Le cobaye domestique, souvent désigné par l’appellation courante « cochon d’Inde », appartient à une espèce de rongeurs très proches entre elles, avec seulement de légères différences en termes de taille ou d’habitat. Pourtant, cette créature occupe une place singulière dans la culture andine, où elle est profondément ancrée dans les traditions et la vie quotidienne.
Les différentes espèces de cobayes
Le terme Cavia désigne un genre connu depuis le XVIIIe siècle, grâce aux travaux du zoologiste Peter Simon Pallas, qui l’a décrit pour la première fois en 1766. Ces rongeurs, appartenant à la famille des Cavidés, se rencontres principalement en Amérique du Sud. Ils possèdent plusieurs particularités uniques qui les différencient des autres membres du groupe des rongeurs :
- Ils ne peuvent pas produire eux-mêmes leur vitamine C essentielle à leur santé,
- Leur lait possède une composition spécifique qui leur est propre,
- Leur insuline présente des propriétés qui favorisent la croissance musculaire,
- Le cobaye du Brésil, une espèce sauvage vivant dans le sud de l’Amérique, évolue en groupes dispersés dans la pampa, étant chassé localement pour sa viande,
- Le cobaye de Santa Catarina, spécifique à un petit archipel brésilien, est actuellement en danger critique d’extinction,
- Enfin, l’espèce la plus volumineuse de la région Cavia se trouve en Uruguay et dans le sud-est du Brésil.
Au total, six variétés de cobayes sont reconnues par la science, chacune avec ses caractéristiques distinctives.
Le cochon d’Inde domestique
En anglais, ce rongeur est appelé « Guinea pig », un nom qui prête à confusion, puisqu’il ne provient ni d’Inde ni de Guinée. L’origine exacte de cette appellation reste mystérieuse. La dénomination scientifique de l’espèce domestique est cavia porcellus. Des vestiges de leur domestication remontent à environ 5000 ans, et leur introduction en Europe s’est produite au XVIe siècle. Leur nature docile, leur taille adaptée à la portabilité, ainsi que leur disposition à se laisser manipuler ont fait du cochon d’Inde un compagnon idéal pour l’homme, souvent considéré comme un véritable animal de poche.
La place du cochon d’Inde dans la culture des Andes
Ce petit animal occupe une place centrale dans le folklore andin, que ce soit comme source de nourriture, dans la médecine traditionnelle ou lors de cérémonies rituelles. Des œuvres datant de l’époque coloniale, présentes dans la cathédrale de Cuzco ou le monastère San Francisco à Lima, illustrent le Christ et ses disciples partageant un cochon d’Inde lors d’un repas. Aujourd’hui encore, sa viande est dégustée lors de fêtes, étant appréciée pour sa richesse en protéines tout en étant moins grasse que le poulet ou le porc. Son goût évoque celui du lapin, et il se cuisine généralement en ragoût ou frit.
Les guérisseurs traditionnels péruviens intègrent aussi cet animal dans leurs pratiques diagnostiques. En passant un cochon d’Inde au-dessus de la victime, puis en l’ouvrant pour examiner ses entrailles, ils tentent d’identifier la maladie ou le mal dont souffre la personne concernée.
Un animal précieux et respecté
Autrefois, la production de cochons d’Inde se faisait principalement de manière informelle, souvent par des femmes élévant quelques individus à la maison. Aujourd’hui, grâce à des initiatives comme celles de l’association Tendances et animaux, cette pratique s’est professionnalisée. Par exemple, dans la région de Huanuco, 110 éleveuses ont suivi deux années de formation pour apprendre à assurer une reproduction optimale et à leur fournir une alimentation adaptée, notamment en vitamine C. En effet, comme mentionné plus haut, ces rongeurs ne synthétisent pas cette vitamine, qu’il faut leur apporter via des fruits, légumes ou foin frais.
Importance de la compagnie pour le cochon d’Inde
En Europe, on tend à développer une relation affectueuse plus forte avec ces petits animaux. Ils peuvent rapidement souffrir de solitude ou de négligence, ce qui rend l’élevage en groupe fortement recommandé pour leur bien-être. La société moderne a compris que leur épanouissement dépend aussi de la présence d’autres rongeurs, favorisant leur santé mentale et physique.