Pour faciliter la prise, enroulez votre lapin dans une serviette, comme pour un médicament, et déposez doucement la substance dans sa bouche.
Pour préserver la bonne santé de votre lapin, offrez-lui une alimentation adaptée à son estomac d’herbivore :
- Le foin constitue la base de son alimentation. Riche en fibres, il favorise la digestion et l’usure naturelle de ses dents.
- Les granulés complets apportent les vitamines et minéraux essentiels à son bien-être.
- Les légumes et salades diversifient son menu tout en prévenant les carences. Cependant, il faut faire attention à la luzerne, qui peut favoriser la formation de calculs si elle est consommée en excès.
- Comme friandise occasionnelle, des fruits comme une pomme peuvent être donnés, sans en abuser, en raison de leur teneur élevée en glucides, pouvant être nuisibles à long terme.
Et n’oubliez pas de toujours laisser à votre compagnon un dispenser d’eau fraîche à volonté pour assurer une hydratation optimale !