La myxomatose chez le lapin présente un taux de mortalité très élevé, ce qui en fait une maladie redoutable à ne pas sous-estimer. Cette affection, qui progresse rapidement, se manifeste par divers symptômes nécessitant une détection précoce. Néanmoins, la meilleure prévention reste la vaccination et l’adoption de bonnes pratiques pour limiter sa propagation. Voici une explication détaillée.
Qu’est-ce que la myxomatose ?
La myxomatose est causée par un virus appartenant à la famille des poxviridae. Elle est reconnue comme une maladie à la fois grave, très transmissible et présente de façon endémique chez les lagomorphes. Son origine remonte à son introduction en Australie dans les années 1950 pour contrôler la population de lapins de garenne responsables de dégâts environnementaux et économiques importants. En 1952, un vétérinaire a introduit clandestinement ce virus en France pour réduire la population de lapins sauvages. Rapidement, il s’est répandu à travers l’Europe, provoquant la mort de plus de 95 % des lapins sauvages dans les années cinquante. Cette maladie figure parmi celles dont la déclaration est obligatoire auprès de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).
Qui peut contracter la myxomatose ?
Originaire d’Amérique du Sud, le virus de la myxomatose est bénin pour certains lapins américains du genre Sylvilagus, mais il se montre très virulent chez les lapins européens du genre Oryctolagus. La maladie touche principalement les lapins domestiques et sauvages, qui en représentent les principales victimes en termes de mortalité, tandis que le lièvre et certains rongeurs semblent épargnés. Les lapins adultes tendent à être plus résistants que les jeunes. La transmission ne concerne pas d’autres espèces ni les humains.
Comment la myxomatose se propage-t-elle ?
La diffusion du virus repose majoritairement sur la piqûre d’insectes vecteurs tels que pucerons, moustiques, simulies, poux ou acariens, qui se nourrissent de sang. La majorité des cas survient durant la période estivale, notamment dans les zones rurales, où la prolifération des insectes piqueurs est importante. En outre, des facteurs comme l’humidité exacerbent la virulence du virus. La maladie peut également se transmettre par contact direct avec des animaux infectés ou via des objets contaminés, comme des cages ou du matériel médical, ou encore par une personne ayant manipulé un lapin porteur du virus.
Quels sont les symptômes visibles chez le lapin infecté ?
Après une période d’incubation d’environ dix jours, les premiers signes cliniques apparaissent. La maladie peut se présenter sous deux formes distinctes.
La forme virulente (aiguë) :
- Augmentation de la température corporelle ;
- Présence de nodules rosâtres (myxomes) à certains endroits du corps, notamment face, oreilles, nez ou paupières ;
- Signes oculaires avec gonflement des paupières, conjonctivite et écoulements blanchâtres ;
- Difficultés respiratoires à divers degrés ;
- Ecoulements purulents provenant des naseaux ;
- Gonflements possibles au niveau des organes reproducteurs ou des extrémités ;
- Perte d’appétit, apathie ;
La forme atténuée :
- Présence de symptômes similaires à ceux de la forme aiguë, mais avec des lésions cutanées moins manifestes, voire absentes ;
- Dans tous les cas, un état d’abattement accompagné de fièvre élevée est observable.
Comment diagnostiquer et évaluer la gravité de la maladie ?
Le diagnostic repose initialement sur l’observation des symptômes, complété par des tests sérologiques ou une biopsie. La myxomatose est souvent fatale, la majorité des lapins mourant sous dix jours, ou parfois en moins de deux jours si leur état de santé est déjà compromis ou si le virus est particulièrement agressif. Les survivants peuvent développer des séquelles telles qu’une conjonctivite sévère pouvant entraîner une cécité. En plus, leur système immunitaire affaibli peut favoriser l’apparition d’infections secondaires, notamment des pneumonies.
Existe-t-il un traitement efficace ?
Il n’existe pas de remède spécifique contre la myxomatose. La prise en charge consiste uniquement à soulager les symptômes (œdème, nodules, infection pulmonaire, etc.) et à éviter que l’animal ne développe des complications secondaires. Le vétérinaire peut prescrire des soins pour limiter la douleur et l’infection, mais la maladie elle-même a une issue souvent fatale.
Quelles mesures préventives adopter ?
La seule façon de protéger efficacement votre lapin est de procéder à une vaccination régulière. La première injection doit intervenir à l’âge d’un mois, suivie d’un rappel cinq semaines plus tard. Certains vaccins procurent une protection immédiate et durable, d’autres nécessitent un rappel annuel après un cycle de 21 jours. Il est essentiel de respecter certaines restrictions : ne pas vacciner une femelle enceinte ou allaitante, un lapin malade ou sous traitement corticoïde, ni avant une intervention chirurgicale. Bien que la vaccination n’élimine pas totalement la possibilité d’être infecté, elle réduit considérablement la gravité des symptômes et le taux de mortalité.
Quelles actions complémentaires pour éviter la contamination ?
En complément de la vaccination, il est conseillé de suivre ces précautions :
- Traiter les autres animaux présentes à la maison avec un antiparasitaire adapté ;
- Nettoyer soigneusement la cage, le matériel et les accessoires après chaque manipulation ;
- Limiter l’exposition du lapin aux insectes piqueurs en évitant de le laisser dans le jardin lors des soirées où il y a beaucoup de moustiques ;
- Se laver les mains après avoir manipulé d’autres lapins ou touché des objets en contact avec eux ;
- Mettre en quarantaine tout nouvel animal pendant environ 10 à 15 jours avant de l’introduire avec les autres.
En combinant soins préventifs et vigilance, vous pouvez préserver la santé de votre compagnon à quatre pattes et lui assurer une vie longue et sereine !