Dans nos sociétés contemporaines occidentales, la manière dont nous entretenons des relations avec nos animaux domestiques est souvent empreinte d’affection et de tendresse. Il n’est pas rare que le chien ou le chat soit considéré comme un véritable membre de la famille à part entière. Par conséquent, lorsqu’un de ces compagnons fidèles quitte ce monde, la douleur ressentie peut être intense. Le deuil devient alors une étape inévitable pour faire face à cette perte. Cette période difficile pousse fréquemment les propriétaires à envisager l’inhumation de leur animal à proximité de leur domicile. Cet article vous informe sur la faisabilité de cette démarche et vous donne des conseils pratiques.
Connaissez-vous les différentes phases du deuil selon Elisabeth Kubler-Ross ?
La psychiatre suisse-américaine Elisabeth Kübler-Ross, disparue en 2004, a élaboré une théorie identifiant cinq étapes généralement traversées lors d’un processus de deuil. Ses travaux ont suscité le débat, certains experts doutant d’avoir observé ce parcours chez leurs patients. Néanmoins, cette approche offre des clés pour comprendre nos réactions émotionnelles, en permettant de mettre des mots sur des sensations parfois difficiles à exprimer. Il convient de rappeler que ces étapes ne sont pas forcément vécues dans un ordre précis et que chacun peut ressentir ces émotions différemment.
Lorsqu’un animal de compagnie disparaît, il est courant de traverser une étape de deni: il devient ardu d’accepter la perte, surtout si l’animal occupait une place centrale dans la vie de son propriétaire. Par exemple, une personne âgée vivant seule, qui dialoguait quotidiennement avec son animal, peut éprouver un vide immense difficile à supporter. De même, un jeune enfant partageant ses secrets avec son compagnon à quatre pattes peut ressentir un grand choc. Dans cette phase, il est fréquent de tenter de reprendre le contrôle de ses émotions en refusant la réalité. Cependant, il est important de ranger les affaires de l’animal, comme ses jouets ou photos, dans un cadre de souvenirs authentiques, sans continuer à leur attribuer le statut d’objets liés à une absence temporaire.
Certains ressentent également une colère, qui peut apparaître à tout moment du processus. La perte peut être perçue comme la responsabilité de la personne, en fonction des circonstances du décès. Des pensées telles que « Je n’ai pas voulu l’opérer », ou « J’aurais dû faire autrement » peuvent envahir l’esprit. La personne peut être tentée de ressasser le passé et de rejouer mentalement les événements ayant conduit à la disparition. Bien qu’il soit naturel d’éprouver cette émotion, il faut éviter qu’elle s’éternise et entrave la reconstruction.
La période appelée marchandage est plus souvent associée à la perte d’un être humain, mais peut aussi intervenir lors du décès d’un animal. Elle consiste à s’engager dans des pratiques ou des croyances visant à établir une forme de contact avec la personne ou l’animal disparu, en espérant une réconciliation ou un signe de leur présence. Ce mécanisme permet d’alimenter l’espoir que la transcendance offrira une forme de répit ou de lien.
Vient ensuite la phase de dépression, probablement la plus connue. La perte entraîne une profonde tristesse, accompagnée de réflexions introspectives qui peuvent sombrer dans le désespoir. Qu’importe la durée réelle de cette étape, il est essentiel qu’elle ne s’éternise, afin que la personne puisse retrouver peu à peu un équilibre.
Enfin, l’étape d’acceptation marque le début d’un nouveau départ. La douleur s’apaise, et même si le souvenir de l’animal demeure, il devient possible d’en parler avec sérénité. La personne en deuil commence à retrouver une certaine stabilité, et le quotidien reprend progressivement sa regularité, sous une nouvelle dynamique. Ce moment marque la fin du processus de deuil.
Le rôle essentiel du rituel dans le processus de deuil
Mettre en place un rituel pour marquer la séparation définitive avec son animal favori peut grandement faciliter la gestion du deuil. Peu importe le regard des autres ou l’incompréhension qu’ils peuvent manifester, il est fondamental de suivre ses propres sentiments. Certains peuvent ressentir de la gêne ou de la honte face à leur tristesse ou à l’envie d’enterrer leur animal, mais il est primordial de privilégier ses besoins émotionnels. Si la douleur devient trop lourde à porter, il ne faut pas hésiter à solliciter l’aide de professionnels ou de son vétérinaire, qui peut parfois prodiguer des conseils judicieux.
Peut-on enterrer son animal de compagnie dans son jardin ?
Pour l’inhumation d’un être humain, une procédure assez stricte est mise en œuvre, avec l’aide d’organismes spécialisés. Des démarches similaires existent aussi pour les animaux, mais elles sont soumises à des règles plus légères, souvent coûtantes. Si vous souhaitez simplement déterrer votre animal dans votre jardin, il faut connaître les réglementations en vigueur.
Une directive européenne (référence 1069/2009) encadre l’élimination des animaux domestiques par incinération, tandis que chaque pays peut autoriser ou non l’inhumation. En France, le règlement sanitaire départemental type interdit d’enterrer un animal à moins de 35 mètres des habitations, des puits ou des sources d’eau, et limite le poids de l’animal enterré à 40 kg.
Les préfectures, ainsi que des grandes villes comme Paris ou Lyon, ont élaboré leurs propres règles sanitaires. Il est nécessaire de consulter les autorités locales pour vous assurer de respecter la législation en vigueur et éviter toute sanction.
Comment procéder concrètement pour enterrer son animal dans son jardin ?
Le trou doit obligatoirement être creusé d’au moins 1,20 mètre de profondeur pour respecter la législation. Le corps de l’animal doit être recouvert de chaux vive, un produit qui accélère la décomposition et neutralise les odeurs désagréables. Il est impératif d’utiliser des matériaux biodégradables pour l’envelopper, sans sac ou plastiques, avant de recouvrir le tout de terre.
La chaux vive est accessible dans les magasins de bricolage, chez les grossistes en matériaux de construction ou en jardinerie. Il s’agit d’un composé dangereux qui peut provoquer des brûlures, ce qui exige le port de gants et de lunettes lors de sa manipulation. Pour déposer le corps, une corde peut être utile pour le manipuler avec précaution et éviter tout risque.
Vous êtes totalement libre de choisir le contenant pour l’inhumation : une boîte décorée, une urne ou tout autre contenant biodégradable. Certains proposent aussi des options créatives pour personnaliser la cérémonie, comme permettre aux enfants de dessiner sur le cercueil ou la boîte. Organiser un petit rituel d’adieu peut aussi leur offrir un moment de partage et de consolation. Vous pouvez, par exemple, marquer l’emplacement de la tombe avec un monticule de terre ou une petite structure pour souligner cet espace de souvenir.