Conseils essentiels pour bien débuter avec votre octodon

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L’octodon, également connu sous le nom de dégu du Chili, est un petit rongeur dont la taille varie généralement entre 20 et 35 centimètres, avec un poids allant de 150 à 300 grammes. Originaire des montagnes de la cordillère des Andes au Chili, il a évolué au fil des générations en développant des comportements spécifiques pour assurer sa survie dans un environnement montagneux hostile. Même lorsqu’il est domestiqué, il conserve ces instincts, ce qui rend crucial de bien connaître ses besoins pour garantir une vie en captivité épanouissante. Beaucoup de novices se laissent séduire par cet animal sans prendre le temps de s’informer, ce qui peut conduire à des erreurs faciles à éviter. Cet article vous guide dans vos premiers pas pour prévenir les dix erreurs les plus courantes que font souvent les débutants.

Erreur n°1 : Adopter un seul octodon

En milieu naturel, l’octodon est par nature un animal social. Il vit généralement en petits groupes composés de plusieurs femelles et d’un mâle, formant parfois de vastes colonies pouvant regrouper des centaines d’individus. Par conséquent, il est fortement recommandé d’accueillir au moins deux octodons. Un animal seul peut rapidement sombrer dans la solitude et la dépression, ce qui nuira à sa santé et raccourcira sa durée de vie — généralement comprise entre six et huit ans, voire plus.

Pour éviter la reproduction non désirée, il reste préférable d’adopter deux octodons de même sexe. L’option idéale est qu’ils soient issus de la même portée, ayant été habitués à vivre ensemble dès leur naissance, processus qui est plus facilement garanti lorsque l’achat provient d’un véritable éleveur. La majorité des animaleries s’approvisionnent souvent auprès de lieux où le respect du sevrage, des croisements et des conditions d’élevage n’est pas toujours assuré.

Prendre en charge deux femelles peut également éviter la stérilisation, puisque les mâles non castrés ont tendance à avoir un tempérament plus agressif. Mais une fois leur composition choisie, il faut être conscient qu’il sera difficile de changer la dynamique en cours, surtout si des octodons adultes qui ont toujours vécu seuls doivent cohabiter. Cela demande beaucoup de patience et coûte susceptible de s’avérer plus complexe que d’adopter plusieurs animaux dès le départ.

Dans le cas où l’élevage en groupe ne serait pas envisageable, il reste possible d’associer un octodon à une gerbille ou un lapin, mais cette option est moins recommandée, car l’octodon ne comprend pas toujours le langage ou le comportement d’autres espèces, ce qui peut rendre leur cohabitation difficile.

Erreur n°2 : Négliger la nature spécifique de l’octodon

Les conditions de vie naturelles de l’octodon sont extrêmes. Il doit constamment faire face à des prédateurs volants tels que les buses, aigles et chouettes, ainsi qu’à des danger terrestres comme le renard, le grison ou certains lézards andins. En tant que proie, il doit rester en vigilance permanente pour assurer sa survie. Ainsi, en captivité, il est essentiel de créer un environnement propice à sa sécurité et de réduire au maximum ses facteurs de stress.

Chaque interaction doit favoriser la tranquillité de l’animal. Par exemple, lorsqu’on le porte, il est important de le soutenir par une main sous son ventre et l’autre sous ses pattes arrière, évitant de le soulever brusquement ou de produire des mouvements qui pourraient lui rappeler une attaque d’un rapace. La moindre impression de danger peut le pousser à lutter pour échapper à la prise, risquant ainsi de se blesser.

De plus, il faut rester attentif à tout stimulus brusque : bruits soudains, mouvements rapides à proximité ou la présence soudaine d’autres animaux de compagnie. L’ouïe fine de l’octodon lui permet de percevoir de très faibles sons, voire inaudibles pour l’humain. Lorsqu’il est dans vos bras, assurez-vous qu’il ne risque pas de tomber en étant bien tenu et calme pour éviter tout accident.

Erreur n°3 : Brusquer votre octodon

Les gestes effectués lors du contact avec votre animal, en particulier au début de la relation, sont déterminants pour instaurer une relation de confiance. Il faut adopter une posture assurée et douce, en respectant le rythme de l’octodon. Il ne faut jamais le forcer à venir vers vous ou à être manipulé s’il n’en exprime pas le désir, car cela pourrait le stresser davantage.

À leur arrivée, il est conseillé de leur laisser quelques jours pour s’habituer à leur nouvel environnement. Ensuite, approchez-vous lentement de leur cage, parlez-leur doucement pour qu’ils s’habituent à votre voix. Progressivement, vous pouvez commencer à poser la main sur les barreaux, puis y déposer une friandise pour susciter leur curiosité. Avec patience, ils finiront par venir sentir votre main et éventuellement, accepter quelques caresses, notamment sur les oreilles, la tête ou le cou. Chaque octodon est unique, et avec le temps, vous apprendrez à discerner ses préférences.

Erreur n°4 : Choisir une cage trop petite

Une cage inadéquate, trop exiguë pour vos octodons, peut entraîner une augmentation de leur agressivité et des comportements problématiques. Les dimensions minimales que nous recommandons sont un peu le strict nécessaire, mais si vous pouvez opter pour plus grand, cela ne pourra que bénéficier à leur bien-être.

