chaque année, plusieurs cas d’animaux de compagnie souffrant d’intoxication suite à la prise de médicaments destinés aux humains sont recensés. Utiliser des produits humains pour traiter un animal est souvent une erreur risquée. Voici pourquoi.
animaux de compagnie et médicaments conçus pour les humains
si votre compagnon à quatre pattes, comme un chien particulièrement curieux, a tendance à explorer et à goûter tout ce qui est à portée de sa truffe, soyez vigilant si vous utilisez des médicaments à la maison. Un comprimé laissé tomber peut être rapidement avalé sans que vous ne le remarquiez, surtout si votre animal est plus vif que vous. En faisant le ménage, vous pourriez aussi le retrouver avant lui, mais il est possible que votre animal ait déjà mis la patte dessus et l’ait ingéré.
selon la nature du médicament, l’ingestion peut entraîner des conséquences graves, voire fatales, pour votre animal. Certains médicaments que nous utilisons couramment chez l’humain peuvent s’avérer extrêmement toxiques pour nos amis à poils ou à plumes. La différence de physiologie entre humains et animaux, notamment en ce qui concerne la tolérance aux substances, explique ce risque : leur métabolisme est différent, leur résistance supérieure et leur corpulence plus faible. Résultat, un surdosage accidentel est la cause la plus fréquente d’intoxication.
certains médicaments humains peuvent être administrés aux animaux
Il est possible de donner certains médicaments conçus pour l’être humain à un animal, mais uniquement sur prescription et conseil avisés d’un vétérinaire. Dans ce contexte, il faut respecter scrupuleusement la dose et la durée du traitement, car toute erreur pourrait conduire à une intoxication sévère. La réaction de l’animal varie selon son espèce, sa race, son âge ou son état de santé. Par conséquent, tous les médicaments doivent être conservés hors de leur portée, pour éviter tout risque d’ingestion accidentelle.
médicaments humains particulièrement dangereux pour les animaux
Il peut être tentant de soigner son animal avec des remèdes humains, notamment ceux qui sont en vente libre ou remboursés par la Sécurité sociale, afin de réduire les coûts vétérinaires. Cependant, la majorité des médicaments que nous utilisons quotidiennement peuvent être mortels pour eux. Voici les cinq médicaments à absolument ne jamais donner à votre chien ou votre chat :
1 – le paracétamol
l’administration de paracétamol à un animal est formellement déconseillée. Une dose de seulement un gramme peut entraîner la mort d’un chien de 10 kg. Lorsqu’un animal ingère un Doliprane ou un équivalent, il peut manifester rapidement des signes d’intoxication : faiblesse, douleurs abdominales, vomissements, et une coloration grisâtre de ses muqueuses. Ce médicament у détruit les globules rouges et endommage gravement le foie, ce qui peut être fatal si aucune intervention n’est rapidement effectuée.
2 – l’ibuprofène (et autres anti-inflammatoires non stéroïdiens)
souvent utilisé pour soulager douleurs et fièvre chez l’humain, ce médicament est à proscrire chez les animaux. Son ingestion peut provoquer des troubles respiratoires, des lésions gastriques, des vomissements, une acidification du sang ou même un coma. Des problèmes rénaux et des hémorragies sont également possibles. Certains anti-inflammatoires comme le Métacam sont spécifiquement élaborés pour l’usage vétérinaire, avec des doses adaptées. Un usage non contrôlé et impulsif est donc dangereux, voire mortel, même si le produit est destiné aux animaux.
3 – les anticoagulants
destinés à empêcher la coagulation du sang, ces médicaments peuvent provoquer des hémorragies graves si un animal y ingère accidentellement. Les premiers symptômes apparaissent généralement après 48 heures, mais des signes précoces tels qu’un comportement apathique ou une perte d’appétit peuvent apparaître plus tôt. En cas d’ingestion, les propriétaires doivent immédiatement consulter un vétérinaire, car un antidote, la vitamine K, peut permettre de limiter les dégâts.
