Les raisons pour lesquelles votre lapin mange ses crottes

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Découvrir que votre lapin consomme ses excréments peut surprendre, surtout lorsqu’on sait que chez l’humain, l’élimination des selles est essentielle pour maintenir une bonne hygiène. Il est tout à fait normal de ressentir du malaise face à cette habitude. Cependant, il faut savoir que ce comportement n’indique en aucun cas un trouble psychologique. Au contraire, il correspond à un mécanisme naturel lié à ses besoins biologiques fondamentaux. Voici une explication détaillée.

Les animaux coprophages et ceux pratiquant la cæcotrophie

Ce comportement n’est pas réservé uniquement aux lapins, d’autres espèces le partagent également.

Parmi eux, on trouve des créatures appelées “coprophages”. Ce terme, issu du grec ancien, signifie littéralement “aimer manger ses excréments”, combinant kopros (excréments) et phagos (qui mange). La majorité de ces animaux sont des insectes, tels que certains coléoptères ou diptères. Le plus connu est probablement le scarabée bousier.

Il existe aussi des animaux qui pratiquent la “cæcotrophie”, un terme également composé, avec d’un côté, caecum (intestin aveugle en latin), et de l’autre, trophè (nourriture en grec ancien). Parmi eux figurent plusieurs mammifères comme les musaraignes, marmottes, castors, chinchillas, ainsi que le koala, le lapin et le lièvre.

La distinction cruciale entre ces deux catégories est que les coprophages consomment principalement les excréments d’autres animaux, alors que ceux qui pratiquent la cæcotrophie se nourrissent uniquement de certains de leurs propres déjections.

Pourquoi le lapin adopte-t-il la cæcotrophie ?

Le lapin sélectionne ses crottes, en particulier celles qui demeurent humides, appelées “cæcotrophes”. La digestion de cet animal est orchestrée par un processus précis, qui explique pourquoi il mange ses propres excréments. Explorons ce mécanisme.

En tant qu’herbivore, le régime principal du lapin repose sur du foin riche en fibres. Ces fibres sont essentielles pour produire de l’énergie et renouveler ses cellules, notamment musculaires. Cependant, leur transformation en protéines demande un traitement chimique que seul un système digestif spécialisé peut réaliser, différence qui le distingue des humains, dont l’alimentation doit inclure des protéines externes.

Tout dans l’organisme du lapin — de ses dents à son cæcum (zone de fermentation dans l’intestin) — est conçu pour optimiser la digestion végétale. Au cours de la fermentation dans le cæcum, des bactéries transforment certains éléments du régime en protéines et autres nutriments essentiels, qui seraient sinon absents.

Une fois cette fermentation terminée, le contenu retourne dans le colon, où un tri se fait : les fibres digestibles remontent vers le cæcum pour continuer leur traitement, tandis que les fibres trop grosses sont évacuées sous forme de crottes sèches. Les fèces molles, riches en nutriments, sont réabsorbées par le lapin qui les ingère pour poursuivre la digestion dans l’intestin grêle. Ce double processus permet une absorption optimale des nutriments, appelé “double digestion”.

Les crottes humides, enrobées de mucus, sont protégées de l’acidité de l’estomac, afin qu’elles conservent leurs nutriments lors de leur passage dans l’intestin. Sans cette protection, ces éléments pourraient être détruits, rendant la digestion inefficace.

Étant donné que le cæcum se trouve à l’extrémité du tube digestif, le lapin doit rapidement consommer ses cæcotrophes pour tirer parti des nutriments. Ces excréments spéciaux apparaissent généralement à la fin de la nuit, lorsque l’animal sort de son sommeil, et il doit les attraper directement à la sortie de l’anus. S’il ne le faisait pas, il risquerait des carences sévères.

L’évolution du régime chez le jeune lapin

Les lapereaux tètent leur mère environ une fois par jour, parfois deux, durant leurs premières semaines.

Lorsqu’ils atteignent entre 4 et 6 jours, ils ingèrent déjà, en plus du lait, des fèces solides qu’ils trouvent dans le nid, afin de stimuler la croissance de leur flore bactérienne intestinale.

