Les tortues terrestres comptent parmi les reptiles les plus attachants. Leur nature pacifique et leur tendance à se replier sur elles-mêmes lorsqu’elles se sentent menacées en font des animaux faciles à approcher. Cependant, leur communication diffère nettement de celle des humains, ce qui complique la compréhension de leurs véritables besoins. Un mauvais entretien ou une attention insuffisante peut entraîner des problèmes de santé, voire des maladies difficiles à traiter. Notre guide vous présente neuf affections fréquentes chez ces reptiles ainsi que des conseils pour mieux répondre à leurs exigences et préserver leur bien-être.
maladies courantes chez les tortues de terre
Une affection fréquemment observée chez ces animaux est l’ostéodystrophie fibreuse (ODF). D’origine nutritionnelle, cette maladie résulte d’un déficit en minéraux essentiels tels que le calcium, le phosphore et la vitamine D3. Elle se manifeste par un ramollissement de l’ossature, une croissance ralentissant ou des déformations du squelette. En général, elle est liée à une exposition insuffisante aux rayons UVB, une alimentation pauvre en calcium ou à un excès de protéines dans leur régime alimentaire.
Les tortues terrestres sont généralement moins vulnérables à un déficit en vitamine A comparé à leurs homologues aquatiques, mais elles ne sont pas exemptes de risques. Lorsqu’elles manquent de cette vitamine, des troubles cutanés, oculaires (comme un gonflement des paupières ou une inflammation de la conjonctive), ainsi que des symptômes au niveau des gencives, du foie, des reins ou du système respiratoire peuvent apparaître. Une telle carence peut également favoriser le développement d’une rhinite infectieuse.
La rhinite est une pathologie répandue parmi les tortues terrestres, souvent parce qu’elles sont peu adaptées à notre climat. Elle se présente comme un rhume accompagné d’un écoulement nasal important, d’éternuements ou de signes de fatigue respiratoire. La tortue peut également ouvrir grand la bouche et haleter à la recherche d’air. Si cette maladie n’est pas traitée rapidement, elle peut évoluer en pneumonie, mettant en danger la santé de l’animal.
Une infection bactérienne, pouvant survenir suite à une blessure, peut provoquer la formation d’abcès, nécessitant une prise en charge vétérinaire.
Les maladies fongiques, telles que la dermatophytose, surviennent lorsqu’un champignon comme Trichophyton ou Microsporum infecte la peau. Ces infections se traduisent par des zones squameuses ou décolorées sur la surface cutanée.
Les parasites intestinaux, notamment les nématodes, peuvent s’installer dans le système digestif. Leur présence entraîne souvent une perte de poids, des diarrhées ou des selles anormales.
Les tiques peuvent aussi s’accrocher à la peau des tortues, surtout dans des zones molles comme le cou, les pattes ou les articulations. Ces parasites transmettent souvent des maladies ou des infections. Une infestation trop importante peut provoquer une anémie, qui se manifeste par une irritabilité, de la fatigue ou une perte d’appétit.
Les aoûtats, larves de Trombicula, minuscules (moins de 1 mm), se fixent dans les plis de la peau. Se nourrissant de la lymphe et des cellules épidermiques, ils provoquent des démangeaisons et de possibles lésions cutanées, en fonction de l’intensité du grattage.
Une autre menace spécifique est la myiase, une infestation causée par des larves de mouches pondant dans des blessures. Après l’éclosion, ces larves migrent dans les tissus, formant des fistules et contaminant la plaie. Cette affection se présente sous forme de plaies suintantes colonisées par des vers blancs, souvent situées à la jonction de la peau et de la carapace.
précautions pour maintenir la santé de vos tortues de terre
Ces affections soulignent l’importance d’une surveillance régulière et de soins adaptés pour assurer le confort et la santé de votre tortue de terre en captivité. La prévention reste la meilleure méthode pour limiter leur apparition.
Une observation quotidienne de leur comportement, de leur appétit et de leurs excréments permet de repérer rapidement tout signe suspect. Certes, certains professionnels recommandent également des traitements préventifs contre parasites internes et externes.
Il est conseillé d’isoler toute nouvelle tortue dans un espace de quarantaine pendant plusieurs semaines, afin d’éviter la propagation de maladies ou parasites aux autres reptiles présents.
Mais il faut également garder à l’esprit que la vie en captivité peut fragiliser ces animaux si leur environnement n’est pas adéquat, ce qui augmente leur vulnérabilité face à certains problèmes.
vulnérabilités des tortues de terre en captivité
Le maintien en environnement artificiel prive ces reptiles de leur habitat naturel, ce qui peut entraîner divers soucis de santé. Le stress associé à un décor inadéquat ou à un espace insuffisant peut affaiblir leur système immunitaire, les rendant davantage susceptibles aux maladies. En tant qu’ectothermes, leur température corporelle dépend fortement de leur environnement. Des variations inappropriées de température ou d’humidité peuvent donc provoquer des troubles.
Pour favoriser leur bien-être, il est crucial de recréer un habitat aussi proche que possible de leur milieu d’origine. La présence d’un refuge ou d’un cachette assure leur sécurité et limite le stress. Lorsqu’elles hibernent, notamment lors des froids saisonniers, il est vital de leur fournir un espace adapté à cette phase. Un habitat trop exigu ou bruyant, ainsi que des manipulations fréquentes ou une cohabitation conflictuelle avec d’autres tortues ou animaux, peuvent aussi générer du stress.
De plus, en captivité, les tortues peuvent être exposées à des agents pathogènes qu’elles éviteraient dans leur environnement naturel :
- un espace mal entretenu, propice aux bactéries, champignons et parasites,
- une infection pouvant se diffuser rapidement dans un espace confiné,
- des points d’eau non filtrés ou négligés, qui peuvent devenir des foyers d’infection.
alimentation optimale des tortues de terre
Une alimentation équilibrée est essentielle pour renforcer leur métabolisme et augmenter leur résistance aux maladies. Pourtant, il arrive que leurs régimes soient inadéquats, menant à des carences en vitamines, en minéraux et en calcium, tout particulièrement la vitamine D3, indispensable à l’assimilation du calcium.
En milieu naturel, ces reptiles se nourrissent de pousses, de feuilles, de fleurs, de bourgeons, de fruits ou encore d’écorce d’arbre. La diversité de leur alimentation doit donc être privilégiée. Intégrez à leur régime des plantes comme le pissenlit ou le trèfle, ainsi que des légumes riches en vitamine A tels que la patate douce, la carotte, la courge ou la salade. Les fleurs comestibles, notamment celles d’hibiscus, fournissent calcium, fer et vitamine C. La rose est également riche en protéines, en sels minéraux, en vitamine C, en antioxydants et en autres composés bénéfiques, à condition qu’elles soient cultivées sans pesticides. Pour les fruits, il faut faire preuve de modération : environ 10 % de leur alimentation doit leur être consacrée, afin de prévenir tout déséquilibre digestif ou surcharge en sucreries, qui pourrait favoriser des infections. Il est également crucial de respecter un ratio calcium/phosphore compris entre 2/1 et 4/1.
En définitive, maintenir des conditions d’alimentation et d’environnement proches de leur habitat naturel est la clé pour assurer leur santé durable. Travailler main dans la main avec un vétérinaire spécialisé apportera un soutien précieux pour garantir leur vitalité et prévenir l’apparition de maladies.