4 – les antihistaminiques
les anti-H1 de première génération sont particulièrement dangereux pour nos animaux. Leur ingestion peut provoquer en une demi-heure des vomissements, des difficultés respiratoires, une dépression neurologique ou des anomalies du rythme cardiaque. Dans les cas graves, l’animal peut sombrer dans le coma ou décéder. Pour ceux déjà atteints de maladies rénales ou hépatiques, ces médicaments sont souvent fatals.
5 – les anxiolytiques et neuroleptiques
les benzodiazépines, médicaments couramment utilisés pour traiter l’anxiété chez l’humain, peuvent aussi poser problème aux animaux. Bien tolérés en général, ils peuvent néanmoins provoquer des tremblements, des troubles moteurs, ou une agitation. Certains médicaments ont en outre un effet stimulateur de l’appétit, incitant l’animal à chercher à manger tout ce qui lui tombe sous la patte, ce qui peut être dangereux. Les antidépresseurs présentés comme médicaments humains peuvent entraîner une hypersalivation, des convulsions, des troubles cardiaques, voire la mort s’ils sont ingérés en quantité. La rapidité d’action de ces substances fait qu’une prise accidentelle doit être traitée en urgence par un vétérinaire.
autres médicaments pouvant mettre en danger nos animaux de compagnie
Les incidents impliquant des pilules contraceptives étaient régulièrement signalés, notamment à l’ANSES ou chez les vétérinaires. Ces médicaments n’ont aucune efficacité pour les animaux et leur ingestion accidentelle ne présente pas de danger sérieusement si l’animal n’a pas consommé la plaquette entière. Cependant, il faut être prudent, car d’autres produits, comme certaines pommades à base de cortisol, peuvent provoquer des effets graves tels que le syndrome de Cushing chez un chien. Il est donc indispensable de ne pas appliquer n’importe quel produit dermatologique sur vos compagnons sans avis vétérinaire.
médicaments spécifiques à une espèce ou une race
Il ne faut pas sous-estimer le risque d’intoxication dû à l’usage de médicaments vétérinaires destinés à une espèce ou une race précise. Par exemple, les traitements contre les puces ou les tiques doivent être choisis en fonction de l’animal. Utiliser un produit conçu pour un chien sur un chat, ou vice versa, peut provoquer des troubles graves. Certaines races, comme les collies ou les Bergers blancs suisses, possèdent un gène particulier (MDR1) qui rend leur métabolisme vulnérable à certains médicaments, comme l’Ivermectine ou la Doramectine. Il est donc crucial de respecter les recommandations spécifiques à chaque espèce ou race.
si votre animal a ingéré un médicament humain, quelles démarches suivre ?
En cas d’ingestion accidentelle ou d’automédication qui tourne mal, consultez votre vétérinaire sans délai, surtout si votre animal est un chat : ils sont généralement plus fragiles et moins résistants. Si vous ne pouvez pas le joindre immédiatement, rendez-vous en urgence dans une clinique vétérinaire. Pensez à emporter l’emballage ou la boîte du médicament afin que le professionnel puisse identifier précisément le produit et la dose administered. Il est important de ne pas tenter de faire vomir votre animal vous-même, sauf recommandations du vétérinaire, qui pourrait vous conseiller d’administrer un charcoal actif. Attendez ses instructions avant toute intervention.
comment signaler un effet indésirable médicamenteux chez un animal
Après une réaction indésirable suite à un traitement vétérinaire, il est conseillé de le déclarer pour contribuer à la pharmacovigilance. Même si ce n’est pas obligatoire, cela peut être réalisé par le propriétaire via plusieurs moyens :
- sur le site de Tendances et animaux ;
- en remplissant le formulaire dédié, disponible en ligne ;
- par téléphone, en appelant le centre de pharmacovigilance vétérinaire au 04 78 87 10 40.