Ce n’est qu’à partir de 17 ou 20 jours que les jeunes commencent à manger suffisamment d’aliments solides, une étape essentielle pour leur développement. Le sevrage complet survient généralement vers 4 à 5 semaines, lorsque le lapin peut consommer des aliments secs, et que sa croissance atteint son pic.

En milieu naturel, ce développement se produit alors que la mère se prépare pour une nouvelle portée, et le comportement de cæcotrophie apparaît entre 3,5 et 4 semaines. Le lapin domestique, quant à lui, ne se sevre généralement qu’entre 4 et 5 semaines, atteignant un rythme de croissance très rapide jusqu’à environ 8 semaines.

Que faire si votre lapin ne consomme pas ses cæcotrophes ?

Avant l’âge de 3 mois, il est normal que le lapin ne prenne pas l’habitude de manger ses fèces molles. Toutefois, passé cet âge, leur absence témoigne souvent de dysfonctionnements qu’il faut rapidement examiner.

Chez un lapin en surpoids ou obèse, la difficulté à atteindre ses cæcotrophes peut expliquer leur non-consommation. La prise de poids excessive peut aussi entraîner des douleurs dorsales empêchant le bon positionnement de l’animal.

Une alimentation inadéquate, notamment trop riche en sucres apportés par des friandises excessives, peut perturber la digestion. Un pH trop acide dans le tube digestif peut éliminer la flore bactérienne du cæcum, stoppant la fermentation, ou favoriser le développement de bactéries nuisibles, conduisant à des risques graves, y compris la mortalité.

En résumé

Dans un habitat sain, un lapin ne doit généralement pas produire de cæcotrophes. Certains lapins peuvent parfois manquer de celles-ci momentanément en raison d’une distraction, mais une absence prolongée doit alerter. Après avoir été expulsées, ces crottes dégagent une odeur forte, même pour l’animal, qui les évite dans ce cas.

Il est important de distinguer les véritables cæcotrophes, qui sont brillantes et recouvertes de mucus, de crottes molles mais normales, parfois produites pour marquer le territoire. Ces dernières n’ont pas cet aspect humide et brillant.

Découvrir que votre lapin consomme ses excréments peut surprendre, surtout lorsqu’on sait que chez l’humain, l’élimination des selles est essentielle pour maintenir une bonne hygiène. Il est tout à fait normal de ressentir du malaise face à cette habitude. Cependant, il faut savoir que ce comportement n’indique en aucun cas un trouble psychologique. Au contraire, il correspond à un mécanisme naturel lié à ses besoins biologiques fondamentaux. Voici une explication détaillée.

Les animaux coprophages et ceux pratiquant la cæcotrophie

Ce comportement n’est pas réservé uniquement aux lapins, d’autres espèces le partagent également.

Parmi eux, on trouve des créatures appelées “coprophages”. Ce terme, issu du grec ancien, signifie littéralement “aimer manger ses excréments”, combinant kopros (excréments) et phagos (qui mange). La majorité de ces animaux sont des insectes, tels que certains coléoptères ou diptères. Le plus connu est probablement le scarabée bousier.

Il existe aussi des animaux qui pratiquent la “cæcotrophie”, un terme également composé, avec d’un côté, caecum (intestin aveugle en latin), et de l’autre, trophè (nourriture en grec ancien). Parmi eux figurent plusieurs mammifères comme les musaraignes, marmottes, castors, chinchillas, ainsi que le koala, le lapin et le lièvre.

La distinction cruciale entre ces deux catégories est que les coprophages consomment principalement les excréments d’autres animaux, alors que ceux qui pratiquent la cæcotrophie se nourrissent uniquement de certains de leurs propres déjections.

Pourquoi le lapin adopte-t-il la cæcotrophie ?

Le lapin sélectionne ses crottes, en particulier celles qui demeurent humides, appelées “cæcotrophes”. La digestion de cet animal est orchestrée par un processus précis, qui explique pourquoi il mange ses propres excréments. Explorons ce mécanisme.

