Les animaux de compagnie dits « NAC » (nouveaux animaux de compagnie) regroupent des espèces autres que les chiens et les chats, mais qui trouvent néanmoins leur place dans nos foyers pour partager notre quotidien. Parmi eux, certaines espèces sont largement répandues et considérées comme domestiques, tandis que d’autres sont plus insolites ou sauvages. La réglementation officielle ne prévoit pas une liste exhaustive autorisée, mais nous vous proposons un point détaillé pour mieux comprendre les règles en vigueur à leur sujet.
Quelles espèces de NAC peut-on accueillir chez soi ?
En France, la détention de tout animal nécessite de respecter une réglementation spécifique. On distingue principalement deux catégories : celles considérées comme domestiques et celles sauvages (non domestiques). La gestion de ces dernières dépend de différentes autorités selon leur statut, notamment du ministère de l’Agriculture ou du ministère de la Transition écologique et solidaire.
Un arrêté du 11 août 2006 définit précisément les espèces, races ou variétés d’animaux domestiques autorisées à la possession. Dans cette liste, figurent certains oiseaux et poissons, dont la détention est libre à condition de garantir leur santé et leur bien-être.
Pour les NAC sauvages ou non domestiques, il est nécessaire de consulter le Code de l’environnement. La permission de détenir ces animaux varie selon chaque espèce, et dans certains cas, une autorisation officielle est obligatoire.
De façon réglementaire, une espèce est considérée comme non domestique si elle n’a pas été modifiée par l’homme via la sélection ou si elle ne figure pas dans la liste officielle de l’arrêté du 11 août 2006, accessible en ligne. La diversité des animaux considérés comme NAC non domestiques est large, comprenant par exemple :
- Des petits rongeurs tels que différentes races de lapins, souris, cochons d’Inde, rats, hamsters, chinchillas, octodons, gerbilles, etc. ;
- Des carnivores comme les furets ;
- Des primates comme les saïmiris ou les pinceaux blancs ;
- Des reptiles, y compris des tortues non protégées, des lézards (iguane, gecko, caméléon) ;
- Des arthropodes comme scorpions, araignées ou mille-pattes ;
- Certains insectes tels que les phasmes ;
- Des crustacés comme le bernard-l’ermite ou la crevette naine ;
- Des amphibiens ;
- Des oiseaux, qu’ils soient exotiques ou domestiques ;
- Des gallinacées telles que poules, dindons, paons, oies ou canards ;
- Les poissons ;
- Et divers mollusques.
Il faut aussi prendre en compte la liste des espèces protégées, soumises à des mesures conservatoires strictes : leur transport, leur détention ou leur destruction sont interdits. Parmi ces espèces figurent notamment les hérissons, écureuils, castors, loutres, loups, perroquets gris du Gabon, hippocampes ou vipères aspic. La protection de la biodiversité est aussi assurée à l’échelle internationale par la Convention sur le commerce des espèces menacées (CITES), qui réglemente le commerce des animaux en danger d’extinction en France.
Attention, élever un animal exige une responsabilité majeure
Posséder un animal ne doit jamais être pris à la légère. Même des espèces communes comme le chat ou le chien peuvent transmettre des maladies, ce qui explique que certains pays imposent une mise en quarantaine pour éviter la propagation de maladies contagieuses lors de déplacements internationaux. La mise en place de cette période permet d’assurer la santé des autres animaux et de prévenir toute contamination.
En France comme ailleurs, la mode de l’adoption d’animaux exotiques ou rares s’est accentuée depuis une vingtaine d’années. Ces animaux, présents dans environ 5 % des foyers français (soit environ 3,5 millions de petits mammifères et 1,5 million de reptiles, insectes ou poissons), suscitent un engouement mais aussi de nombreuses problématiques. Leur origine souvent sauvage est sources de préoccupations, notamment en ce qui concerne leur adaptation à la vie domestique et leur conservation. Leur achat impulsif ou basé uniquement sur leur aspect esthétique peut contribuer à alimenter le trafic illégal, mettant en péril certaines espèces menacées et fragilisant des écosystèmes déjà vulnérables. La législation vise à combattre ces pratiques.
Certaines espèces de NAC présentent aussi des risques pour leur propriétaire. Les morsures, griffures, envenimements ou transmissions de maladies (zoonoses) sont fréquemment sous-estimés. Parmi eux, les serpents venimeux exotiques représentent une menace particulière : même si les accidents restent rares, leur fréquence tend à augmenter. En France, on dénombre par exemple, depuis les années 1980, une croissance régulière des cas d’envenimation dues à ces serpents, avec une majorité d’espèces venimeuses non traitées car les sérums adaptés sont insuffisamment disponibles.
Le certificat de capacité : une étape essentielle
Pour certains animaux non domestiques, obtenir un certificat de capacité est une étape incontournable. Ce document garantit que le propriétaire possède des connaissances suffisantes pour assurer la maintenance, la sécurité et le bien-être de l’animal. La responsabilité légale est engagée dès lors que l’on détient un animal, qu’il soit domestique ou sauvage, en raison des troubles ou dégâts que celui-ci pourrait causer.
La formation pour obtenir cette certification comprend généralement au moins 50 heures de cours théoriques, accompagnées d’un entraînement pratique de 20 heures. Selon la complexité du projet, cette durée peut être prolongée. La procédure consiste à monter un dossier détaillé à soumettre à la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), qui l’étudiera avant de transmettre sa validation à la préfecture locale. La procédure peut prendre plusieurs mois, alors il est important de bien planifier son projet.
Depuis l’arrêté du 8 octobre 2018, il est également obligatoire d’identifier tous les animaux non domestiques inscrits dans les listes réglementaires, sous peine d’amende. Un suivi administratif strict vise à assurer la traçabilité et la protection de ces espèces.
Pensez bien avant de faire le choix d’un NAC
Adopter un NAC demande une réflexion approfondie. Son obéissance et son bien-être en dépendent. Avant de procéder à l’achat, il est essentiel de connaître ses besoins spécifiques, ses risques sanitaires, ses coûts d’entretien, ainsi que ses conditions de vie idéales. La vérification de l’origine légale de l’animal, ainsi qu’un contrôle vétérinaire approfondi, sont indispensables pour assurer la santé du NAC et pour éviter de soutenir un trafic illicite. Lors de la visite chez un vétérinaire spécialisé, des conseils pratiques de soins et de sécurité, notamment pour les espèces potentiellement dangereuses, vous seront apportés afin de garantir une adoption responsable.