Les mammifères à pelage, notamment les lapins, ont une tendance naturelle à perdre leurs poils à des moments précis de l’année. Ce processus, appelé mue, est une étape normale du cycle de croissance du pelage. Il est essentiel de distinguer cette élimination saisonnière de pertes anormales de poils causées par des parasites ou des maladies cutanées. Dans cet article, nous faisons le point sur la mue pour vous aider à évaluer la santé de votre lapin et à adopter les bons comportements.
Comprendre la mue chez le lapin
La mue désigne un phénomène périodique où le lapin perd ses poils de façon organisée. Ce cycle est principalement aligné avec les changements de saisons, notamment au printemps et en automne. À ces périodes, le corps de l’animal se prépare à faire face aux variations de température : il élimine le poil d’hiver pour supporter la chaleur naissante, puis remplace le court pelage d’été par une fourrure plus épaisse pour l’hiver. En général, les lapins craignent davantage la chaleur que le froid. À l’approche de la saison froide, leur pelage s’épaissit naturellement pour assurer une isolation thermique optimale, incluant la partie inférieure de leurs pattes, qui se couvre également d’une couche dense conçue pour protéger leur peau contre le froid et l’humidité.
Timing et fréquence de la mue
Le processus de mue commence généralement lorsque le lapin atteint l’âge de 5 à 6 semaines, avec une seconde étape vers 4 à 5 mois. Par la suite, il est courant qu’un lapin mu plusieurs fois par an. Même chez les lapins domestiques, moins exposés aux changements saisonniers, le phénomène de perte de poils se manifeste. Pour faciliter la régénération naturelle de leur manteau hivernal, il est conseillé de laisser l’animal sortir régulièrement en extérieur. L’exposition à la lumière naturelle et aux variations de température stimule leur capacité à s’adapter au froid. Inversement, un lapin qui reste en intérieur développe souvent une fourrure d’hiver adaptée à un environnement chaud, mais moins résistante aux températures froides.
Le processus de la mue en détail
Il est surprenant de constater la grande diversité des manifestations de la mue d’un lapin à l’autre. Chez certains, cette étape passe inaperçue, tandis que chez d’autres, elle peut être particulièrement visible. La fréquence peut varier : certains muent plusieurs fois par an, d’autres tout au long de l’année. La chute de poils peut aussi prendre différentes formes : par plaques avec une différence de longueur marquée entre les zones, par trous dispersés dans la toison, ou encore par petites touffes qui tombent de façon isolée, rendant la mue peu perceptible. Parfois, la couleur du poil peut également changer, avec des poils courts souvent plus foncés.
- Perte de poils par bandes de différentes longueurs
- Disparitions ponctuelles laissant des zones dégarnies
- Chutes éparses sous forme de touffes plus ou moins dispersées
Les bons réflexes lors de la période de mue
Il est crucial d’éliminer régulièrement les poils morts pour prévenir les complications. Un brossage quotidien est conseillé, voire deux fois par jour pour un lapin à poil long, afin de réduire le risque d’ingestion excessive de poils. En milieu naturel, l’activité de l’animal aide déjà à éliminer une partie des poils, mais en captivité, il est nécessaire d’intervenir pour accompagner ce processus. Choisissez une brosse adaptée à la nature du pelage – qu’il soit long, court, épais ou fin – et utilisez un outil qui ne décolle que les poils morts. La séance doit rester agréable pour votre lapin, sinon il pourrait se montrer réticent ou même se blesser. En cas de nœuds ou de touffes épaisses, il est prudent de les couper avec des ciseaux, notamment chez les lapins à poil très fin ou angoras. Dans ces cas, tondre leurs poils lors de la mue peut également garantir leur sécurité.
Veillez aussi à maintenir une alimentation riche en foin, en légumes verts et en eau fraîche. Cela soutiendra leur système digestif, essentiel pour évacuer les poils ingérés lors du toilettage. Si une boule de poils obstrue leur intestin (appelée trichobézoard), cela peut entraîner une cessation d’alimentation. Dans ce cas, une intervention vétérinaire immédiate est nécessaire pour éviter des risques graves.
Signes indiquant que la chute de poils pourrait signaler un problème
Des parasites tels que la gale ou la teigne provoquent souvent une chute de poils localisée. La gale apparaît souvent d’abord sur les oreilles, tandis que la teigne cause des lésions rouges et dénudées. Les acariens, en particulier à la saison printanière, peuvent provoquer des croûtes grisâtres et des démangeaisons. Le stress peut également entraîner une perte de poils qui, dans ce cas, reste limitée et transitoire. Lorsqu’elle devient chronique, une telle chute doit conduire à consulter un vétérinaire. Des allergies ou des affections endocriniennes peuvent aussi altérer l’état du pelage, avec généralement des plaques symétriques sur les côtés, bien différentes de la mue naturelle. La présence de boutons, de croûtes, de démangeaisons ou de rougeurs est un signe clair d’un problème dermatologique nécessitant une évaluation vétérinaire immédiate. N’attendez pas que la situation s’aggrave : faire examiner votre lapin rapidement est essentiel pour éviter toute complication.