Les lapins, souvent perçus comme de simples animaux de compagnie ou parfois même chassés pour leur viande, peuvent aussi être de précieuses compagnies domestiques. Leur nature douce et leur affection leur permettent de tisser des liens étroits avec leurs humains. Rapides d’esprit et pleins d’énergie, ils sont aussi rusés que vifs. Toutefois, ils restent sensibles à certains parasites externes qui peuvent nuire à leur santé. Il est important de connaître ces nuisibles afin de mieux les identifier et de limiter leurs effets néfastes.
Comment prendre soin de son lapin pour prévenir les maladies
Issus de la famille des rongeurs, les lapins ont évolué en proies vulnérables dans la nature, capables de détecter rapidement le danger grâce à leur champ de vision panoramique et leur ouïe très fine. Leur morphologie, en particulier leurs pattes arrière puissantes, leur permet de sauter haut et de courir rapidement pour échapper à leurs prédateurs. Lorsqu’un danger est aperçu, ils communiquent souvent en frappant le sol, et ne crient que lorsqu’ils se sentent en danger extrême ou qu’ils sont capturés.
Vivant en petits groupes sous terre dans des terriers, ils donnent naissance à des petits nés sans poils, aveugles et vulnérables, qui restent bien cachés pour leur sécurité. Leur alimentation est strictement végétale.
La domestication des lapins ne remonte qu’au XVe siècle, ce qui en fait le seul animal d’élevage européen. Descendants directs du lapin de Garenne, ils ont donné naissance à une multitude de races différentes, façonnées par la sélection humaine au fil des ans. Étant des animaux délicats et souvent craintifs, ils nécessitent des soins attentifs. Ils peuvent vivre à la fois en intérieur ou en extérieur, mais sont sensibles à la chaleur et aux changements de climat soudains. Ces animaux apprécient la compagnie humaine tout en désirant un environnement calme. Leur alimentation doit inclure des graines spécialisées, ainsi que des fruits et légumes frais. Le brossage régulier est également conseillé pour détecter précocement d’éventuelles maladies ou parasites externes.
Les parasites externes qui menacent les lapins
Voici un aperçu des principaux parasites qui peuvent causer des troubles cutanés chez les lapins, en cas d’invasion.
1. La gale des oreilles
Cette affection, autrefois très courante, a tendance à diminuer grâce à l’amélioration des conditions de vie. Elle est causée par un acarien, Psoropotes cuniculi, qui se loge sur la surface de la peau de l’oreille. Cet insect microscopique se nourrit de cellules mortes et injecte sa salive, provoquant une inflammation notable. La transmission peut se faire directement d’un animal à un autre, certains lapins pouvant même être porteurs sains sans présenter de symptômes visibles.
Les lapins infectés ont souvent tendance à se gratter les oreilles, à remuer la tête ou à secouer la région affectée. Des croûtes et un excès de cérumen apparaissent, causant des démangeaisons qui peuvent devenir insupportables, voire faire saigner. Si cette maladie n’est pas rapidement traitée, elle peut se propager ailleurs sur le corps. Le vétérinaire prescrira généralement un traitement à base de pipettes acaricides, et tous les lapins devront être traités pour éviter la réinfection.
2. La gale cutanée
Encore une fois, c’est un acarien, Sarcoptes scabiei, qui est responsable. D’autres parasites comme Notoedres cati peuvent aussi causer cette maladie, mais de façon moins fréquente. Ces parasites creusent des tunnels sous la peau du lapin, sans se limiter à la tête, et peuvent rapidement envahir tout le corps si aucune intervention n’est effectuée.
Les lapins atteints vont se gratter intensément, ce qui peut entraîner des lésions visibles sur la peau. La maladie est rare chez les rongeurs, ce qui complique la prévention. En cas de suspicion, il est nécessaire d’isoler le lapin infecté, et un vétérinaire administrera probablement un traitement acaricide. Par ailleurs, il est conseillé de traiter l’habitat et tous les autres animaux de la maison pour éviter toute contamination. La gale est transmissible à l’humain.
