Vous souhaitez mettre en place une petite ferme sur votre terrain où perroquets, lapins et poules vivent en harmonie ? Bien que cette idée soit séduisante, sa réussite n’est pas automatique. Dans cet article, nous verrons comment favoriser une cohabitation sereine entre ces différentes espèces, en prenant soin de prévoir des aménagements adaptés pour leur sécurité et leur bien-être.
Risques et défis lors de la mise en place d’une cohabitation entre lapins et poules
Associer volailles et lagomorphes nécessite une certaine préparation. Avant de faire cohabiter ces animaux, il est important de connaître les problématiques possibles pour éviter les conflits et préserver leur santé.
Conflits et tensions possibles
- Les poules et les lapins sont des animaux très territoriaux, qui risquent de se disputer l’espace s’ils partagent un habitat trop exigu. La majorité des agressions proviennent souvent des lapins, qui peuvent recevoir des coups de bec et subir stress et blessures.
- Les poules sont omnivores : elles consomment autant de végétaux que de petits animaux. Lors de leurs recherches dans la nature, elles mangent des vers, des insectes et parfois de petites créatures ou même des limaces. Elles pourraient s’attaquer à un jeune lapin, qui ne pèse souvent qu’environ 60 grammes à la naissance.
- Bien que les lapins ne soient pas agressifs par nature, ils peuvent provoquer des désagréments pour les poules, notamment en les poursuivant. Lorsqu’un mâle non castré est en rut, il peut suivre un gallinacé, et dans sa surréaction, tenter de le monter, ce qui peut générer du stress ou des blessures pour l’oiseau.
Problèmes alimentaires spécifiques
Le régime d’un lapin est essentiellement composé de fibres, essentiel pour sa santé, tandis que celui d’une poule est plus calorique et moins riche en fibres. Si les deux animaux partagent la même zone de nourriture, le lapin risquera de consommer les restes de la volaille, ce qui pourrait entraîner des troubles de santé comme l’obésité ou des problèmes dentaires et intestinaux. La gestion de leur alimentation doit donc être rigoureuse pour éviter ces risques.
Transmission de maladies
Les contacts rapprochés entre lapins et oiseaux doivent être limités, car les volailles peuvent transmettre des maladies à l’origine de complications pour les mammifères. Des pathologies comme la salmonellose, ou d’autres infections intestinales ou cutanées, peuvent se transmettre via leurs déjections, surtout si l’espace est restreint et que le contact est fréquent.
Les clés pour réussir une cohabitation harmonieuse entre poules et lapins
Les difficultés rencontrées lors de cette coexistence ne sont pas insurmontables. En suivant quelques recommandations essentielles, vous pouvez favoriser un environnement pacifique et sécurisé pour vos animaux.
Aménager un espace suffisant
- Chaque espèce doit disposer de suffisamment d’espace pour évoluer sans se sentir étouffée ou agressée. En général, on prévoit environ 20 m2 pour une poule, et au moins 30 m2 si vous y ajoutez un lapin.
- Il est également crucial que chaque groupe ait son propre territoire distinct. Poulailler pour les poules et enclos pour les lapins, séparés par des barrières renforcées afin de limiter les accès non autorisés.
- Si vous envisagez des zones communes, celles-ci doivent être très étendues. Par exemple, placer un enclos pour lapins et un poulailler dans un espace partagé, en veillant à laisser une distance considérable entre leurs habitats, pour prévenir tout contact indésirable.
Maintenir une hygiène rigoureuse
- L’accès au logement du lapin doit être sécurisé pour éviter que les poules ne s’y introduisent. La conception doit empêcher tout passage pour les volailles.
- Il faut également empêcher que les poules perchassent sur les cages des lapins, afin de réduire le risque de transmission de maladies via leurs déjections.
Diviser les zones d’alimentation
- Pour éviter que chaque animal ne vole la nourriture de l’autre, il est conseillé d’aménager des espaces séparés pour leur nourriture. La nourriture des poules, plus riche en calories, ne doit pas être accessible aux lapins.
- De même, des points d’eau distincts sont nécessaires pour éviter la contamination par les déjections. Un grand abreuvoir commun est à proscrire, pour limiter tout risque de transmission de maladies.
Sécuriser leur environnement
- Les lapins aiment creuser, il est donc essentiel de combler tous les angles entre le sol et le grillage pour éviter qu’ils ne s’échappent. La mise en place d’un grillage enterré sous le terrain est recommandée.
- Il faut également renforcer la protection contre les prédateurs comme les renards, chiens, chats, rapaces ou serpents, en utilisant un grillage robuste avec un filet au-dessus.
- Enfin, il est préférable d’attendre que les lapins atteignent une certaine taille avant de les introduire dans l’espace commun, afin de réduire les risques de leur faire du mal ou de leur permettre de s’échapper.
Réduire les sources de conflit
Pour limiter le stress et les tensions, il faut identifier et éliminer les principales causes de friction :
- Veiller à ce que chaque espèce ait son propre territoire pour la nuit ;
- Éviter de mélanger alimentation et hydratation pour chaque groupe ;
- Stériliser ou castrer les mâles pour réduire leur agressivité reproductive, surtout si vous ne possédez pas de femelles.
Organisation de la première rencontre entre poules et lapins
Une fois les installations prêtes, il faut procéder progressivement sur une période d’environ une semaine. Placer initialement les animaux dans des espaces séparés, séparés par un grillage, permet de leur faire connaître la présence de l’autre sans danger. Ce délai leur donne le temps de s’habituer à leur voisinage en respirant le même air et en se regardant à distance. Lorsqu’ils semblent à l’aise, vous pouvez réduire la taille de l’enclos pour les rapprocher petit à petit, jusqu’à ce qu’ils vivent dans un espace commun. Pour finir, l’idéal est de commencer leur cohabitation dès leur plus jeune âge, pour qu’ils grandissent ensemble avec une relation plus naturelle et apaisée.