Que faire du corps de son animal décédé : conseils et démarches

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Perdre un animal de compagnie peut provoquer une grande tristesse, ce qui complique souvent la gestion de sa dépouille. Vous vous demandez peut-être s’il est autorisé de l’enterrer dans votre jardin ou si cette pratique est réglementée. D’autres alternatives existent-elles ? Cet article vous présente l’essentiel pour clarifier la situation et éviter d’éventuels soucis.

Enterrer son animal décédé dans son jardin

Beaucoup envisagent de disposer du corps de leur animal en l’inhumant dans leur propriété. Cette démarche peut sembler à la fois pratique et empreinte d’affection, car elle permet de garder un lieu de mémoire accessible à tout moment pour honorer la mémoire de l’animal disparu.

Les règles encadrant cette pratique sont précisées principalement par les articles L226-1 à L226-9 du Code rural et de la pêche. Bien que ces textes fournissent un cadre de référence, ils restent parfois peu explicites, notamment pour les animaux de moins de 40 kilos. En effet, l’article L226-4, qui autorisait auparavant l’enterrement domestique, a été abrogé et remplacé par le règlement (CE) n°1069/2009, qui impose notamment l’incinération des dépouilles animales. Pour connaître précisément ce qui est permis dans votre région, il est conseillé de consulter le règlement sanitaire départemental en vigueur, accessible via le site Internet de votre département. En règle générale, il est souvent possible d’enterrer un animal dont le poids ne dépasse pas 40 kilos, à condition de respecter certaines précautions :

  • Vous devez être propriétaire du terrain choisi pour l’inhumation.
  • Évitez de recouvrir le corps avec des matériaux non biodégradables, tels que le plastique ou la bâche. Privilégiez plutôt des tissus naturels ou un contenant en bois ou en carton, pour limiter la pollution des sols.
  • L’enterrement doit se faire à une profondeur d’au moins 1,20 mètre pour éviter que des animaux ne déterrent la dépouille.
  • Une distance minimale de 35 mètres doit être respectée entre la tombe et toute habitation ou point d’eau (puits, sources, etc.). La pollution de l’eau constitue en effet une préoccupation majeure. Il est interdit de jeter une dépouille dans les toilettes, les égouts ou un plan d’eau, sous peine d’amendes pouvant aller jusqu’à 3 750 €.

Dans tous les cas, il est fortement recommandé de consulter votre mairie en amont. La connaissance précise de la proximité des cours d’eau ou de nappes phréatiques est essentielle. Si vous résidez dans une copropriété ou un lotissement, il est également prudent de vérifier le cahier des charges, qui peut imposer des restrictions plus strictes que la loi.

Une fois l’animal placé dans sa fosse, il est conseillé d’utiliser de la chaux vive pour couvrir le corps. Attention cependant, cette substance est corrosive et doit être manipulée avec précaution : portez des gants, des lunettes de protection et des vêtements couvrants. La chaux peut causer des brûlures graves ou des irritations si elle entre en contact avec la peau ou les yeux, ou si ses vapeurs sont inhalées.

Il est possible de relier directement la dépouille à la terre, mais certains considèrent cette pratique comme peu respectueuse. Pour répondre à cette préoccupation, des entreprises proposent des cercueils entièrement biodégradables spécifiquement conçus pour les petits animaux domestiques. La création d’un lieu de sépulture personnalisé, en ajoutant des plantes ou des objets symboliques, peut également aider le processus de deuil. Cependant, attention à l’entretien régulier du site, car un lieu encombré pourrait rapidement devenir une décharge improvisée.

Faire appel à un professionnel de l’élimination

Pour les animaux dont le poids excède 40 kilos, la solution consiste à faire intervenir un égoutteur agréé. Celui-ci doit agir dans un délai de 48 heures suivant le décès, conformément à l’article L. 226-6 du Code rural. La mairie peut vous orienter vers des entreprises habilitées, pour un coût généralement compris entre 80 et 180 €.

Si vous choisissez l’euthanasie de votre animal

Vous pouvez décider de confier votre animal à votre vétérinaire, sans obligation de le garder chez vous. Cela représente souvent la solution la plus simple. Si le vétérinaire n’est pas en charge de la dépouille, il peut vous conseiller sur la meilleure démarche à suivre, notamment en faisant appel à une société de crémation. Des frais de transport sont généralement à prévoir dans ce cadre.

Les options d’incinération

Si vous envisagez la crémation, deux options principales existent :

  • L’incinération collective. C’est la formule la plus économique, avec un coût allant de 40 à 120 € selon le poids de l’animal. Cependant, elle ne permet pas de récupérer les cendres, car elles sont mélangées avec celles d’autres animaux.
  • L’incinération individuelle. Elle autorise à assister à la crémation et à récupérer les cendres. Le vétérinaire peut faire le lien avec le crématorium ou, si vous préférez, vous pouvez y déposer la dépouille vous-même. Après la crémation, les cendres seront rendues dans un contenant, que vous pouvez recevoir en main propre ou au cabinet médical. La procédure est encadrée par une plaque métallique numérotée, assurant l’authenticité de l’opération.

Le coût varie généralement entre 75 et 200 €. Une fois en possession de l’urne, vous pouvez choisir de disperser, d’inhumer ou de conserver ces cendres chez vous. Le prix des urnes oscille entre 30 et 250 €, selon leur matériau et leur taille.

Existe-t-il des cimetières pour animaux ?

En France, une quarantaine de cimetières dédiés aux animaux existent. La plupart acceptent différentes espèces : chiens, chats, chevaux, oiseaux, poissons, rongeurs, etc. Rapprochez-vous de votre mairie pour connaître les adresses proches de votre domicile. Les tarifs et services proposés varient fortement, avec des concessions pouvant dépasser 1 000 € pour une durée de 20 ans, auxquelles s’ajoutent des frais d’entretien annuels de 30 à 80 €. Certains établissements proposent également des inhumations dans des cercueils ou des caveaux en béton, avec un service complet de pompes funèbres pour transporter la dépouille de votre animal jusqu’au lieu de sépulture.

Il existe aussi des solutions virtuelles, souvent sous forme de sites Internet où vous pouvez créer un espace personnel pour honorer la mémoire de votre animal, en y déposant des photos ou en laissant des messages. Ces options sont généralement payantes, avec des services variés selon le niveau de personnalisation choisi.

Le processus de naturalisation de la dépouille

Les taxidermistes proposent leur savoir-faire pour préserver la tridimensionnalité de votre animal décédé. Bien que cette pratique divise, elle reste légale. Demandez un devis à un professionnel spécialisé. La réalisation de cette opération, qui peut prendre entre trois et six mois, coûte souvent une somme importante, spécifique à la taille de l’animal. Dernièrement, il faut savoir que même en cas de conservation, un animal naturalisé perdra progressivement de son éclat, nécessitant un entretien régulier pour maintenir son apparence.

Les démarches administratives essentielles

Pour un chien, un chat ou un furet, il est obligatoire de déclarer leur décès dans le fichier national d’identification des animaux domestiques (I-cad), via le site ou l’application dédiée. Un certificat de décès pourra ainsi vous être délivré. Ce document est souvent requis pour résilier votre assurance ou pour bénéficier d’un éventuel capital décès, si cette option a été souscrite. Il est important de respecter ces formalités pour la gestion réglementaire de la disparition de votre compagnon.