Quelles sont les causes d’une respiration accélérée chez le lapin ?

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Souvent, nous avons tendance à donner une interprétation anthropomorphique aux animaux, c’est-à-dire à considérer leurs comportements à travers notre propre vision humaine. Cependant, même si les lapins sont des mammifères, leur anatomie et leur manière d’agir diffèrent considérablement de la nôtre. Dotés de longues oreilles, de quatre incisives à la mâchoire supérieure et de deux à la mâchoire inférieure, ils appartiennent à la famille des léporidés. Leur comportement distinct est lié à cette classification. Lorsqu’on débute dans leur découverte ou leur soin, il est facile de mal interpréter certains signaux, ce qui peut conduire à des inquiétudes superflues. C’est pourquoi nous allons ici nous concentrer sur la respiration du lapin, afin de mieux comprendre ses observations.

L’importance du nez chez le lapin

Le nez du lapin se déplace constamment, ce qui peut surprendre. Cette activité n’est pas uniquement liée à sa respiration. En effet, le mouvement de ses narines ne coïncide pas forcément avec son cycle respiratoire. Ces déplacements sont en réalité contrôlés par une musculature spécifique, composée de muscles pair et d’un muscle terminal situé à l’extrémité de l’os nasal. Ces muscles assurent différentes fonctions, comme ouvrir ou fermer les narines ou leur faire effectuer un mouvement latéral afin de les dilater. C’est le nerf facial qui donne le contrôle de ces muscles.

Les narines peuvent rester ouvertes ou se refermer selon la situation. En période de repos dans un environnement frais, il est fréquent de voir le lapin fermer ses narines. Lors d’un effort physique ou dans un contexte de stress, elles restent généralement très ouvertes. La mobilité de cette zone joue un rôle essentiel non seulement dans la respiration, mais aussi dans la perception de l’environnement. La zone nasale contient des structures osseuses appelées cornets nasaux, qui ont une architecture labyrinthique. Air inspiré passe le long de ces cornets contenant une muqueuse olfactive riche en récepteurs d’odeurs, permettant ainsi au lapin de détecter son environnement avec précision. Ces cornets, très vascularisés, régulent aussi la température de l’air en le réchauffant et en l’humidifiant, tout en purifiant l’air des impuretés, ce qui participe à leur sens exceptionnel de l’odorat.

Leur capacité olfactive est cruciale pour repérer de la nourriture ou détecter la présence d’autres animaux. Cela explique pourquoi le parfum ou une modification de l’odeur corporelle d’un animal peut influencer le comportement du lapin. La cohabitation avec plusieurs lapins s’en trouvera aussi affectée si une odeur familière disparaît, par exemple après une visite chez le vétérinaire. Leur vision, limitée au niveau buccal, peut aussi leur faire mordre si leurs mains dégagent une odeur appétissante comme celle d’un aliment fraîchement épluché, notamment des carottes. Lors de l’introduction d’un nouveau compagnon, il est conseillé de leur faire sentir tour à tour des objets ou de caresser chaque animal individuellement, afin de mélanger leurs odeurs et faciliter leur familiarisation.

Comportement d’un lapin malade

Il faut savoir que la plupart du temps, un lapin exprimera de manière discrète tout signe de malaise ou de douleur. En liberté, étant une proie, il évite de montrer des faiblesses qui pourraient attirer ses prédateurs. Par conséquent, une attention fine à ses comportements quotidiens est essentielle. Même s’il essaie de paraître normal, tout changement notable doit alerter. Lorsqu’un mal devient plus sérieux, il préfère souvent se retrancher dans un coin ou se cacher sous un meuble ou dans sa cabane, en s’éloignant des autres si c’est un groupe. La réaction des autres lapins à son égard tend également à être distante, pour éviter de se faire repérer par un animal malade.

Relation entre le nez et l’état de santé

Les mouvements du nez sont de précieux indicateurs de l’état émotionnel du lapin. Un mouvement lent traduit généralement une quiétude, alors qu’un mouvement rapide peut signaler une excitation due à une odeur, à une fuite ou à une menace perçue. En revanche, si le lapin est sur le point de fuir ou d’attaquer, il arrêtera tout mouvement nasal et resserrera ses pattes pour sauter ou s’enfuir.

Bien que ce seul observateur ne suffise pas pour jauger sa santé, des symptômes tels que nez ou yeux coulant, associés à des éternuements, sont généralement des signes évidents de maladie. Contrairement à l’humain, le lapin respire rarement par la bouche. Si ses narines sont obstruées, cela peut entraîner des difficultés respiratoires. Effleurer le nez de votre animal dans ces cas est déconseillé, car cela pourrait le gêner ou le faire mordre par réflexe de défense.

Les raisons d’une respiration rapide et forte

Outre la simple perception par le nez, il est aussi possible d’évaluer son état en observant le mouvement de sa cage thoracique et de son abdomen. En vous occupant de votre lapin régulièrement, vous saurez reconnaître son rythme respiratoire normal. La norme se situe entre 30 et 60 inspirations par minute. Cependant, face à une chaleur excessive ou un stress, il peut respirer beaucoup plus vite. La proximité affective que vous développez avec lui permet aussi d’identifier ce qui constitue son rythme habituel.

Une respiration accélérée peut aussi s’accompagner de tremblements, qui n’indiquent pas forcément une maladie. Le lapin peut, par exemple, trembler lorsqu’il a peur. Les situations propices à ce stress sont nombreuses : installation récente, arrivée d’un étranger, manipulation brutale, etc. Établir une relation de confiance repose sur la connaissance de ses réactions et préférences. Il est recommandé de toujours se positionner à son niveau, pour plus de proximité et de confort mutuel.

Une respiration rapide et forte, signe de malade

Une respiration rapide, accompagnée de tremblements, d’yeux révulsés ou d’un contrôle détérioré de sa vessie ou de ses intestins peut indiquer une crise d’épilepsie. Mais, en dehors de ces cas extrêmes, d’autres symptômes doivent alerter :

  • Une température élevée
  • Des spasmes musculaires
  • Une consistance anormale des selles

Plus que la vitesse ou la profondeur de la respiration, c’est surtout la difficulté à respirer, illustrée par un souffle bruyant ou un effort évident, qu’il faut prendre en compte. La respiration par la bouche, surtout si accompagnée de lèvres ou de langue bleues, indique une crise respiratoire grave. Dans cette étape critique, il est impératif de contacter en urgence un vétérinaire.

Il est normal de faire des erreurs lorsqu’on débute avec ces animaux, et une consultation régulière peut prévenir bien des complications. Lors d’un contrôle, le vétérinaire pourra vous expliquer quels signes surveiller : fièvre, refus de manger, grincements de dents ou comportements inhabituels sont autant d’indicateurs de malaise plus précis que de se focaliser uniquement sur la respiration.