La science de la zootechnie englobe l’ensemble des savoirs essentiels pour optimiser la productivité des animaux domestiques, en tenant compte de divers critères liés à l’élevage, à la sélection et à la reproduction. Il ne s’agit pas d’une profession en elle-même, mais plutôt d’une discipline enseignée lors de formations spécialisées. Si ce domaine vous attire et que vous envisagez une carrière en lien avec la zootechnie, notre article peut vous offrir des pistes d’inspiration.
De la naissance de la zootechnie à ses évolutions contemporaines
La reconnaissance officielle de la zootechnie comme discipline s’est produite à la fin du XVIIIe siècle. Précipité par l’effervescence intellectuelle des Lumières, ce moment marque une étape cruciale pour la transformation de l’agriculture. Sous l’impulsion de figures telles que H.-L. Bertin, qui a exercé dans l’administration agricole française entre 1759 et 1780, plusieurs réformes majeures ont été initiées pour perfectionner la pratique agricole. La création de l’école d’Alfort a permis le développement d’un centre de recherche où se mêlaient anatomomie comparée, économie rurale et chimie. Cependant, cette institution a également été le théâtre de luttes d’influence, notamment autour de la revendication de ce qui est considéré aujourd’hui comme l’ancêtre de la zootechnie, à savoir l’économie du bétail, disputée entre vétérinaires et agronomes.
Au fil du temps, la discipline a commencé à s’affiner en intégrant un cadre académique structuré. En 1843, un cours d’agriculture distinguait explicitement la zootechnie, séparée de l’agriculture elle-même. Cette distinction s’est traduite par la création, en 1848, de l’Institut agronomique de Versailles, et par l’ouverture d’une chaire dédiée à la zootechnie. Néanmoins, cette période a également été marquée par une stagnation relative des avancées, où la recherche n’a pas connu de grands bouleversements.
Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que la zootechnie a connu une accélération de ses progrès. La Fondation de l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA) en 1946 a permis de répondre à la nécessité d’accroître la production alimentaire en France. La recherche dans cette branche a rapidement évolué, et la discipline a été structurée dans l’enseignement. Au début des années 1960, la France se positionne comme un leader mondial dans l’exportation de produits agricoles. Cependant, cette période de croissance intense a aussi amené à envisager des mesures drastiques, telles que la réduction du nombre de vaches laitières ou la préservation des terres agricoles. À la fin des années 1960, face à l’émergence de la biologie moléculaire, les recherches en zootechnie se tournent vers cette nouvelle discipline en pleine expansion.
Depuis les années 1990, des crises sanitaires et environnementales — comme la maladie de la vache folle, la fièvre aphteuse ou la contamination à la dioxine — ont fragilisé le secteur de l’élevage et des filières animales. Ces événements ont poussé à remettre en question la simple recherche de performance et à encourager une approche plus fragmentée. La traçabilité et la conformité aux standards de qualité sont devenues incontournables, tout en contribuant au déclin de l’attractivité des formations en sciences animales en Europe.
Cette brève rétrospective montre que la zootechnie ne cesse d’évoluer. Tout en intégrant ses bases solides en anatomie, physiologie, chimie et botanique, la discipline s’est fortement inspirée de l’économie rurale. Cependant, de nouvelles branches liées à la génétique et à l’alimentation animales devraient continuer à émerger, renforçant le lien étroit avec la recherche, comme cela a été le cas lors de ses origines.
La place actuelle de la zootechnie
Aujourd’hui, la zootechnie doit faire face à de nombreux enjeux croisés entre science, technologie, nature et société. La recherche de nouveaux équilibres est essentielle pour répondre aux exigences du développement durable. La réduction de l’empreinte environnementale des élevages passe notamment par une meilleure gestion de la conversion de la biomasse végétale en produits animaux. Outre ces considérations écologiques, les aspects socioculturels, éthiques et anthropologiques prennent une importance croissante.
Autrement dit, hors du simple domaine de la recherche, les industries de la production et de l’alimentation animale cherchent à innover pour renforcer leur compétitivité tout en respectant la sphère humaine, animale et environnementale. La zootechnie devient ainsi un ensemble de compétences essentielles pour ceux qui doivent relever ces défis complexes.
Concernant la nutrition animale, il est crucial de déterminer avec précision et finesse les besoins des différentes espèces. L’aide à la formulation des aliments, la mise en œuvre de contrôles qualité rigoureux ou encore l’optimisation des compositions d’aliments sont des aspects clés que les industriels doivent maîtriser.
Quant aux techniques d’élevage, celles-ci doivent souvent être adaptées pour répondre aux contraintes spécifiques de chaque contexte. Il peut être nécessaire de faire évoluer les pratiques pour concilier respect de l’animal, compétitivité économique et durabilité, tout en assurant la rentabilité globale du système d’élevage.
Quelles formations intègrent des enseignements en zootechnie ?
L’un des métiers prometteurs liés à la zootechnie est celui d’ingénieur en élevage et production animale. Ce professionnel joue un rôle central dans la modernisation des méthodes d’élevage, en participant à l’élaboration et à la mise en œuvre de normes et de règlements touchant l’hygiène, l’alimentation, la qualité et la sécurité. Ce poste implique également une dimension expérimentale, avec des responsabilités au sein de laboratoires ou centres de recherche. Avec de l’expérience, il peut accéder à des fonctions de direction ou à des postes stratégiques dans l’industrie ou la recherche. La filière professionnelle, tant en amont qu’en aval de la filière agroalimentaire, offre également de nombreuses opportunités.
Pour accéder à ces postes, il faut généralement suivre une formation en agronomie et biologie animale dans une école d’ingénieurs. Les profils admis proviennent souvent de classes préparatoires, de Master en biologie, sciences de la Terre ou chimie, ou encore de formations telles que le BTSA Options Productions Animales, ou de BTS ou DUT en biologie, biochimie ou agroalimentaire. Parmi les établissements de renom, on retrouve AgroParisTech, Agrocampus Ouest, Ensat Toulouse, Agrosup Dijon ou VetAgroSup Clermont-Ferrand.