La maladie parasitaire appelée encéphalitozoonose est couramment rencontrée chez les lapins de compagnie. Il est important d’éviter toute vision simpliste, car malgré l’identification claire de son agent causatif, cette infection peut se manifester sous diverses formes. Elle présente une large gamme de symptômes cliniques, ce qui en fait une pathologie sérieuse nécessitant une attention particulière. Cet article vous fournit toutes les informations essentielles pour protéger votre lapin et intervenir efficacement en cas de besoin.
Causes de l’encéphalitozoonose
Cette affection résulte d’un parasite microscopique nommé Encephalitozoon cuniculi, capable d’infecter les lapins mais également une multitude d’autres espèces animales telles que certains oiseaux et mammifères. Bien que rarement transmissible à l’humain, il existe des cas documentés, notamment depuis les années 1950, où la maladie a été détectée chez des personnes immunodéprimées, souvent par le biais de jeunes enfants ou de patients atteints du VIH. Chez le lapin, la première infection a été identifiée en 1922, et sa présence est plus fréquente dans le cadre d’élevages professionnels ou laboratoire, avec une proportion importante de lapins infectés, contrairement à la population sauvage qui présente une incidence bien plus faible.
Modes de transmission
Le parasite peut se transmettre principalement par contact direct avec un animal porteur ou par ingestion d’aliments ou d’objets contaminés par l’urine ou les déjections d’un lapin infecté. Il existe aussi un mode de transmission vertical : la mère peut transmettre le parasite à ses jeunes au cours de la gestation, le placenta étant incapable de faire barrière. Les jeunes lapins naissent alors déjà porteurs du parasite, ce qui compromet leur développement dès leur plus jeune âge. Par ailleurs, des études suggèrent que l’alimentation avec des végétaux frais et des graines augmente le risque de contamination, en raison de la présence potentielle de spores du parasite, soulignant la nécessité d’une hygiène stricte.
Symptômes de l’encéphalitozoonose
Les effets de l’infection varient, certains lapins restant asymptomatiques tandis que d’autres présentent des signes cliniques graves. Parmi les plus fréquents et alarmants, on trouve les troubles neurologiques, avec notamment une inclinaison de la tête souvent très marquée, qui perturbe l’équilibre et la marche du lapin. L’observation d’un nystagmus, c’est-à-dire des mouvements involontaires et rapides des yeux, est fréquente. La coordination étant affectée, la démarche devient instable et hésitante, et dans les cas sévères, des convulsions peuvent survenir, nécessitant une intervention vétérinaire d’urgence.
La fonction rénale peut également être altérée, avec une augmentation notable de la production d’urine (polyurie) accompagnée d’un besoin accru d’eau (polydipsie), signe que le rein tente de compenser la perte de liquide. Si l’atteinte progresse, cela peut aboutir à une insuffisance rénale grave. Sur le plan oculaire, l’uvéite, une inflammation de la partie interne de l’œil, est fréquente, provoquant rougeurs, douleurs et altération de la vision. La formation de cataractes peut aussi survenir, entraînant une perte de la capacité visuelle, souvent nécessitant une intervention chirurgicale.
Diagnostic de l’encéphalitozoonose
Le diagnostic de cette maladie chez le lapin repose sur une démarche précise et complexe. La période d’incubation étant longue, il faut parfois attendre plusieurs semaines ou mois avant que les signes ne deviennent apparents. De plus, il est fréquent que l’animal soit porteur sans symptôme. Le vétérinaire commence par un examen clinique approfondi, en scrutant le comportement et l’état général du lapin, tout en recueillant des informations sur ses habitudes. Ensuite, des analyses sanguines peuvent révéler la présence d’anticorps spécifiques, mais cela indique simplement une exposition antérieure au parasite, pas nécessairement une infection active. La méthode la plus fiable consiste en un test PCR, qui détecte directement le matériel génétique du parasite dans l’urine ou les tissus. La recherche des spores dans l’urine constitue aussi un outil de confirmation, particulièrement pour diagnostiquer une infection en cours.
Traitements de l’encéphalitozoonose
La prise en charge thérapeutique de cette pathologie chez le lapin est souvent complexe. Elle inclut l’administration de médicaments antiparasitaires, notamment des benzimidazoles, sur une période généralement de 28 jours. Ces médicaments ont une bonne tolérance et une efficacité prouvée pour éliminer le parasite. Des anti-inflammatoires comme les corticostéroïdes peuvent aussi être prescrits pour réduire l’inflammation causée par l’infection, surtout quand l’animal présente des troubles neurologiques graves. Cependant, leur utilisation doit être encadrée, en raison des risques d’effets secondaires et de suppression du système immunitaire. Enfin, des soins de soutien, tels que l’administration de liquides par voie sous-cutanée ou intraveineuse et la nutrition forcée, peuvent être nécessaires si le lapin refuse de s’alimenter ou s’hydrater normalement.
Prévention de l’encéphalitozoonose
Face à la fréquence de cette maladie, il est crucial pour le propriétaire de lapins d’adopter des mesures d’hygiène strictes pour limiter les risques de contamination, sachant que les coûts liés aux soins peuvent s’avérer élevés. La désinfection régulière de l’environnement, des cages et des accessoires est essentielle. Lors de l’arrivée d’un nouveau lapin ou si un animal montre des signes de maladie, l’isolement immédiat est nécessaire, établissant un délai de quarantaine pour prévenir la propagation. La mise en œuvre de ces bonnes pratiques permet de réduire significativement l’incidence de l’encéphalitozoonose et de préserver la santé de votre compagnon à long terme.