Que faire face à un animal sauvage blessé ?

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Lorsqu’une personne croise un animal sauvage en détresse, l’envie de lui porter secours peut rapidement prendre le dessus. Cependant, agir sans connaître les bonnes pratiques peut entraîner des risques pour l’animal, mais aussi pour soi-même. Cet article vous guide pour adopter les gestes appropriés face à un animal blessé, tout en vous orientant vers les professionnels compétents qui peuvent intervenir dans ce genre de situation.

Si un animal sauvage a été victime d’une collision ou d’un acte de braconnage

La législation du 10 juillet 1976 établit qu’il appartient à chaque citoyen de contribuer à la préservation du patrimoine naturel local. Elle vise à maintenir un équilibre harmonieux entre différentes populations animales dans les milieux urbains et ruraux. Néanmoins, les démarches à suivre varient selon qu’il s’agisse d’une espèce chassable ou protégée.

Lorsqu’on rencontre un animal faisant partie d’une espèce chassable — comme certains oiseaux, mammifères ou autres, au total 91 en France — celui-ci est considéré comme du gibier. En cas de collision, un conducteur peut décider de le tuer pour sa consommation. Cependant, il doit impérativement prévenir les autorités, telles que la gendarmerie ou la police, dès qu’il constate la situation. Si vous détectez un animal blessé sur la voie publique, il convient d’informer la Direction Départementale des Territoires, même si ses horaires d’ouverture ne permettent pas toujours une intervention immédiate. À défaut, vous pouvez aussi solliciter l’aide des responsables locaux, comme le maire, qui doit assurer la sécurité publique. Selon la taille de l’animal, il sera soit enterré s’il pèse moins de 40 kg, soit pris en charge par une société d’équarrissage dans un délai maximum de 12 heures si son poids dépasse cette limite.

En présence d’un animal appartenant à une espèce protégée, il faut contacter une autorité habilitée — comme un centre de soins animalier, l’ONCFS, la gendarmerie ou la police — pour organiser son secours. En cas d’urgence, un transport vers un centre spécialisé pourra vous être autorisé, mais uniquement avec l’accord formel, même oral, des autorités compétentes. Notons que toute tentative de transports non autorisés, ou de capture, peut constituer une infraction passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende, conformément à l’article L411-1 du code de l’environnement. Dans certains cas, comme pour les pompiers, un transport peut être effectué sous réserve d’un ordre préalable.

Si l’animal blessé appartient à une espèce non indigène susceptible de causer des dégâts, il faut savoir que les centres de soins locaux sont généralement incompétents pour ces cas-là. Pour ces espèces exotiques — telles que le ragondin, le rat musqué ou la bernache du Canada — une euthanasie sera souvent pratiquée, faute de pouvoir les relâcher, sous peine d’amendes ou de restrictions administratives. La meilleure démarche reste de contacter un professionnel qui vous guidera pour identifier l’animal et déterminer la marche à suivre.

Enfin, pour certaines espèces indigènes considérées nuisibles à l’échelle départementale, il est possible d’obtenir une autorisation préfectorale de relâcher, selon la réglementation locale.

Adopter des mesures de précaution

Lorsqu’on découvre un animal sauvage blessé, il est conseillé de ne pas se hâter pour le toucher. La prudence est de mise, et il est préférable de porter des gants pour manipuler l’animal, étant donné qu’il pourrait transmettre des maladies zoonotiques (maladies transmissibles de l’animal à l’être humain), telles que la rage. Se protéger permet de limiter les risques d’infection tout en assurant une intervention sécurisée.

Quel rôle joue le vétérinaire dans cette situation ?

La prise en charge par un vétérinaire est obligatoire lorsque l’état de santé de l’animal menace sa survie ou nécessite une intervention spécialisée. La première étape consiste à identifier précisément l’espèce pour adapter le traitement. En effet, un animal sauvage en liberté ne possède pas de propriétaire, ce qui signifie que les soins prodigués par un vétérinaire sont en principe gratuits. Toutefois, le professionnel peut accepter un dédommagement si la personne qui a découvert l’animal souhaite contribuer.

Qu’est-ce qu’un centre de soins pour la faune sauvage ?

Depuis 1992, seules ces structures ont l’autorisation de héberger, soigner et réhabiliter les animaux sauvages blessés. Leur objectif principal est de permettre la réinsertion des animaux dans leur environnement naturel après leur rétablissement. Contrairement aux refuges ou parcs zoologiques, ces centres n’ont pas pour but de garder les animaux indéfiniment, mais de leur offrir un passage vers la liberté.

Ces centres collaborent étroitement avec des vétérinaires, qui prennent en charge les soins d’urgence mais évitent de pratiquer des actes vétérinaires approfondis. Si l’état de l’animal nécessite une euthanasie, c’est également le vétérinaire qui décidera de la marche à suivre. Les centres sont souvent répertoriés par région via un réseau dédié, comme celui de l’Union française des centres de sauvegarde de la faune sauvage, où vous pouvez localiser le centre le plus proche. La capacité d’accueil étant limitée, il se peut qu’un animal plus adaptées à un centre plus éloigné soit orienté vers d’autres structures.

Qu’est-ce que l’ONCFS ?

L’Office national de la chasse et de la faune sauvage, ou ONCFS, reste relativement peu connu dans les environnements urbains. Créé en 1972, il dépend désormais du Ministère de l’environnement et du Ministère de l’agriculture depuis 2000. Chaque département possède un service dédié, capable de conseiller sur la conduite à tenir en cas de découverte d’un animal sauvage blessé.

La mission principale de cette institution consiste à recueillir des données pour mieux connaître la faune régionale, à travers des études et des recherches. Elle fournit également un appui technique aux partenaires institutionnels dans le cadre de la préservation de la biodiversité. En outre, elle exerce des missions de police relatives à la chasse et à l’environnement, comme la délivrance de permis de chasse ou le contrôle des activités liées à la faune sauvage.