Développement des lapereaux de 0 à 4 semaines : ce qu’il faut savoir

Accueil » Les animaux de compagnie » Rongeurs domestiques » Lapin » Développement des lapereaux de 0 à 4 semaines : ce qu’il faut savoir

Dès leur apparition, les lapereaux ressemblent à de petites créatures vulnérables : ils naissent sans poils, sont aveugles, sourds, immobiles et très fragiles. Il est difficile d’imaginer qu’en quelques semaines seulement, ces petits êtres en apparence faibles se métamorphoseront en adorables peluches, affichant une beauté saisissante, une vivacité remarquable et un caractère attendrissant. Mais comment cette métamorphose spectaculaire se déroule-t-elle au fil des semaines ? C’est ce que nous allons explorer ensemble.

La gestation et la mise bas

Après avoir préparé un nid douillet en utilisant ses propres poils, la femelle donne naissance à ses petits à intervalles rapprochés, généralement toutes les dix minutes. Selon la race, la portée peut comprendre entre deux et douze jeunes. La mère intervient rapidement pour couper le cordon ombilical avec ses dents, ingère le placenta pour maintenir la propreté du nid et lèche longuement chaque nouveau-né afin de le nettoyer et de stimuler sa respiration. Il n’est pas rare que certains petits naissent morts ou présentent des malformations, situation qui nécessite une intervention rapide pour assurer la survie des autres. Profitez également de cette étape pour retirer tout reste de placenta ou autres débris dans le nid.

La première alimentation

Au moment de la mise bas, la physiologie de la femelle est déjà prête, ses mamelles expliquant le début de la production de colostrum, un lait très riche spécifique au premier âge. Essentiel à la croissance des jeunes lapins, ce liquide leur procure également une protection contre diverses maladies. Les petits en profitent durant les trois premières semaines de leur vie, puis leur alimentation évolue, devenant plus riche en protéines et en matières grasses, tout en s’allégeant en lactose. Le premier repas constitue aussi la seule occasion pour ces petits de s’alimenter autant qu’ils le veulent. Il n’est pas inhabituel de voir certains d’entre eux se hâter vers les tétines, même lorsque la mère continue à expulser les derniers arrivants.

Les premiers jours de vie

À la naissance, un lapereau pèse généralement entre 30 et 80 grammes, ce poids dépendant de la race et de la constitution individuelle. En raison de leur nature complètement dépendante, ils sont incapables de bouger ou de se nourrir seuls. La mère s’occupe alors d’aller les nourrir dans leur nid une fois par jour. La durée de chaque tétée est courte, et la lapine contrôle la quantité de lait délivrée, pouvant stopper la lactation à tout moment. Cependant, lorsqu’ils ont faim, il n’est pas rare que les plus affamés s’accrochent désespérément aux mamelles, ce qui peut présenter un risque si l’un d’eux reste attaché lors du déplacement de la mère : il peut se faire traîner hors du nid, risquant ainsi l’hypothermie ou une mort rapide. Il est donc crucial de remettre délicatement tout petit qui s’est accroché à sa place, afin de garantir sa survie.

Les premiers moments d’éveil

À partir du quatrième jour, la survivance s’améliore, et le risque de mortalité dû à un manque de lait ou à des anomalies génétiques comme le nanisme diminue. La croissance est visible au quotidien, avec le développement d’un duvet laiteux couvrant maintenant entierement leur corps. Même si la tentation est grande, il vaut mieux s’abstenir de manipuler ces petits à ce stade, une simple inspection de leur environnement suffit. C’est aussi le moment où chaque lapereau commence à révéler ses traits de personnalité. En groupe compact, ils passent beaucoup de temps à dormir, généralement blottis au centre, dans une position de sécurité, montrant déjà des comportements de dominance parmi eux.

Fin de la première semaine : progrès rapides

Au sixième jour, certains lapereaux commencent à se lever et à explorer leur nid à tâtons. Leur stabilité s’améliore, leur permettant de sortir timidement, même si quelques chutes sont possibles. En matière d’alimentation, ils ont appris à s’approcher des mamelles pour téter, ingérant jusqu’à 15 % de leur poids en lait à chaque repas. La taille du groupe influence leur consommation, mais cela ne freine pas leur croissance. À cette étape, leurs oreilles restent encore très collées sur leur dos, mais ils deviennent plus actifs, griffant la paille du nid et se déplaçant avec plus d’insouciance dans leur univers chaud. En moyenne, ils ont plus que doublé leur poids de naissance, ingurgitant environ 1,50 g de lait pour chaque gramme de poids gagné.

La deuxième semaine : vers un petit arbre en miniature

La deuxième semaine marque un tournant notable dans leur évolution physique et sensorielle. La croissance du poil est spectaculaire, prenant la teinte définitive de leur pelage. En seulement 48 heures, ils doivent ouvrir leurs yeux, et tout retard peut nécessiter une consultation vétérinaire. Les jeunes commencent à gambader, sautiller dans leur nid, et apprendre à grimper. Leurs oreilles se détachent du corps, se dressant peu à peu, sauf pour certaines races naines. Même avec ces changements, ils restent très soudés, formant toujours un groupe homogène.

Au terme de cette semaine, le poids moyen de naissance est quadruplé, leur consommation de lait ayant également augmenté, avec une moyenne d’environ 1,75 g de lait par gramme de poids.

La troisième semaine : période de stabilisation

Après une croissance rapide dans la semaine précédente, les petits entrent dans une phase de consolidation. Ils découvrent leur environnement et commencent à explorer hors du nid, tout en conservant leur cohésion de groupe. Leurs déplacements deviennent plus précis et étendus, leur permettant d’explorer davantage leur habitat, notamment si la cage est ouverte. À ce stade, ils reconnaissent leur coin toilette et commencent à s’y rendre. Vous pouvez désormais leur saisir résolument dans vos mains, sans risquer de les déranger ou de provoquer la colère de leur mère. L’allaitement diminue progressivement, et ils commencent à goûter des brindilles ou des granulés, marquant leur transition vers une alimentation plus variée.

À la fin de cette semaine, leur dentition est acquise, leur poids a été multiplié par six, et leur alimentation commence sérieusement à évoluer, avec une consommation moyenne de 2,40 g de lait par gramme de poids gagné.

La quatrième semaine : vers l’autonomie

Les jeunes lapins commencent à devenir très autonomes, se déplaçant dans toute la maison et s’alimentant de plus en plus par eux-mêmes. Le sevrage approche, prévu d’ici une ou deux semaines, phénomène accompagné d’une baisse notable dans la quantité de lait consommée par les petits et produite par la mère. Leur système digestif se modifie également, ajustant leur estomac et leur intestin pour supporter une alimentation solide, préparant leur corpulence future.

À la fin de cette étape, le poids de naissance a été multiplié par dix, et leur consommation de lait est revenue à un niveau presque identique à celui de la deuxième semaine. Un avenir prometteur s’ouvre alors à ces petits, qui s’apprêtent à débuter une vie pleine de découvertes, dans le bonheur d’une famille d’accueil.