3. La cheyletiellose
Cette affection, similaire à la gale, est provoquée par l’acarien Cheyletiella parasitovorax. Il privilégie les zones d’écaillage de la peau chez le lapin, mais beaucoup de sujets porteurs restent asymptomatiques. La faiblesse immunitaire, causée par le stress, une maladie ou un excès de poids, peut favoriser la manifestation de l’infection. La transmission se fait par contact direct entre lapins infectés ou avec d’autres animaux de compagnie comme les chiens ou chats, ainsi qu’à l’homme.
Les lésions apparaissent principalement sur le dos et sont caractérisées par des démangeaisons et des petites papules prurigineuses.
4. Les puces
Les lapins à poils peuvent aussi être envahis par des puces, transmises par d’autres animaux domestiques ou parfois par des lapins eux-mêmes. La puliculose est la désignation pour cette infestation, responsable de démangeaisons intenses et de croûtes. Des traitements préventifs sont fortement recommandés pour éviter la propagation de maladies comme la myxomatose ou certains vers, ainsi que la contamination par d’autres animaux ou même l’humain. Il est crucial d’utiliser uniquement des produits adaptés aux rongeurs, sous conseil vétérinaire, car les traitements pour chats ou chiens peuvent être dangereux pour eux.
5. Les tiques
Attaquant principalement le sang du lapin, les tiques sont souvent apportées par des animaux domestiques ou se trouvent sur la végétation environnante. Lorsqu’une tique mord, elle reste accrochée pour se nourrir. Elle peut également transmettre diverses maladies à cause de sa salive. En cas de détection, il faut retirer la tique rapidement avec une pince spécifique. La présence de plusieurs tiques peut entraîner une baisse d’énergie, une grande fatigue et nécessiter une consultation vétérinaire.
Une inspection régulière, surtout si votre lapin sort en extérieur, permet de repérer ces nuisibles précocement. N’hésitez pas à vérifier son pelage quotidiennement lors de ses sorties.
6. Les aoûtats
Appelés ainsi parce qu’ils sont plus fréquents en août, ces larves d’acariens Trombicula autumnalis doivent piquer leur hôte pour se nourrir. Contrairement à leurs formes adultes qui sont inoffensives, ces larves sont de petits points orange que l’on repère souvent sur la tête ou les doigts du lapin. Elles aiment les endroits ombragés, notamment les zones humides comme l’herbe haute ou la végétation dense où l’enclos peut être placé. Leurs piqûres provoquent des démangeaisons très intenses, similaires voire pires que celles des puces.
Pour éviter toute infection ou inconfort, il est préférable de limiter l’exposition du lapin à ces zones à risque. La sensibilisation à ces nuisibles est importante pour préserver le confort et la santé du petit animal.
7. Les myiases
Considérée comme la maladie la plus grave et souvent mortelle chez le lapin, la myiase survient lorsque des larves de mouche pénètrent sous la peau de l’animal lors des périodes chaudes. Elles apparaissent généralement sur le cou ou le périnée. Un pelage propre et sec, ainsi qu’une vigilance accrue pour les lapins en surpoids ou ayant des difficultés à se nettoyer, permettent de réduire le risque. La contamination se produit souvent par contact avec des mouches qui pondent leurs œufs dans les zones humides ou sale du lapin, notamment si celui-ci souffre de diarrhée ou de troubles urinaires. Les larves se nourrissent de tissus morts, provoquant une infection douloureuse et générant une odeur nauséabonde.
Une infection non traitée peut entraîner le décès par déshydratation, septicémie ou douleurs intensifiées. En cas de premiers symptômes, une consultation vétérinaire en urgence est indispensable. Le traitement consiste notamment à retirer manuellement les larves, à désinfecter la zone et à assurer un environnement propre avec une cage bien entretenue. Installer des moustiquaires sur les fenêtres et vérifier quotidiennement la zone du cou et du périnée du lapin sont des précautions essentielles, surtout pour les animaux plus vulnérables ou en surpoids.