Les troubles liés à l’appareil digestif constituent une majorité des causes de mortalité chez le chinchilla, représentant entre 60 et 75 % des décès. Cela souligne l’importance d’instaurer une alimentation adaptée à ses besoins métaboliques. Même avec un régime équilibré, il arrive que cet animal, s’il est affaibli ou malade, ait besoin d’un soutien ponctuel pour retrouver sa vitalité. Dans cet article, nous allons explorer en détail les nutriments essentiels — vitamines, minéraux et autres composants — qui sont efficacement assimilés par le corps du chinchilla, afin de lui assurer une vie longue et en bonne santé.
Quelles vitamines intégrer dans la diète de votre chinchilla ?
Les vitamines et minéraux naturellement présents dans de nombreux aliments jouent un rôle fondamental pour mantener la santé du chinchilla et prévenir certaines affections. Voici quelques exemples de vitamines essentielles pour cet animal ainsi que leurs effets positifs :
- La vitamine A, cruciale pour une vision claire, contribue aussi à la beauté de son pelage et de sa peau. Étant fragile, elle se dégrade rapidement sous l’effet de la lumière, de la chaleur ou de l’oxygène, ce qui impose de respecter les conditions de conservation des granulés destinés à l’animal ;
- La vitamine C, qui n’est pas synthétisée par l’organisme du chinchilla, peut entraîner des déficiences telles que des troubles locomoteurs, un appétit en baisse ou une faiblesse osseuse si elle manque ;
- La vitamine D intervient dans la solidité des os, des dents, et dans le maintien du taux de calcium dans le sang ;
- La vitamine E agit comme un puissant antioxydant et renforce le système immunitaire ;
- La vitamine K, essentielle à la coagulation du sang, est facilement produite par la flore intestinale des caecotrophes (voir plus bas).
Les minéraux indispensables au chinchilla
Les minéraux, qu’ils soient macro ou oligo-éléments, jouent un rôle clé dans la santé globale de l’animal. Voici leur classification et leurs fonctions principales :
Macroéléments
- Les macroéléments, nécessaires en quantités importantes, garantissent le bon fonctionnement du corps :
- Le calcium, fondamental pour la formation et l’entretien des os. Son apport quotidien doit être précis, car une surcharge peut causer des malformations squelettiques ou des calculs rénaux, surtout chez la femelle en période de gestation ou d’allaitement. La dose recommandée est de 1,5 %, mais un excès est à éviter ;
- Le phosphore, qui travaille en tandem avec le calcium pour renforcer l’ossature et les dents, tout en étant impliqué dans le stockage et le transport d’énergie ;
- Le potassium, essentiel à la régulation de l’eau corporelle, à la transmission nerveuse et à la contraction musculaire ;
- Le magnésium, qui agit conjointement avec le potassium pour assurer une transmission nerveuse efficace et une contraction musculaire normale, notamment celle du muscle cardiaque.
Oligo-éléments
- Les oligo-éléments sont présents en quantités minimes mais sont indispensables à la vie. Parmi eux :
- Le fer, qui évite l’anémie en participant à la production de globules rouges, aidant ainsi l’animal à lutter contre la fatigue ;
- Le zinc, qui soutient un système immunitaire performant, permettant de défendre l’organisme contre diverses maladies ;
- Le manganèse, qui participe à la formation du cartilage et à la qualité du pelage ;
- Le cuivre, responsable de la synthèse des pigments de la fourrure ;
- L’iode, qui stimule la production d’hormones par la glande thyroïde, essentielles à la croissance et à la maturation cellulaire ;
- Le sélénium, actant comme un antioxydant, prévenant le vieillissement cellulaire et soutenant la santé du système immunitaire ainsi que la fonction thyroïdienne.
Comment assurer un apport adéquat en vitamines et minéraux à votre chinchilla ?
