Adopter un animal de compagnie implique de tisser un lien affectif profond et sincère. Si la majorité des propriétaires ont une bonne connaissance du tempérament et des comportements des chats ou des chiens, il est souvent plus difficile de comprendre la vie d’un petit rongeur comme le cochon d’Inde. Cet article vous éclairera sur les traits essentiels de sa personnalité, vous permettant ainsi d’interpréter ses réactions et de répondre à ses besoins essentiels.
Le cochon d’Inde, un animal instinctivement vulnérable
En tant que proie dans la nature, le cochon d’Inde manifeste une grande nervosité. Qu’il soit en cage ou en liberté, cela ne modifie que marginalement son comportement, car ses instincts de survie restent ancrés en lui. Étant incapable de se défendre efficacement face à ses prédateurs, il privilégie la fuite pour sa survie. Son excellente vision panoramique, grâce à ses yeux positionnés pour voir autour de lui à 340 degrés, associé à ses réflexes rapides, lui permet de détecter à temps tout danger potentiel. Dans nos foyers, il redoute principalement la présence de chats ou de chiens. La peur peut d’ailleurs lui être fatale si ses refuges ne sont pas appropriés. Il est vital de lui aménager une cage dotée de cachettes où il pourra se réfugier en toute sécurité pour calmer son anxiété.
Le cochon d’Inde, un animal social par nature
Dans la nature, il côtoie généralement une dizaine de congénères, avec un seul mâle dominant. Sa vie en groupe explique son besoin inné de compagnie. Pour mieux répondre à cette exigence, il est conseillé d’adopter au moins deux cochons d’Inde. Il faut cependant leur offrir un espace suffisamment vaste pour qu’ils puissent évoluer librement, et prévoir la stérilisation du mâle à l’avance afin d’éviter les conflits ou une reproduction incontrôlée. La stérilisation présente par ailleurs des avantages, notamment la réduction de comportements excessifs comme l’hyperactivité ou la production excessive de sébum. Étant des animaux territoriaux, ils marquent leur espace avec des glandes situées près de leur anus, en traînant leur postérieur au sol.
Il est également envisageable d’adopter deux mâles ensemble, qui s’entendront mieux sans la présence de femelles. La seule condition étant qu’ils ne soient pas en surnombre par rapport à leur espace, car une surpopulation peut mener à des comportements agressifs tels que le tirage de poils, mordillements ou blessures graves, voire des actes de cannibalisme. Mais en général, une attentions préventive permet d’éviter ces situations extrêmes.
Le cochon d’Inde, un animal qui aime donner et recevoir de l’affection
Ce petit animal cherche naturellement le contact humain. Si vous ne pouvez accueillir qu’un seul cochon d’Inde, il faudra consacrer du temps à ses moments d’interaction pour combler son besoin de compagnie. L’adopter pour lutter contre la solitude est louable, mais il est essentiel de satisfaire ses besoins fondamentaux pour qu’il reste heureux et en bonne santé. Il adore particulièrement les moments de câlins, et vous le rendra d’ailleurs en exprimant son bien-être par divers petits signaux sonores : couinements, gazouillements ou vocalises variées, qui attestent de sa satisfaction.
La socialisation entre cochons d’Inde
Lorsqu’on adopte plusieurs cochons d’Inde, on observe généralement trois comportements principaux qui servent à la reconnaissance et à l’apaisement mutuel, sans agressivité :
- Ils échangent des bouches,
- Ils se toilettent en mordillant délicatement la tête ou le corps l’un de l’autre,
- Ils se fentent et se lèchent mutuellement l’arrière-train.
Cependant, un comportement préoccupant apparaît lorsque deux cochons d’Inde se tirent les poils ou se mordent les oreilles, surtout en espace restreint. Ces actions traduisent souvent une surcharge de cochons par rapport à leur habitat, pouvant, dans de rares cas, évoluer vers des mutilations ou des comportements cannibales. Dans la majorité des situations, une vigilance attentive permet d’intervenir avant que ces conflits ne deviennent graves.
Décrypter le langage corporel et vocal de votre cochon d’Inde
Ces petits animaux disposent d’un système de communication varié qu’ils utilisent pour échanger avec vous. Leur langage se manifeste notamment par des gestes de la tête, des bruits ou des postures.
Par exemple, un nez levé indique une curiosité ou une vigilance, des yeux fixés avec un corps immobile traduisent une tension ou de la peur. Des dents qui claquent annoncent une menace ou une agression. Si votre cochon d’Inde vous pousse la tête lors d’une caresse, cela peut signifier qu’il n’aime pas cet endroit ou qu’il n’est pas d’humeur. Plus globalement, ses mouvements corporels en disent long : il peut exprimer son bien-être par des courses rapides, sa joie par des petits sauts ou des couinements. À l’inverse, des coups de pattes, une urine en jet ou le fait de ronger les barreaux de la cage sont des signaux de mécontentement ou de frustration. Un animal prostré, qui se gratte excessivement ou se mord ses poils, doit être conduit rapidement chez un vétérinaire, car ces comportements indiquent souvent des problématiques de santé ou de mal-être.
Comprendre ses habitudes alimentaires
Les différences entre les cohabitations de cochons d’Inde sauvages et domestiques se limitent à quelques détails, notamment leur façon de se nourrir. Dans la nature, ils ont tendance à rechercher leur nourriture principalement lors des périodes de crépuscule, afin d’éviter la prédation. En milieu domestique, ils s’alimentent généralement à tout moment, indépendamment du moment de la journée.
Très gourmands, ils consomment environ un tiers de leur poids chaque jour. Lorsqu’ils ont faim, ils ont la habitude de quémander leur nourriture en levant leur museau ou leur partie antérieure du corps, accompagnant souvent cela de sons nasillards ou de cris aigus pour attirer votre attention. Parfois, ils émettent aussi un grondement saccadé, notamment durant des périodes de parade sexuelle ou pour exprimer leur satisfaction quand ils reçoivent un aliment qu’ils aiment. En plus de leur alimentation, il est bon de savoir qu’ils pratiquent la coprophagie : ils réabsorben une partie de leurs crottes afin d’absorber au mieux la cellulose, les vitamines B et certains acides aminés présents dans leurs selles. Cela se voit dès l’expulsion des crottes, qui ne sont que partiellement digérées, puis complétées par des crottes sèches à la fin de la digestion.