La hauteur minimale de leur habitat doit être d’environ 1,10 mètre, afin de leur permettre de s’y déplacer sans restriction. La surface au sol devrait faire au moins 1,20 mètre de long sur 90 centimètres de large pour deux animaux. Si vous adoptez plusieurs animaux supplémentaires, augmentez cette superficie en conséquence, pour leur laisser suffisamment d’espace pour évoluer sereinement.

Erreur n°5 : Mal choisir la litière

Le choix de la litière est crucial pour leur santé. Elle doit être très absorbante et produire peu de poussière. Un mélange de copeaux de pin (séchés et sans huile) et de foin constitue une bonne option. Il faut éviter les copeaux de cèdre, car ils contiennent des huiles et des terpènes pouvant provoquer des réactions allergiques.

Plusieurs matériaux peuvent compléter la litière : paille, sciure de bois, ou encore un substrat en papier absorbant comme le “sopalin”, à condition qu’il ne contienne pas d’encre toxique. La terre à bain et les brindilles ou branches d’aubépine peuvent aussi enrichir leur environnement, sans tomber dans la surchage. Il est important de ne pas trop intervenir pour leur permettre de s’occuper, car ces petites activités sont bénéfiques pour leur mental.

En général, il faut leur offrir une couche de litière épaisse, en particulier parce qu’ils aiment creuser. Dans la nature, leurs galeries peuvent atteindre deux mètres de profondeur. La Protection Suisse des Animaux recommande une couche d’au moins 60 cm pour favoriser cette activité naturelle et garantir leur confort.

Erreur n°6 : Mal nourrir son octodon

L’alimentation de l’octodon doit principalement reposer sur des végétaux riches en fibres et en protéines végétales. À l’inverse, il doit limiter sa consommation de matières grasses, qui sont mal digérées par son système. La répartition idéale est d’environ 20 % de protéines, 15 % de fibres, et moins de 5 % de lipides dans son régime.

Un approvisionnement constant en foin de qualité, donné librement, est essentiel pour leur transit. La qualité du foin doit être soignée, car c’est la base d’une alimentation saine et équilibrée. Une carence en fibres peut entraîner des troubles digestifs graves, voire mortels chez ces rongeurs.

Erreur n°7 : Négliger l’activité de son octodon

Bien qu’adopter plusieurs octodons facilite la socialisation et stimule leur bien-être psychologique, chaque animal nécessite également des activités pour canaliser leur énergie débordante. Des tunnels en PVC ou en carton, des échelles, des cordages ou des objets à ronger contribueront à leur éveil et à leur divertissement.

Une roue ou un disque d’exercice est vivement conseillé, notamment la version appelée “disque d’exercice” ou “soucoupe volante”, qui permet de courir tout en conservant une posture naturelle. La roue doit être de grande taille — au minimum 28 cm de diamètre — pour éviter tout risque de blessure, surtout concernant la queue. Il est prudent d’en disposer plusieurs pour éviter la compétition ou le stress.

Erreur n°8 : Ignorer la signification de leurs vocalisations

Les octodons communiquent principalement par une gamme de cris et de sons complexes. En apprenant à reconnaître leurs vocalises, vous serez mieux à même de comprendre leur état d’esprit et d’intervenir en conséquence. Par exemple, un gémissement aigu peut signaler une opposition ou une menace, tandis qu’un grognement traduit une insatisfaction ou une agressivité.

Les sons variaient du cri de joie ou de contentement, proches du chant du canari, aux vocalises d’alarme, qui alertent d’un danger ou d’une douleur. Observer leurs bruits, ainsi que leur langage corporel, vous aidera à créer un lien plus étroit avec eux et à mieux répondre à leurs besoins.

Erreur n°9 : Croire que l’octodon tolère la chaleur

Originaire d’altitudes avoisinant 1 200 mètres, vivant dans des environnements semi-arides, l’octodon est peu adapté aux températures excessivement chaudes. Bien que leur environnement naturel soit chaud et sec en été, ils y restent en profondeur dans leurs galeries, bénéficiant d’une température stable.

En captivité, leur habitat ne reproduit pas forcément cette stabilité thermique. Lors de fortes chaleurs, il est crucial de maintenir leur cage à l’abri du soleil direct, même en hiver. Des températures supérieures à 30°C peuvent s’avérer fatales. En outre, l’humidité excessive ou insuffisante doit être évitée, car elle impacte leur santé.

Erreur n°10 : Négliger le bain de terre

Le bain de terre est vital pour la propreté et la santé de l’octodon. Il lui permet d’éliminer parasites et saletés tout en participant à la cohésion du groupe par la mise en commun des odeurs lors du toilettage collectif. Un récipient suffisamment large doit être mis à leur disposition, avec des bords relevés pour limiter les éclaboussures.

La terre à bain doit être composée d’un mélange d’argile, sable, quartz et poudre de craie, exempt de parfum ou de substances toxiques. Elle doit rester accessible en permanence, et les octodons y passeront entre une demi-heure et une heure chaque jour. Leur donner la possibilité de se nettoyer de façon régulière contribue à leur bien-être général et à leur harmonie au sein du groupe.