Selon les phases de sa vie ou en cas de maladie, de vieillesse, ou de gestation/lactation, un chinchilla peut nécessiter des compléments alimentaires spécifiques. Même lorsqu’il se nourrit sainement, une supplémentation prudente peut contribuer à renforcer son système immunitaire et améliorer la qualité de son pelage. Divers produits existent : comprimés, granulés, sirops. Il existe également des accessoires ludiques apportant des nutriments, tels que la pierre à ronger non aromatisée, qui fournit calcium, zinc et cuivre tout en aidant à user ses dents naturellement. D’autres options populaires incluent le bloc de sel, l’os de seiche pour le calcium, ainsi que différents bois à ronger issus de noisetier, pommier, cerisier, en passant par le tilleul ou le noyer. Moins courants mais tout aussi appréciés, les bâtons de Cholla (dérivés du cactus éponyme) présentent aussi des bienfaits pour la santé du chinchilla.
La digestion du chinchilla : un processus nutritif particulier
Comme de nombreux rongeurs, le chinchilla pratique la caecotrophie, c’est-à-dire qu’il réingère certains de ses crottes pour exploiter au maximum les nutriments. Lorsque l’animal consomme des aliments, leurs sécrétions salivaires les imprègnent, puis ils transitent dans l’œsophage, l’estomac, puis dans le cæcum. Ce dernier, grâce à la fermentation, permet de récupérer un grand nombre de substances nutritives, notamment grâce à la présence de mucus qui entoure les cæcotrophes. Ces dernières, souvent humides et brillantes, sont riches en vitamines B et K, en protéines, ainsi qu’en acides aminés, jouant un rôle crucial dans sa santé et son bien-être.
Les besoins essentiels en alimentation pour le chinchilla
Pour maintenir cette petite créature en pleine forme, il est vital de lui offrir une alimentation équilibrée comprenant :
- Des fibres, qui facilitent le transit intestinal et préviennent constipation ou malocclusion dentaire. La majorité de ses fibres doit provenir du foin, que le chinchilla doit avoir en quantité illimitée, environ 100 g par jour ;
- Des protéines végétales, représentées par le foin de luzerne, de Crau ou des céréales, composant environ 15 à 20 % de son alimentation. Leur quantité doit rester raisonnable pour éviter des problèmes métaboliques ou un excès de poids ;
- Des lipides, qui doivent constituer 2 à 5 % de son régime, issus par exemple du lin, du colza ou du soja, riches en oméga 3 et 6, mais à consommer avec modération pour éviter la surcharge pondérale ;
- Des vitamines et minéraux, comme évoqué précédemment ;
- Une faible quantité de glucides issus principalement des céréales, servant de source d’énergie. Il faut cependant veiller à leur cuisson pour éviter d’irriter le transit ou provoquer une diarrhée, tout en limitant leur apport pour prévenir l’obésité et les troubles liés à une surcharge en sucres.
Quel régime alimentaire pour un chinchilla ?
Le chinchilla, herbivore strict, doit se nourrir uniquement de végétaux secs. Son habitat naturel, situé entre 3 000 et 6 000 mètres d’altitude, se compose principalement de feuilles, d’écorces de buissons épineux et de plantes à tiges épaisses. En captivité, cette sensibilité nécessite une vigilance accrue, car un changement dans l’alimentation peut rapidement entraîner des troubles intestinaux graves. Il est vivement conseillé d’écarter tout aliment frais ou humide de son menu. Voici les éléments essentiels à inclure :
- Du foin, la pierre angulaire de son alimentation, à lui fournir en abondance pour favoriser une bonne digestion et éviter les maladies dentaires. Un chinchilla consomme environ 100 g de foin par jour, en complément de 30 g de granulés, pour assurer un apport suffisant en fibres ;
- Des granulés spécifiques. Enrichis en protéines, glucides, lipides, vitamines et minéraux, ils complètent l’alimentation. Il faut choisir une formule contenant 15 à 18 % de fibres et éviter les mélanges en vrac, qui pourraient pousser l’animal à trier ses aliments, risquant ainsi des carences ou des troubles hépatiques. La dose quotidienne recommandée est d’environ 30 g pour un adulte, 15 g pour un jeune, et jusqu’à 60 g pour une femelle en gestation ou allaitante, repartie en deux repas ;
- Des friandises. En petite quantité, elles peuvent faire plaisir ou servir de récompense. Il faut privilégier les aliments pauvres en eau, comme les légumes secs ou fruits secs, tels que carottes, fenouil, céleri, pommes, fraises ou racines séchées, en quantité modérée, une par jour généralement suffit.