Parmi toutes les espèces appartenant au genre Octodon, seule la variété appelée Dègue du Chili (Octodon degus) est adaptée à une vie en captivité. Populaire sous le nom d’octodon, de dégus ou de degu, il s’agit d’un petit rongeur mammifère très enjoué, simple à apprivoiser et dont le poids ne dépasse généralement pas 300 grammes à l’âge adulte. Toutefois, un couple de ces animaux peut rapidement occuper un espace conséquent, notamment parce que la femelle peut avoir jusqu’à quatre portées par an, avec une douzaine de petits à chaque fois. Leur longévité en captivité avoisine souvent la décennie. Avant d’adopter un couple, il est judicieux de bien comprendre leur reproduction pour éviter tout problème d’élevage.
Octodon (Dègue du Chili) : maturité sexuelle et cycle reproducteur
Chez la femelle, l’âge où elle devient capable de se reproduire se situe généralement entre six et huit semaines, tandis que le mâle commence à être fertile à partir de douze semaines. Il est primordial d’attendre que la femelle ait atteint sa maturité, vers cinq ou six mois, avant de la faire reproduire, afin d’éviter des risques liés à une gestation précocée. La période qu’elle traverse, appelée cycle ovarien, dure environ 18 à 21 jours. La femelle n’est féconde que durant ses courtes périodes de chaleur, qui ne durent pas plus de deux jours. Il faut synchroniser la rencontre avec un mâle uniquement lors de cette fenêtre, car en dehors, elle refusera toute soumission, ce qui peut mener à des altercations violentes.
Accouplement chez l’octodon : comportements et étapes
Comme chez la majorité des rongeurs, la rencontre sexuelle se produit principalement la nuit ou en soirée, durant la période où la femelle est en chaleur. La cour part d’un rituel de parade nuptiale, où mâle et femelle s’observent, se sentent, puis commencent à se frôler. Progressivement, ils initient une interaction plus tactile, se poursuivent et jouent, jusqu’à ce que la femelle, prête, présente ses flancs, lève la queue en émettant de petits cris pour inviter le partenaire à l’accouplement. Celui-ci s’enquille rapidement, l’acte ne durant que quelques secondes. Une fois terminé, ils se désengagent, mais ne perdent pas de temps à se nettoyer mutuellement, démontrant leur lien.
La gestation chez l’octodon
La conception ne nécessite qu’un seul rapport pour que la femelle soit fécondée. La durée de la grossesse oscille entre 87 et 93 jours. Vers la septième semaine, des signes tels que la prise de poids apparaissent, et peu avant l’accouchement, la femelle commence à préparer un nid confortable. La grossesse se termine avec une mise-bas rapide, souvent le matin, qui ne dure pas plus d’une heure. Un nouveau-né pèse entre 13 et 15 grammes, possède déjà une fourrure naissante et ses yeux sont ouverts dès la naissance. La mère mange le placenta et nettoie ses bébés immédiatement après leur naissance. Il est recommandé de limiter les manipulations pour ne pas stresser la mère et risquer qu’elle rejette ou tue ses petits.
La mère peut allaiter ses petits durant environ cinq à six semaines, en utilisant ses huit mamelles. Les bébés restent proches pour se réchauffer, surtout lors de leur première semaine, où ils commencent à manger du solide. Leur démarche, encore maladroite, perdure plusieurs semaines, et ils continuent à dépendre de leur mère, qui leur enseigne l’alimentation et leur fournit protection. Leur sevrage complet intervient vers douze semaines. Dans de rares cas, si la mère se sent menacée ou stressée, elle pourrait se livrer à des comportements de cannibalisme, mais cela reste exceptionnel, surtout si l’éleveur fournit un environnement adéquat et une alimentation adaptée à la gestante et à l’allaitante. La surpopulation, la détresse ou une mauvaise gestion peuvent augmenter ce risque.
La mise-bas chez l’octodon
La reproduction a lieu majoritairement le matin. La mise-bas est un processus express, durant généralement moins d’une heure. Peu avant, on remarque un gonflement de la vulve et un écoulement de mucus. La naissance se réalise tête en avant, chaque petit pesant entre 13 et 15 grammes, déjà bien poilu et avec les yeux ouverts. La mère se charge d’expulser chaque bébé, puis coupe le cordon ombilical et les nettoie soigneusement. Elle consomme également le placenta. Il est conseillé aux éleveurs de ne pas manipuler les jeunes à ce stade, sauf en cas d’urgence, pour éviter de provoquer le rejet ou le abandon de la mère.
En restant serrés, les bébés se maintiennent chauds. Après la première semaine, ils commencent à explorer leur nourriture, mais leur démarche lourde persiste encore quelques semaines. La mère continue à les éduquer, à défendre leur nid et à prendre soin d’eux. De façon générale, ils demeurent dépendants jusqu’à 12 semaines. La mère peut, dans des circonstances extrêmes, faire preuve de cannibalisme, mais cela reste une situation rare, souvent liée à des conditions de vie inadéquates, une surpopulation ou une perturbation dans leur environnement.