En tant qu’herbivore, le régime principal du lapin repose sur du foin riche en fibres. Ces fibres sont essentielles pour produire de l’énergie et renouveler ses cellules, notamment musculaires. Cependant, leur transformation en protéines demande un traitement chimique que seul un système digestif spécialisé peut réaliser, différence qui le distingue des humains, dont l’alimentation doit inclure des protéines externes.

Tout dans l’organisme du lapin — de ses dents à son cæcum (zone de fermentation dans l’intestin) — est conçu pour optimiser la digestion végétale. Au cours de la fermentation dans le cæcum, des bactéries transforment certains éléments du régime en protéines et autres nutriments essentiels, qui seraient sinon absents.

Une fois cette fermentation terminée, le contenu retourne dans le colon, où un tri se fait : les fibres digestibles remontent vers le cæcum pour continuer leur traitement, tandis que les fibres trop grosses sont évacuées sous forme de crottes sèches. Les fèces molles, riches en nutriments, sont réabsorbées par le lapin qui les ingère pour poursuivre la digestion dans l’intestin grêle. Ce double processus permet une absorption optimale des nutriments, appelé “double digestion”.

Les crottes humides, enrobées de mucus, sont protégées de l’acidité de l’estomac, afin qu’elles conservent leurs nutriments lors de leur passage dans l’intestin. Sans cette protection, ces éléments pourraient être détruits, rendant la digestion inefficace.

Étant donné que le cæcum se trouve à l’extrémité du tube digestif, le lapin doit rapidement consommer ses cæcotrophes pour tirer parti des nutriments. Ces excréments spéciaux apparaissent généralement à la fin de la nuit, lorsque l’animal sort de son sommeil, et il doit les attraper directement à la sortie de l’anus. S’il ne le faisait pas, il risquerait des carences sévères.

L’évolution du régime chez le jeune lapin

Les lapereaux tètent leur mère environ une fois par jour, parfois deux, durant leurs premières semaines.

Lorsqu’ils atteignent entre 4 et 6 jours, ils ingèrent déjà, en plus du lait, des fèces solides qu’ils trouvent dans le nid, afin de stimuler la croissance de leur flore bactérienne intestinale.

Ce n’est qu’à partir de 17 ou 20 jours que les jeunes commencent à manger suffisamment d’aliments solides, une étape essentielle pour leur développement. Le sevrage complet survient généralement vers 4 à 5 semaines, lorsque le lapin peut consommer des aliments secs, et que sa croissance atteint son pic.

En milieu naturel, ce développement se produit alors que la mère se prépare pour une nouvelle portée, et le comportement de cæcotrophie apparaît entre 3,5 et 4 semaines. Le lapin domestique, quant à lui, ne se sevre généralement qu’entre 4 et 5 semaines, atteignant un rythme de croissance très rapide jusqu’à environ 8 semaines.

Que faire si votre lapin ne consomme pas ses cæcotrophes ?

Avant l’âge de 3 mois, il est normal que le lapin ne prenne pas l’habitude de manger ses fèces molles. Toutefois, passé cet âge, leur absence témoigne souvent de dysfonctionnements qu’il faut rapidement examiner.

Chez un lapin en surpoids ou obèse, la difficulté à atteindre ses cæcotrophes peut expliquer leur non-consommation. La prise de poids excessive peut aussi entraîner des douleurs dorsales empêchant le bon positionnement de l’animal.

Une alimentation inadéquate, notamment trop riche en sucres apportés par des friandises excessives, peut perturber la digestion. Un pH trop acide dans le tube digestif peut éliminer la flore bactérienne du cæcum, stoppant la fermentation, ou favoriser le développement de bactéries nuisibles, conduisant à des risques graves, y compris la mortalité.

En résumé

Dans un habitat sain, un lapin ne doit généralement pas produire de cæcotrophes. Certains lapins peuvent parfois manquer de celles-ci momentanément en raison d’une distraction, mais une absence prolongée doit alerter. Après avoir été expulsées, ces crottes dégagent une odeur forte, même pour l’animal, qui les évite dans ce cas.

Il est important de distinguer les véritables cæcotrophes, qui sont brillantes et recouvertes de mucus, de crottes molles mais normales, parfois produites pour marquer le territoire. Ces dernières n’ont pas cet aspect humide et brillant.