Pour garantir un environnement optimal à la tortue d’Hermann, il est recommandé de commencer sa mise en liberté dans un jardin» dès l’âge de 3 mois, car un terrarium ne lui convient pas pour une longue période. Il est essentiel de bien connaître ses exigences essentielles pour assurer sa survie et son confort. Par ailleurs, il convient d’obtenir toutes les autorisations légales nécessaires, puisque cette espèce figure parmi les nouveaux animaux de compagnie soumis à une réglementation spécifique. La mise en place d’un enclos dédié et la possibilité de procéder chaque année à une période d’hibernation en toute sécurité sont aussi indispensables.
Tortue d’Hermann : une longévité aux variations importantes
Identifiée scientifiquement sous le nom de Testudo hermanni, la tortue d’Hermann, aussi appelée Tortue des Maures, appartient à la famille des Testudinidae et est originaires du pourtour méditerranéen. De petite taille, elle ne dépasse généralement pas 1 kg à maturité et atteint environ 20 centimètres.
En milieu naturel, elle peut vivre jusqu’à 40 ans, mais en captivité, cette durée peut s’étendre jusqu’à 60 ou même 100 ans. Son âge précis peut être déterminé en examinant les marques présentes sur ses écailles ou son squelette, bien que cela devienne plus compliqué avec le temps, car les repères de croissance s’effacent et sont remplacés par de nouveaux indicateurs visibles uniquement jusqu’à l’âge de maturité sexuelle.
Tortue d’Hermann : une espèce en danger en France
La population de cette tortue en France est en déclin, une menace due notamment à la disparition progressive des terres agricoles traditionnelles, à la croissance des zones viticoles, à l’expansion urbaine, et aux opérations de lutte contre les incendies qui, tout en étant bénéfique pour contrôler les feux, ont également souvent causé la mort de nombreux animaux piétinés ou écrasés par des machines. La survie de cette espèce dépend donc en grande partie de la préservation de son habitat naturel.
Caractéristiques d’un animal ectotherme
Comme tous les reptiles, la tortue d’Hermann présente une particularité thermique : étant à sang froid, sa température corporelle ne peut pas être régulée par son organisme, mais dépend entièrement de celle de son environnement. Elle est donc ectotherme. À l’inverse, un animal endotherme produit sa propre chaleur pour maintenir sa température interne.
La reproduction chez la tortue d’Hermann
De nature solitaire, cette tortue ne se rencontre que durant la saison reproductive. Lors de cette période, mâles et femelles se livrent à des parades nuptiales, où la femelle peut tester la qualité des mâles et décider de leur acceptation. Elle peut sélectionner plusieurs partenaires en quelques semaines, en conservant la semence de chacun dans ses organes reproducteurs pour assurer une reproduction différée, pouvant durer 4 à 5 ans. Cela garantit la continuité de la descendance même en l’absence d’accouplement ultérieur.
Lors de la période de ponte, généralement en été, la femelle creuse un trou pour y déposer entre 1 et 5 œufs. Environ deux à deux mois et demi plus tard, ces œufs éclosent, donnant naissance à de petits pesant à peine 10 grammes. Contrairement à d’autres tortues, les jeunes de l’Hermann ne commencent pas à se nourrir immédiatement, restant pendant une trentaine de jours en jeûne total.
Les conditions environnementales jouent un rôle clé dans le développement des embryons. Une température supérieure à 33°C est fatale pour eux. Le sexe des nouveau-nés est aussi influencé par la température extérieure : entre 27 et 29°C, ce sont majoritairement des mâles ; entre 31 et 33°C, ce sont principalement des femelles ; et à une température de 30-31°C, la majorité sont des individus mâles ou femelles dans des proportions équilibrées.
Vérification de l’origine avant achat d’une tortue d’Hermann
En raison de sa vulnérabilité, la tortue d’Hermann a été interdite à la vente en France en 1985, puis autorisée une année plus tard sous condition que ses parents aient été élevés en captivité, limitant ainsi le braconnage et le commerce illégal. Lors de l’acquisition d’un animal, il est crucial de s’assurer de son origine afin de ne pas acheter une tortue sauvage issue d’un peuplement interdit.
