Méthodes pour brosser et toiletter un lapin angora

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Les lapins de race angora, connus pour leur pelage exceptionnel de longs poils, ont été autrefois principalement exploités pour la fabrication de textiles de luxe. Aujourd’hui, ils ont évolué pour devenir des compagnons affectueux, nécessitant un entretien particulier. Entretenir leur pelage n’est pas optionnel : c’est une étape essentielle pour leur bien-être, et leur toilettage demande une routine régulière. Découvrez tout ce qu’il faut savoir pour prendre soin de ces adorables boules de poils !

Origine et caractéristiques du lapin angora

Dotés d’une mutation génétique spécifique, les lapins angora bénéficient d’un cycle capillaire très étendu, avec des poils qui repoussent et poussent plus longtemps que ceux des lapins à poils courts. Alors que ces derniers ont un cycle d’un mois environ, celui des angoras peut durer jusqu’à trois mois, ce qui explique la longueur remarquable de leur fourrure.

Reconnu officiellement en France, deux races de lapins angora sont surtout appréciées : l’Angora français, notamment dans sa variante albinos célèbre pour sa fourrure, et le Nain angora, très populaire comme animal de compagnie. D’autres morphologies, telles que l’Angora anglais ou allemand, existent dans différents pays, mais sont moins courantes en France.

En termes de taille, l’Angora français accuse un poids d’environ 4,5 kg, avec des oreilles mesurant entre 9 et 12 cm et un pelage pouvant atteindre 10 cm de long. Le Nain angora, plus petit, ne dépasse pas 1,7 kg, avec des oreilles d’environ 6 cm et un poil d’une longueur comprise entre 5 et 7 cm. Ces lapins ont souvent une nature douce, marquée par leur tendance à rechercher le contact avec leurs propriétaires.

Le toilettage et le brossage des lapins angora : les clés de leur santé

Les longéhaires comme les angoras ont besoin d’un entretien fréquent, idéalement trois fois par semaine. En période de mue, cette fréquence peut doubler, voire nécessiter un brossage quotidien. Négliger cette étape peut entraîner des problèmes de santé graves, voire la mort du lapin, par accumulation de nœuds ou d’amas de poils.

Pour démêler leur pelage, le recours à un peigne spécifique est conseillé. Contrairement au terme “peignage”, qui désigne un traitement de fibres textiles, ici il signifie le soin du pelage en déliant doucement les nœuds. Il faut procéder avec délicatesse pour éviter de blesser la peau fragile du lapin. Si des nœuds persistants ne peuvent être dénoués, la coupe avec des ciseaux peut s’avérer nécessaire, tout en restant vigilants pour ne pas risquer de blesser l’animal ou de lui causer du stress.

Lors de cette opération, il peut être utile de faire appel à un tiers pour maintenir le lapin. La patience et la douceur sont essentielles, surtout pour les lapins nerveux ou très agités. Leur offrir une friandise ou une récompense après le brossage peut contribuer à rendre cette routine moins stressante pour eux.

Le moment où le lapin se met en transe lorsqu’il est placé sur le dos est sujet à débat : certains spécialistes pensent qu’il s’agit d’un état d’hypnose ou de relaxation profonde, tandis que d’autres y voient simplement une réaction de soumission. Quoi qu’il en soit, il n’est pas nécessaire de le mettre sur le dos pour toiletter son ventre : l’aide d’une autre personne ou une technique différente permet aussi d’assurer cette tâche en toute sécurité.

Conseils pour des poils éclatants et une croissance saine

La beauté d’un lapin angora passe d’abord par une alimentation équilibrée. Un régime riche en foin, granulés adaptés et légumes variés est essentiel pour stimuler la croissance de leur pelage. Leur hygiène doit aussi être irréprochable, en nettoyant régulièrement leur espace pour éviter que le poil ne jaunisse ou n’accumule des impuretés.

Il est vivement déconseillé d’exposer un lapin au soleil direct, surtout pour une race angora, car cela peut ternir leur fourrure. À l’inverse, la fraîcheur et la température plus froide favorisent un pelage dense et sain. En assurant leur confort, leur santé physique et mentale s’en trouve améliorée, ce qui se reflète également sur leur apparence.

Une inspection régulière de leur pelage en leur passant la main à rebrousse-poil permet d’aérer leur fourrure, d’éliminer les poils morts, et de détecter rapidement d’éventuels problèmes dermatologiques ou liés au stress. Masser leur pelage stimule aussi la circulation sanguine et favorise la croissance des poils tout en renforçant le lien avec votre animal.

Il est important de surveiller la quantité de poils perdus en dehors des périodes de mue, car une chute excessive peut indiquer des troubles de santé. Observer attentivement votre lapin à travers l’état de son pelage vous aidera à détecter d’éventuels signes de maladie ou de mal-être.

Histoire et enjeux de l’élevage industriel du lapin angora

Un seul lapin peut produire jusqu’à 1 kilogramme de poils par année, ce qui a motivé la croissance de l’élevage industriel dès le début du XXe siècle, notamment dans le Maine-et-Loire. Ce département, profitant de son climat et d’une industrie textile florissante, a vu Nantes devenir un centre stratégique pour la commercialisation de la laine d’angora. Au fil des décennies, la France a représenté une part importante de la production mondiale, avec une forte expansion dans la moitié du siècle dernier, avant un déclin à partir des années 1980.

La méthode de récolte des poils français consistait principalement à épiler au peigne, processus facilité lors des périodes de mue naturelles. Pour améliorer leur confort, des techniques dépilatoires ont été développées, permettant de prélever les poils sans trop tirer sur la peau sensible du lapin. En Allemagne, la récolte se fait généralement par coupe ou tonte, mais la qualité du poil obtenu est parfois considérée comme inférieure, moins douce et moins brillante. La conscience croissante des enjeux éthiques, nourrie par les reportages dénonçant la cruauté de certains élevages en Chine, a conduit à une réduction notable de la production et à des campagnes de sensibilisation pour le bien-être animal dans le secteur de la laine angora.