Les établissements dédiés à l’accueil des personnes âgées en perte d’autonomie, souvent appelés EHPAD, jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement de nos aînés. Cette période de la vie peut parfois engendrer un sentiment d’isolement ou le décrochage du quotidien. Dans ce contexte, la présence d’animaux de compagnie, qu’ils soient autorisés ou utilisés dans des activités thérapeutiques, représente une véritable opportunité pour favoriser le bien-être mental et émotionnel des résidents. Examinons en détail le rôle que jouent ces compagnons à quatre pattes dans ces structures.
EhpAd : un environnement dédié aux seniors en situation de dépendance
Une structure d’hébergement pour personnes âgées dépendantes est conçue pour prendre en charge des seniors dont la santé ou l’autonomie ne leur permet plus de vivre seuls. Ces centres proposent une assistance médicale, un suivi personnalisé, ainsi que des activités et des soins quotidiens adaptés pour répondre aux besoins spécifiques de chaque résident.
La routine quotidienne de ces établissements comprend généralement la surveillance de maladies chroniques, la gestion des traitements, des séances de réhabilitation si nécessaire, ainsi que des loisirs créatifs, des jeux, ou encore des activités physiques douces comme la gymnastique ou la musicothérapie. Les résidents ont aussi accès à des périodes de détente, de lecture ou d’échanges avec leurs pairs. Même si les familles peuvent rendre visite, ces visites sont parfois limitées par les contraintes géographiques ou personnelles.
Malgré tout l’engagement des équipes à animer la vie quotidienne, il subsiste un carence importante concernant certains besoins fondamentaux, notamment la solitude que ressentent nombre de résidents peu visités. Le départ du domicile, souvent vécu comme une étape difficile, s’accompagne de changements profonds qui peuvent générer un mal-être psychologique certain.
Animaux de compagnie en établissement : réglementation et cadre d’intervention
La loi promulguée le 8 avril 2024, visant à renforcer la société du bien-vieillir et de l’autonomie, prévoit notamment des dispositions pour lutter contre l’isolement des personnes âgées ou en situation de handicap, incluant les EHPAD. Parmi celles-ci, figure la possibilité d’accueillir un animal de compagnie.
Précédemment, la présence animale dépendait de chaque structure et il était courant que les résidents soient contraints de se séparer de leurs compagnons lors de leur intégration. La nouvelle réglementation permet théoriquement aux résidents de conserver leur animal à condition de pouvoir répondre à ses besoins et que l’accueil respecte des normes d’hygiène et de sécurité. À la date de rédaction (janvier 2025), les détails spécifiques comme les catégories d’animaux autorisées n’ont pas encore été précisés dans un arrêté officiel.
En attendant la mise en œuvre concrète de ces mesures, il est évident que profiter de la compagnie fidèle d’un animal favorise une transition plus douce pour les résidents concernés, leur offrant un soutien précieux face aux bouleversements liés à leur nouvelle vie dans l’établissement.
Les animaux thérapeutiques : une solution alternative enrichissante
Certains EHPAD, notamment ceux de la Fondation de l’Armée du Salut, collaborent avec des associations spécialisées dans la médiation animale, aussi appelée zoothérapie. Ces séances impliquent des animaux spécialement entraînés — comme des chiens, des chats, des lapins ou même des chevaux en modèle réduit — dans le but d’améliorer le bien-être physique, mental et social des adultes en situation de dépendance ou de handicap.
Les résultats de ces interactions confirment leurs effets bénéfiques : elles agissent positivement sur le plan psychologique, physique et social.
1 – Les bénéfices psychologiques des animaux en EHPAD
La simple présence ou la manipulation d’un animal contribue à diminuer le stress et l’anxiété, apportant une sensation de chaleur, de sérénité et de détente. La relation avec ces compagnons non jugeants offre un soutien inestimable pour des personnes en difficile dépendance. Par ailleurs, toucher un animal stimule la mémoire, en particulier chez les personnes atteintes de maladies telles qu’Alzheimer. Caresser un chien ou un chat peut raviver en eux d’agréables souvenirs. Des études démontrent que la participation à des séances d’équithérapie ou de zoothérapie mène à une notable amélioration de l’état d’esprit des résidents, aidant à rompre avec les pensées négatives liées à la solitude.
2 – Les bienfaits physiques apportés par la présence animale
Les interactions avec des animaux encouragent la mobilité et l’activité physique :
- Ratisser un chien, lancer une balle ou simplement toucher un chat favorise la tonicité musculaire et l’amplitude des articulations.
- Ces échanges ont aussi un impact physiologique, avec une baisse du cortisol, hormone du stress, et une augmentation des hormones du bonheur, comme les endorphines.
- Pour les résidents capables de marcher, accompagner leur animal lors de promenades dans le jardin peut constituer une activité physique bénéfique.
3 – Les effets sociaux liés à la présence animale
Les animaux permettent de créer un climat propice à l’échange et la communication. Leur compagnie devient un point de convergence, facilitant les conversations entre résidents et avec le personnel. Participer à des activités comme nourrir ou brosser un animal crée un sentiment d’appartenance renforcé, tout en apportant un sens de responsabilité et d’utilité souvent perdu avec l’âge et la dépendance.
Exemples concrets d’interventions
Les chiens sont généralement privilégiés pour la médiation animale en raison de leur douceur et de leur capacité à établir des liens avec des personnes fragiles. Leur présence lors de séances régulières peut considérablement améliorer l’état émotionnel des résidents.
Certains établissements accueillent aussi des chats qui vivent en liberté dans les espaces communs, offrant une présence apaisante. Pour ceux qui préfèrent des interactions plus calmes, de petits animaux tels que les lapins, moins intimidants, permettent une stimulation sensorielle douce et conviviale. D’autres structures proposent des visites ponctuelles avec des chevaux miniature ou des oiseaux, apportant une touche d’originalité et de plaisir dans le quotidien.
Malgré tous ces bénéfices, il convient de respecter scrupuleusement les normes sanitaires pour assurer la sécurité de tous. Il est aussi essentiel de se rappeler que certains résidents peuvent éprouver de la peur ou de l’aversion envers les animaux, ce qui doit être pris en compte pour gérer leur participation ou leur exclusion des activités de médiation animale.