Les serpents occupent une place fascinante dans l’imaginaire collectif, suscitant parfois admiration, curiosité, voire crainte. Malgré leur affiliation à une faune souvent mal comprise, ils restent peu connus du grand public. La représentation cinématographique ou animée ne contribue pas toujours à leur image positive, leur prêtant des traits malveillants ou agressifs. Pourtant, certains passionnés se lancent dans la terrariophilie, une pratique qui consiste à créer un environnement approprié pour accueillir ces reptiles chez soi.
Cette passion tourne autour de la possession et de l’élevage de différentes espèces, allant des lézards et tortues, aux fameux serpents. Dans cet article, nous nous concentrerons sur une sélection de serpents populaires, particulièrement adaptés aux novices, en évitant la multitude d’espèces existantes qui nécessitent des soins spécifiques complexes.
le serpent des blés
Connue aussi sous le nom de Pantherophis guttatus, cette espèce appartient à la famille des couleuvres. Elle est originaire d’Amérique du Nord, notamment du sud-est des États-Unis, avec des populations allant du Maryland à la Louisiane, en passant par le New Jersey et la Virginie.
Active durant la journée, cette petite couleuvre peut atteindre une longueur allant de 1,20 m pour les mâles à près de 1,83 m chez les femelles. Sa silhouette est plutôt fine, et ses espérances de vie s’étendent généralement entre 15 et 20 ans. Grâce à la sélection humaine, il existe aujourd’hui un large éventail de coloris, mais leur coloration naturelle se distingue par un fond orangé ponctué de taches rouges foncées bordées de noir.
Facile à vivre pour un débutant, le serpent des blés offre une grande tolérance en termes de conditions environnementales : il est peu demandeur en humidité et en chaleur. Son alimentation consiste principalement en petits rongeurs de taille modérée, facilement disponibles sous forme congelée, ce qui évite des reproductions plus grandes et plus intimidantes comme les rats ou autres espèces plus volumineuses.
le python royal
Le python royal, ou Python regius, appartient à la famille des pythons. Il est natif d’Afrique de l’Ouest, notamment dans des pays comme le Sénégal, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, la Guinée et la Sierra Leone.
Active la nuit, cette espèce affiche une taille moyenne de 1,20 m chez les mâles et jusqu’à 1,40 m chez les femelles. Son corps est robuste, plus épais que celui du serpent des blés, avec une durée de vie pouvant atteindre 30 ans. La sélection humaine a permis de développer diverses couleurs et motifs, mais sa teinte naturelle est un brun tacheté de petites marques noires, avec une ligne noire parcourant sa colonne vertébrale, pour mieux se dissimuler dans son habitat sauvage.
Reconnu pour son tempérament discret et peu agressif, le python royal est idéal pour un novice. Lorsqu’il se sent menacé, il adopte la posture de la boule, repliant sa tête au centre de son corps. Même si aucun serpent ne peut être considéré comme totalement sans danger, cette espèce a peu de risques de mordiller si elle n’est pas fortement stressée ou manipulée brutalement.
Son entretien n’est pas particulièrement technique : il demande simplement un environnement adapté à ses besoins. Sa nature nocturne lui confère une activité limitée, et il est généralement peu mobile. Cependant, à l’âge adulte, sa diète se compose principalement de rats, ce qui peut constituer une étape difficile pour certains amateurs.
le serpent roi de Californie
Le serpent roi de Californie, connu sous le nom de Lampropeltis getulus californica, appartient à la famille des couleuvres. Dans la nature, il native principalement dans le sud-ouest des États-Unis, notamment dans la Californie, l’Arizona, le Nevada, l’Utah et l’Oregon.
D’une taille comprise entre 1,20 m et 1,50 m, cette couleuvre possède un corps plutôt fin. Sa durée de vie avoisine aussi les 15 ans. La sélection anthropique a permis de créer des variétés colorées, mais en milieu naturel, il se distingue par un motif de bandes blanches et noires traversant son corps, ou par des variations dominées par le noir ou le blanc.
Bien que cette espèce soit adaptée aux débutants qui ont déjà une certaine expérience, elle reste plus active et plus défensive que les espèces précédentes. En cas de menace, il peut adopter des comportements comme le sifflement ou le tapement, avec un risque accru de morsure. Son habitat semi-arboricole nécessite un aménagement spécifique, notamment un terrarium adapté pour satisfaire ses besoins, notamment en termes de hauteur et de cachettes. Alimentairement, il peut accepter des souris en captivité, bien que dans la nature, il se nourrit aussi de petits serpents, y compris de sa propre espèce.
le boa constricteur
Le boa constricteur, ou Boa constrictor, appartient à la famille des Boïdés. Originaire d’Amérique du Sud, il se trouve également dans certaines zones des Caraïbes et du Mexique. Sa taille peut varier de 2,50 m chez les mâles à plus de 3,20 m pour les femelles, avec un poids variant entre 10 et 15 kg. La durée de vie de cette espèce peut atteindre entre 20 et 40 ans. La sous-espèce Boa constrictor imperator, plus petite, ne dépasse pas 2,40 m.
Sa robe naturelle présente un fond marron clair, parsemé de taches plus foncées, avec une queue souvent plus sombre pour faciliter la dissimulation dans son environnement sauvage. Très peu sélectionnée pour ses couleurs, cette espèce conserve une apparence plutôt classique. Le boa constricteur est donc un choix plus avancé, moins adapté aux débutants, sauf si ces derniers disposent déjà de solides connaissances dans l’élevage de reptiles.
Doté d’un caractère plutôt calme, il peut néanmoins réagir de manière défensive par une morsure, qui peut être très douloureuse en raison de sa taille. La mise en place de ses conditions de vie demande un espace conséquent, notamment un terrarium de grande taille, capable d’accueillir ce grand serpent. Son alimentation, liée à sa taille, ne peut se limiter à des petits rongeurs : un régime comprenant du lapin ou du cochon d’Inde est souvent nécessaire.
Après avoir parcouru cette sélection d’espèces, il apparaît clairement que la compréhension de ces reptiles permet d’identifier que leur supposée agressivité est souvent une erreur. Ces serpents, qu’ils soient populaires ou moins connus, peuvent devenir de tranquilles compagnons pour peu que l’on leur offre un environnement adapté et que l’on respecte leurs besoins spécifiques.