Origines sauvages et domestication des animaux de compagnie

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Traditionnellement, l’on oppose souvent l’animal sauvage à l’animal domestique. La première se caractérise par une existence libre dans la nature, sans intervention humaine, tandis que la seconde dépend entièrement de l’homme pour sa survie. Une question fréquente est de savoir si tous les animaux domestiques ont, à l’origine, été des animaux sauvages. Mais qu’en est-il réellement : cette affirmation est-elle vérifiée ou non ?

La relation entre animaux sauvages et animaux domestiques

Les animaux que l’on élève communément — comme les chevaux, les volailles, les bovins, les ovins, les porcins ou encore les caprins — ont été initialement trouvés dans leur habitat naturel avant d’être apprivoisés dans un but précis. Cependant, il est incorrect de penser que chaque animal domestique descend directement de ses ancêtres sauvages. Même si leur patrimoine génétique conserve des traces de leur passé sauvage, ces espèces se sont peu à peu éloignées, créant aujourd’hui des catégories séparées dans la classification scientifique.

Les origines des espèces domestiques

Les bovins laitiers que nous connaissons aujourd’hui proviendraient d’aurochs sauvages, domestiqués il y a environ 10 000 ans. Le cochon descendrait des sangliers, domestiqués depuis plus de 11 000 ans. Le mouton aurait pour ancêtre le mouflon d’Asie Mineure, dont la domestication remonte à 8 500 ans. La chèvre domestique est issue d’une forme sauvage légèrement différente. Quant au chat, il dérive probablement du chat sauvage Felis silvestris lybica, considéré comme l’ancêtre de toutes les races félines actuelles, et le chien descend du loup.

La sélection menée par l’humain

Selon la législation française, un animal sauvage définit comme celui de toute espèce non modifiée par la sélection humaine. Depuis les premières pratiques d’élevage, l’homme a repéré chez certains individus des particularités physiques ou productives qu’il a favorisées. En contrôlant leur reproduction, il a cherché à améliorer ses troupeaux. Ce processus, connu sous le nom de sélection artificielle, a des effets profonds sur l’aspect, les comportements, ainsi que la composition génétique des espèces. Bien que les animaux domestiques aient au départ été choisis pour certaines caractéristiques sociales ou physiques, il n’est pas rare qu’après plusieurs générations, des changements génétiques significatifs apparaissent, parfois en moins d’un siècle.

Focus sur le chien

Le chien est généralement considéré comme le premier animal domestiqué par l’homme. Cependant, il semble que cette domestication ne se soit pas faite intentionnellement, il y a au moins 17 000 ans. À cette époque, l’homme et le loup vivaient en proximité, leurs territoires se chevauchant lors de chasse. Bien qu’ils ne se nourrissaient pas des mêmes restes, le délaissement de certains déchets a offert aux loups une source de nourriture facile. Progressivement, les plus faibles, les moins agressifs ou moins méfiants de la meute ont été les premiers à s’approcher des camps humains. Certains loups, ou jeunes particulièrement dociles, auraient alors été recueillis et auraient accepté de se soumettre à la domination humaine, amorçant ainsi la domestication. La présence d’une femelle aurait facilité le processus, donnant naissance à une nouvelle relation entre l’animal et l’homme.

Une évolution irréversible

Une fois qu’un animal devient domestique, il ne peut plus redevenir totalement sauvage. La transformation génétique opérée au fil du temps est trop profonde, et il est désormais impossible pour une vache ou tout autre animal domestique de redevenir un véritable auroch ou un autre ancêtre sauvage. Les analyses ADN confirment que de nombreux gènes ont subi des mutations essentielles. Cependant, certains animaux domestiques, comme le mouflon de Corse ou les mustangs d’Amérique du Nord, peuvent reprendre leur mode de vie sauvage, mais ils conservent leur identité spécifique et leurs caractéristiques particulières, qui les distinguent toujours comme appartenant à leur espèce.