La vie d’une petite souris se caractérise par son besoin constant de rapidité pour survivre. Elle a adopté une stratégie de reproduction très précoce, ce qui signifie que ses jeunes ont une période de croissance très courte, mais cette étape étant particulièrement vulnérable, nécessite une attention particulière. Voici les trois aspects essentiels à connaître pour assurer la survie de ses souriceaux.
Quand prendre soin d’un bébé souris ?
À leur naissance, les souriceaux pèsent environ 2 grammes. Ils sont alors totalement démunis, dépourvus de poils, avec une peau rose, incapable de réguler leur température corporelle par eux-mêmes. Leur audition et leur vision ne sont pas encore développées. À ce stade, ils dépendent entièrement de leur mère pour leur survie.
Lors d’une mise-bas, il est conseillé de laisser la mère se charger de ses petits sans interruption. La déranger fréquemment peut la pousser à abandonner toute sa portée. Il arrive que certains bébés s’éloignent du nid sans que la mère ne le remarque, car elle est occupée à ses occupations. Si cela se produit, il est judicieux de replacer le jeune dans le nid, en portant des gants propres, sans odeurs, afin de ne pas lui faire abandonner sa familiarité olfactive. Cependant, manipuler un bébé moins de 3 ou 4 jours peut lui être fatal, car ils sont très fragiles.
Si vous êtes certain qu’un souriceau a été abandonné, après avoir observé l’absence de retour de la mère pendant un certain temps, vous pouvez le prendre en charge. Garder en vie de si jeunes animaux est néanmoins une opération délicate, notamment plus ils sont petits, plus le risque de décès est élevé. Cela demande également beaucoup de patience au début. Vers le 13e jour, les souriceaux peuvent commencer à sauter de leur nid sans prévenir, il est donc prudent de manipuler leur espace de manière à éviter qu’ils ne tombent ou ne se blessent.
Comment réchauffer un souriceau efficacement ?
Les jeunes souriceaux ne peuvent pas encore réguler leur température corporelle avant 14 jours. Pendant cette période critique, leur environnement doit rester chaud à une température stable d’environ 28 °C. Une hypothermie ou une déshydratation peut survenir rapidement, ce qui rend la gestion de la chaleur primordiale.
Plusieurs solutions existent pour assurer cette chaleur : un tapis ou un coussin chauffant, une couveuse adaptée, ou une bouillotte enveloppée dans un tissu. Il est fortement déconseillé de placer les petits directement en contact avec la source de chaleur pour éviter toute brûlure. La température doit être vérifiée à l’aide d’un thermomètre placé sur le support chauffant, car les sensations à la main ne sont pas fiables.
La confection du nid peut se faire avec du papier toilette ou des mouchoirs, étant donné que le sopalin ou le coton trop épais risquaient de provoquer des étouffements. Si le souriceau est seul, il faut l’envelopper dans un matériau doux. En cas de groupe, les jeunes doivent être placés côte à côte. La ventilation du nid doit être suffisante pour éviter l’accumulation d’humidité, surtout si le contenant est en plastique ou verre. Le papier ou le carton, plus hygroscopique, favorise une meilleure régulation de l’humidité. Assurez-vous que l’air circule bien pour permettre une respiration optimale du petit.
Comment nourrir un souriceau ?
La meilleure option est d’utiliser du lait en poudre spécialement conçu pour les chatons, disponible en pharmacie. Si l’emballage mentionne aussi les rongeurs ou les lapins, c’est encore mieux. Respectez scrupuleusement les dosages indiqués pour l’espèce concernée et utilisez de l’eau tiède en bouteille pour diluer le lait. Avant de donner la nourriture, il est crucial de vérifier sa température pour éviter de brûler le souriceau.
Adapter un biberon ou un dispositif d’alimentation à la taille du bébé peut s’avérer difficile : on peut utiliser une petite seringue sans aiguille, un cathéter ou un crayon évidé, en veillant à tester la quantité de lait qu’il délivre. Le rythme des tétées dépend de l’âge : il faut observer l’état du souriceau pour déterminer la fréquence appropriée.
Voici une estimation de la fréquence de nourrissage selon l’âge :
- De 0 à 7 jours, nourrir toutes les 2 heures, jour et nuit.
- Entre 8 et 14 jours, toutes les 3 à 4 heures, jour et nuit. Leur vision commence à se développer autour du 13e jour.
- De 15 à 21 jours, toutes les 4 à 5 heures. Vous pouvez enrichir le lait avec un peu de blédine nature et des vitamines pour rongeurs, tout en restant prudent avec les dosages. Un accès à de l’eau en libre service peut également être proposé à partir de cet âge.
- De 22 à 28 jours, deux tétées par jour suffisent. Le lait doit continuer à être enrichi. Généralement, ils atteignent le sevrage vers 21 jours, mais si le jeune est encore petit, il peut nécessiter une alimentation supplémentaire pendant quelques jours.
- Au-delà de 28 jours, ils peuvent manger des aliments solides, comme des petites graines, des légumes ou des fruits, coupés en morceaux minuscules.
Lors du nourrissage, faites attention à tout signe de déglutition trop rapide ou de bulle sortant du nez. Si cela se produit, il faut interrompre immédiatement l’alimentation pour éviter qu’il ne s’étouffe. Chez le jeune sans poils, l’estomac peut apparaître gonflé d’un côté, tandis que les plus âgés peuvent détourner la tête lorsqu’ils sont rassasiés.
Comment aider un souriceau à faire ses besoins ?
La dernière étape essentielle après la nourriture et la chaleur consiste à faciliter l’élimination. En effet, les souriceaux ne peuvent pas uriner ni déféquer seuls. Dans la nature, leur mère leur nettoie derrière après chaque tétée. En captivité, il faut reproduire ce geste : après chaque repas, passer un coton-tige humidifié avec de l’eau tiède sur leur zone génitale et leur anus. Les selles, initialement liquides, deviennent solides vers le 13e jour. Il est aussi conseillé de nettoyer régulièrement cette zone pour éviter toute irritation ou infection, sans tremper le souriceau, afin de ne pas lui faire prendre froid.