Obligation d’autorisation pour accueillir une tortue d’Hermann
Pour élever cette espèce, il est obligatoire d’obtenir une autorisation de détention auprès de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (ex-Direction départementale des services vétérinaires). La démarche concerne tous les propriétaires de nouveaux animaux de compagnie (NAC). Si vous souhaitez en garder plus de 6, l’obtention d’un certificat de capacité ainsi que d’une autorisation d’ouverture d’établissement est requise.
Conseils pour l’élevage d’une tortue d’Hermann
La diète d’une tortue d’Hermann doit s’appuyer sur des aliments d’origine végétale, tels que le pissenlit, le figuier de barbarie, le laiteron, le persil, la roquette, l’onagre, le plantain, le trèfle, le cresson, l’endive, les feuilles de radis, la mâche, la luzerne ou l’ortie. Les épluchures de légumes, les produits à base de lait, la viande, le poisson, les fruits de mer, le pain, les pâtisseries ou autres sucreries doivent absolument être évités. Une alimentation variée peut inclure une portion hebdomadaire de vert de poireau, des feuilles d’hibiscus, des feuilles de ronces, des morceaux de mangue, des germes de soja, du kiwi ou de la laitue romaine.
Il est indispensable de disposer d’un jardin pour héberger une tortue d’Hermann, car un terrarium n’est qu’un espace temporaire jusqu’à ses 3 mois. La réussite de son élevage repose sur une bonne préparation et une compréhension claire de ses besoins, afin de lui assurer une longue vie en bonne santé. Voici les éléments essentiels :
- Un enclos adapté, sécurisé, et suffisamment grand, pour la protéger des prédateurs tels que le sanglier, le renard, la genette, la fouine, le blaireau ou même certains oiseaux et rongeurs.
- Une clôture de 50 à 60 centimètres de haut, pour empêcher qu’elle ne tente de s’échapper en escaladant. La mise en place d’une base plane d’environ 20 cm limite les risques d’évasion.
- Un sol sain, partiellement dénudé d’herbes, composé d’un substrat végétal en décomposition, avec des éléments comme des pierres pour offrir des points de protection et permettre à la tortue de se remettre en position si elle tombe.
- Un endroit bien exposé au soleil, surtout entre 10h et 16h, et une zone ombragée pour se protéger lors des heures chaudes.
- Un buisson ou une pelouse pour offrir un abri ou un cachette à la tortue.
- Un point d’eau peu profond, adapté à sa taille, pour qu’elle puisse s’hydrater sans risque de noyade. L’eau doit être changée régulièrement.
La période d’hibernation est cruciale pour le bien-être de la tortue et doit impérativement être respectée, même en captivité. Elle débute à la mi-novembre et se termine à la mi-mars, entrant l’animal en léthargie. Pendant cette période, sa respiration et son rythme cardiaque ralentissent considérablement.
Avant de procéder à l’hibernation, il convient de :
- Permettre à la tortue de nager quotidiennement dans une eau tiède,
- Réduire progressivement sa nourriture, jusqu’à arrêter totalement de la nourrir, afin d’assurer un tube digestif vide,
- Administer un vermifuge,
- Déposer des feuilles mortes dans l’enclos et aménager un abri étanche.
- S’assurer que la température de cet abri reste comprise entre 5 et 7°C durant toute la période d’hibernation.
Une fois l’hibernation terminée, il faut nettoyer en profondeur l’enclos et éliminer tous les débris qui s’y trouvent, pour garantir un environnement propre et sécuritaire.
Dans le cas où la tortue est élevée dans une région au climat froid ou tempéré, il est fortement déconseillé de tenter de faire couver la femelle. La mise en place d’un incubateur est nécessaire pour éviter tout risque de rétention d’œufs, qui peut gravement mettre en danger la santé de l’animal. La reproduction en captivité exige une connaissance précise des conditions nécessaires, notamment pour fournir un endroit adéquat pour la ponte. Sinon, la rétention d’œufs, une complication fréquente, peut conduire à de graves problèmes de santé, voire la mort de la tortue.