La pasteurellose du lapin est une affection bactérienne causée par Pasteurella multocida. Très répandue, cette maladie peut affecter aussi bien les lapins domestiques que sauvages. Notre article vous offre un aperçu complet sur la façon dont cette infection se transmet, ses signes cliniques, les options de traitement et les pratiques préventives à adopter.
Comprendre la physiologie du lapin et ses vulnérabilités
Le système immunitaire du lapin, comparable à celui d’autres animaux, repose sur une organisation sophistiquée de cellules, de tissus et d’organes visant à lutter contre les agents pathogènes. Toutefois, le lapin possède des caractéristiques propres qui le rendent plus susceptible à certaines infections, notamment la pasteurellose.
Les voies respiratoires du lapin étant principalement dépendantes du nez, toute congestion nasale peut entraver gravement sa respiration. Même si leur système défensif est généralement performant, il peut parfois laisser passer certains agents infectieux comme Pasteurella multocida. Par ailleurs, il est très sensibles au stress : cette réaction physiologique affaiblit leur immunité et facilite la survenue d’infections.
Pour garantir leur santé, surtout en captivité, il est crucial de leur fournir un environnement optimal : espace suffisant, ventilation soignée (sans courants d’air), hygiène impeccable de leur habitat… La qualité de leur alimentation est aussi primordiale. Une nutrition inadéquate peut provoquer des troubles digestifs et affaiblir leur capacité à résister aux maladies.
Modes d’acquisition de la pasteurellose par le lapin
Savoir comment un lapin peut attraper cette maladie est essentiel pour élaborer une stratégie de prévention efficace.
La transmission directe est la voie principale : le contact rapproché entre un lapin contaminé et un animal sain facilite la propagation. Les lapins sont des êtres sociaux, leur besoin de se toucher et de se toiletter mutuellement favorise la diffusion de la bactérie. Une mère infectée peut transmettre le germe à ses petits, que ce soit avant ou après la naissance. Les blessures susceptibles de se produire lors de combats ou d’échanges de toilettage offrent également des points d’entrée pour la bactérie.
La présence de Pasteurella multocida dans les sécrétions nasales des lapins infectés provoque des éternuements et de la toux, aidant la bactérie à se disperser dans l’air. Un environnement mal ventilé favorise cette dispersion, car la bactérie y survit plus longtemps.
La transmission indirecte intervient lorsque le lapin entre en contact avec des objets contaminés : aliments, biberons, cages ayant hébergé un animal infecté, jouets… Toute surface ou matériel non désinfecté peut servir de vecteur. Les insectes, comme les mouches, jouent aussi un rôle dans cette diffusion. Attirées par les zones fréquentées par les lapins, elles peuvent transporter la bactérie d’un animal à l’autre ou contaminent la nourriture et l’eau en se posant dessus.
Durée de survie de Pasteurella multocida dans l’environnement
La stabilité de la bactérie dépend de plusieurs paramètres environnementaux. En général, elle n’est pas aussi résistante que d’autres agents pathogènes. Elle peut survivre plusieurs heures, voire quelques jours, surtout dans des conditions fraîches et humides. La bactérie meurt plus rapidement si l’environnement est sec ou si elle est exposée à la lumière ultraviolette ou à des désinfectants courants.
Même pour une courte période, elle conserve sa capacité à infecter d’autres animaux, ce qui souligne l’importance de respecter rigoureusement les mesures d’hygiène pour limiter sa propagation.
Identifier les signes de la pasteurellose chez un lapin
Les symptômes varient selon la zone du corps ou l’organe touché. Lorsqu’elle affecte le système respiratoire supérieur, on parle souvent de coryza, caractérisé par une respiration sifflante, des éternuements, et un écoulement nasal gênant la respiration.
Des abcès, qui correspondent à des amas de pus entourés d’une membrane enflammée, sont également fréquents. Leur volume peut aller d’une simple boule à une formation plus conséquente, parfois difficile à repérer lorsque situés sous la peau.
Les yeux du lapin peuvent aussi réagir : rougeur, gonflement, sécrétions et lésions sur la cornée peuvent survenir, altérant sa vision. La bactérie peut aussi provoquer des infections généralisées, notamment des abcès dentaires.
Comportement du lapin infecté
En tant qu’animaux de proie, les lapins ont tendance à dissimuler leurs maladies. Cependant, certains signes peuvent alerter leur propriétaire. La léthargie, la posture prostrée et un comportement peu interactif indiquent souvent qu’ils ne sont pas bien.
Une perte d’intérêt pour leur environnement ou pour leurs congénères est aussi un indice de malaise. Tout changement dans leur appétit, notamment une réduction ou un arrêt total de la consommation de nourriture, doit être pris au sérieux, car un lapin privé de nourriture peut rapidement dépérir.
Approches thérapeutiques pour un lapin atteint de pasteurellose
Les antibiotiques constituent le traitement principal contre cette infection. Cependant, la sensibilité des bactéries à certains médicaments varie, ce qui nécessite souvent un test de sensibilité bactérienne ( antibiotogramme) pour choisir la meilleure substance. La cure peut durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois, étant donné la ténacité de l’infection. Leur utilisation doit être encadrée par un vétérinaire, étant donné la fragilité du tube digestif du lapin.
En présence d’abcès, un nettoyage chirurgical peut être requis si le pus est épais et difficile à drainer. La cavité doit être désinfectée régulièrement pour éviter toute réinfection, complété par des traitements anti-douleur et des antibiotiques appropriés.
Le régime alimentaire joue un rôle clé dans la réponse immunitaire du lapin. Afin d’optimiser son état, le vétérinaire insistera sur une alimentation riche en fibres, comprenant une variété de légumes frais, ainsi que des suppléments si nécessaire (vitamines, probiotiques, acides gras).
Mesures de prévention pour limiter la pasteurellose
Prévenir la maladie est essentiel car une fois infecté, un lapin peut devenir porteur chronique, même après la disparition des symptômes. Un soin rigoureux de l’hygiène est indispensable : nettoyage régulier de l’habitat, changement fréquent de la litière et désinfection des surfaces avec des produits adaptés.
Lors de l’introduction d’un nouveau lapin, une période de quarantaine d’au moins 2 à 4 semaines est recommandée pour détecter toute éventuelle maladie. Avant de le mettre en contact avec d’autres lapins, il doit idéalement être examiné par un vétérinaire pour s’assurer qu’il n’est pas porteur asymptomatique.
Il est conseillé d’installer des moustiquaires pour protéger les enclos extérieurs contre l’invasion des insectes, et d’utiliser des répulsifs ou d’éliminer régulièrement les déchets pour réduire la présence d’insectes vecteurs. Une alimentation équilibrée, spécifique aux besoins du lapin, renforce son système immunitaire.
Enfin, une visite vétérinaire annuelle, même en l’absence de symptôme, permet de déceler précocement d’éventuels problèmes. Notez qu’il n’existe actuellement pas de vaccin contre la pasteurellose chez le lapin.