Il est souvent avancé que le lapin dispose d’une vision à 360 degrés. Vous vous demandez si cette affirmation est exacte ou non ? Cet article se penche en détail sur la perception visuelle de cet animal, vous permettant de tout connaître à ce sujet une fois la lecture terminée !
L’univers optique du lapin
Comparé à celui de l’humain, l’œil du lapin est remarquablement volumineux.
Ce qui constitue son œil inclut le globe oculaire, dont seule une partie est visible entre les paupières légèrement entrouvertes, ainsi que le nerf optique, essentiel pour transmettre les informations visuelles vers le cerveau.
Autour de cette structure s’organisent plusieurs composants dont la complexité est impressionnante, notamment :
- Les muscles orchestrant la mouvement du globe oculaire,
- Les fascias orbitaires qui assurent la stabilité de l’œil,
- La membrane conjunctivale, connectant la cornée à la peau, cette dernière étant la première lentille de l’œil,
- Le système lacrymal chargé d’hydrater, de lubrifier et de protéger l’œil.
Pour préserver cet organe fragile, il est également protégé de l’extérieur par une paire de paupières, la supérieure et la inférieure. Chez le lapin, ces paupières restent fusionnées durant ses premiers jours de vie, rendant le lapereau complètement aveugle à ses débuts.
Une particularité chez le lapin est la présence d’une troisième paupière, appelée membrane nictitante, située entre les deux autres. Lorsqu’il est au repos, cette membrane se loge dans le coin interne de l’œil, mais elle se déploie pour couvrir la cornée lors du sommeil, aidée par une glande lacrymale bien développée.
Chez les lapins à pelage coloré, l’iris est habituellement de teinte marron. Chez ceux à peau blanche, il tend à être bleu, tandis que chez les albinos, il peut apparaître incolore, laissant voir la coloration sanguine. L’iris possède une pupille centrale capable de changer de taille en réponse à la luminosité, permettant à l’animal d’adapter sa vision. Chez les lapins albinos, cette pupille peut paraître rouge foncé lorsqu’elle est éclairée fortement.
La perception visuelle du lapin : rêve ou réalité ?
En tant que proie, le lapin doit contrebalancer sa vulnérabilité en étant extrêmement vigilant et en détectant rapidement tout danger potentiel. Toutefois, ses sens privilégient l’ouïe et l’odorat plutôt que la vue.
Son ouïe est exceptionnellement fine. Il capte des sons faibles et même inaudibles pour l’être humain, pouvant orienter ses oreilles vers la source sonore afin de mieux la localiser.
Sa capacité olfactive est également très développée, bien plus que celle de l’homme. Elle lui sert à rechercher de la nourriture mais aussi à repérer la présence d’intrus ou de prédateurs, ce qui explique pourquoi modifier son parfum ou ses odeurs peut le désorienter. D’ailleurs, si vous approchez votre main de quelque chose qu’il aime manger, comme un légume, il peut le mordre vite fait, confus par la nature de ce qui est devant lui, car sa vue n’est pas sa priorité.
Mais, concrètement, comment perçoit-il ce qu’il voit ?
Les yeux du lapin sont placés de chaque côté de la tête, à l’image des chevaux, ce qui lui confère un champ de vision d’environ 192 à 240 degrés par œil. En combinant ces deux champs, il bénéficie presque d’une vision panoramique totale, avec un léger angle mort derrière lui. La zone où les champs de vision des deux yeux se chevauchent permet une perception binoculaire, essentielle pour juger des distances. En dehors de cette zone, la vision devient monoculaire et moins précise, mais suffisante pour détecter tout mouvement, même dans la pénombre. C’est vital pour sa survie.
En position de repos, la zone de vision binoculaire couvre 24 degrés devant lui et 30 degrés en hauteur, car il doit aussi surveiller le ciel. Lorsqu’il détecte une menace, il oriente ses yeux dans les orbites pour augmenter la vision binoculaire, allant jusqu’à 30 degrés vers l’avant, ainsi que 8 à 10 degrés vers l’arrière.
Au-delà de ses yeux, le lapin utilise souvent ses mouvements de tête pour balayer son environnement. Il aime également se mettre sur ses pattes arrière ou en hauteur pour avoir une vue plus large et mieux repérer ce qui l’entoure.
Les longues oreilles d’un lapin bélier, souvent sélectionnées pour leur esthétique, peuvent cependant nuire à une perception optimale. De plus, ils ont un angle mort à une dizaine de centimètres devant leur museau. Pour compenser, ils utilisent leurs vibrisses, ces poils sensoriels très sensibles, pour détecter la présence de ce qui se trouve directement devant eux, même si cela ne leur permet pas d’identifier ce que c’est exactement.
Enfin, la densité de cellules sensibles à la lumière dans l’œil du lapin est faible, ce qui rend ses images floues. Néanmoins, il peut reconnaître ses proches et ses congénères. La caractéristique la plus importante pour lui reste le mouvement : tout objet immobile passe presque inaperçu et n’est pas perçu comme une menace.
Le lapin voit-il en couleur ?
La rétine du lapin comporte deux types de cellules : les bâtonnets, qui permettent de voir dans la pénombre, et les cônes, responsables de la perception des couleurs. Les bâtonnets sont particulièrement sensibles à la lumière verte, offrant une vision monochrome en noir et vert lorsque l’éclairage est faible. La densité de ces cellules est supérieure à celle de l’humain, ce qui lui permet de percevoir dans les faibles luminosités avec moins de lumière. En plein jour, il distingue surtout le bleu et le vert clair, mais les autres couleurs sont aussi perceptibles, bien que moins nettement.
Comment prendre soin de la santé oculaire de votre lapin
Les problèmes oculaires chez le lapin peuvent être dus à diverses causes, telles que des infections bactériennes comme la conjonctivite, des infections dentaires atteignant la zone oculaire ou son canal lacrymal, ou encore des traumatismes occasionnés par des contact avec du foin ou autres objets pointus.
Il est crucial de vérifier régulièrement l’état de ses yeux. En cas de rougeur, de gonflement, de douleur ou d’écoulements anormaux, il faut agir rapidement en consultant un vétérinaire. Évitez de tenter de traiter ces problèmes vous-même, car une intervention professionnelle est essentielle pour préserver la santé de votre animal.