La croissance de l’intérêt pour les Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC) en France reflète en partie les tendances urbaines, mais aussi l’évolution des attentes des propriétaires d’animaux face aux changements culturels et sociaux. Si les chiens et les chats restent largement appréciés, une partie significative de la population se tourne désormais vers une gamme plus variée d’espèces. Quelles sont aujourd’hui les NAC favorites des Français et pourquoi leur adoption s’est-elle tellement répandue ? C’est ce que nous allons explorer dans cet article.
Qu’est-ce qu’un NAC ?
L’acronyme NAC désigne des animaux de compagnie dits « nouveaux » ou non traditionnels, qui ne correspondent pas à la catégorie des chiens ou des chats. Leur groupe est très diversifié, allant des reptiles aux oiseaux, en passant par différents petits mammifères. Leur popularité est en pleine expansion depuis plusieurs années, portée par un attrait pour leur originalité et leur exotisme.
Ces animaux présentent souvent l’avantage d’exiger moins d’attention et d’entretien que les chiens, qui nécessitent de longues promenades et une interaction constante. De même, certains chats en appartement demandent peu de soins, à condition de veiller à l’entretien de leur habitat et à leur alimentation. Beaucoup choisissent aussi un NAC pour leur caractère peu commun ou leur aspect décoratif, tout en espérant bénéficier de la présence d’un être vivant à coût raisonnable.
Toutefois, il est primordial de rester vigilant à la législation, car plusieurs espèces sont réglementées ou interdites d’importation par les particuliers, nécessitant parfois une déclaration ou un certificat spécifique pour leur détention.
Quelques statistiques sur les NAC
La liste officielle des NAC autorisés en France, arrêtée par le décret du 11 août 2006, recense les espèces, races ou variétés d’animaux domestiques pouvant être détenus. Parmi celles-ci, celles qui sont le plus adoptées par les Français sont très variées. En 2021, le pays comptait 7,5 millions de chiens, en position de sixième plus grande population canine d’Europe, ainsi que 15 millions de chats, deuxième plus grande population féline derrière l’Allemagne. Plus d’un tiers des ménages français possèdent au moins un chat. Les oiseaux occupent la troisième place avec environ 5,5 millions d’individus, suivis par les petits mammifères (3,6 millions) et les reptiles (3,3 millions). En revanche, les poissons dominant largement en nombre, avec une population estimée à 26 millions.
Cette tendance a alimenté un marché porteur, notamment dans la vente de nourriture spécialisée et d’accessoires. Cependant, la hausse du nombre d’animaux domestiques s’accompagne aussi d’un grave problème : celui des abandons. La Société protectrice des animaux met en garde contre ce phénomène, qui concerne aussi bien les chiens, les chats que d’autres espèces, lorsque leurs propriétaires négligent leurs besoins ou leur bien-être.
Les poissons
Les poissons restent en tête du classement des NAC en France, largement appréciés pour leur simplicité d’entretien et leur aspect apaisant. La pratique de l’aquariophilie, qui remonte à l’Égypte ancienne, s’est modernisée grâce aux avancées technologiques. Des dispositifs de filtration et de chauffage facilitent aujourd’hui la gestion de l’environnement aquatique et rendent cette activité accessible à tous.
Leur présence crée une ambiance reposante, c’est pourquoi certains établissements médicaux en hospices ou en hôpitaux en ont équipé leurs locaux. Leur aspect décoratif combiné à leur faible besoin d’interaction en fait un choix casual, idéal pour ceux qui ont un emploi du temps chargé. En outre, la communauté des aquariophiles favorise les échanges techniques, permettant débutants et expérimentés de partager leur passion et de créer un véritable lien social.
Les oiseaux
Les oiseaux, tels que les canaris et les perruches, figurent parmi les NAC les plus adoptés en raison de leur facilité d’élevage, de leur petite taille et de leur chant agréable. Leur capacité à s’adapter à la vie en cage tout en étant interactifs attire de nombreux propriétaires, cependant il demeure essentiel d’assurer leur espace de vol et leur bien-être psychologique, malgré la captivité.
Le lapin
Bien que souvent considéré comme un rongeur, le lapin appartient en réalité à une famille différente, et il fut autrefois élevé principalement pour sa consommation dans les zones rurales. Aujourd’hui, la vie en milieu urbain a permis à cet animal d’être intégré dans des familles modernes. Son aspect calme, sa facilité d’éducation, et son adaptabilité en font un compagnon apprécié, notamment dans les appartements. Cependant, il est important de ne pas négliger ses besoins physiologiques, en particulier en ce qui concerne leur activité physique et leur espace vital.
Hamsters et cochons d’Inde
Initialement utilisés pour la recherche scientifique, les hamsters et cochons d’Inde ont conquis le cœur du public en tant qu’animaux de compagnie. Leur petite taille leur permet de s’adapter à des espaces plus réduits, ce qui les rend pratiques pour la vie en appartement. Néanmoins, leur enracinement dans la vie domestique nécessite une certaine vigilance en ce qui concerne leur manipulation et leur hygiène. Si le cochon d’Inde apprécie les caresses, le hamster, qui est nocturne, est moins sociable. La durée de vie de ces petits animaux est généralement limitée : environ 3 ans pour un hamster, entre 5 et 8 ans pour un cochon d’Inde.
Avant de craquer sur un coup de cœur, il est essentiel d’évaluer sa capacité à en prendre soin, ses habitudes de vie et l’âge des enfants, afin de faire un choix responsable et adapté à ses moyens.
Les souris et rats
La popularité des souris et des rats repose aussi sur leur intelligence et leur capacité à apprendre des tours. Cependant, leur stimulation doit être régulière pour éviter l’ennui, ce qui implique une éducation précoce. Leur sociabilité exige de les adopter par au moins deux ou en couple, car ils vivent en groupe. Il faut aussi tenir compte de leur hygiène, car ils dégagent parfois des odeurs, et veiller à leur propreté pour assurer leur bien-être.
Les reptiles
Tortues, serpents et lézards sont moins communs, mais leur popularité grandit grâce aux progrès techniques permettant de gérer leurs habitats spécialisés. Contrairement aux poissons, ils nécessitent souvent plus de soins et d’interaction mais restent appréciés par ceux qui recherchent des animaux plus exotiques ou silencieux, avec une gestion parfois plus complexe.
Une évolution dans la relation homme-animal
Au fil de l’histoire, notre connection avec les animaux a évolué, passant d’une relation utilitaire pour assurer la survie à une véritable volonté de compagnie et de convivialité. Dans l’Antiquité, les animaux domestiques étaient souvent élevés pour leur utilité : bovins, poules, chiens, voire animaux exotiques comme des oiseaux rares. Certains étaient vénérés, notamment en Égypte ancienne, où les chats devenaient des symboles sacrés. Le Moyen Âge consolidait leur rôle pratique, surtout pour le travail ou la chasse, mais la relation émotionnelle commençait à prendre racine avec la description des chiens dans des manuscrits. La révolution industrielle a marqué une étape où les animaux ont été de plus en plus considérés comme des compagnons de vie, en plus de leur rôle utilitaire. De nos jours, la législation et la sensibilisation portée au bien-être animal ont façonné une nouvelle perspective, où la relation affective et le respect mutuel priment.
Le phénomène des NAC, en particulier, symbolise cette évolution récente, lié aux désirs de diversification et d’épanouissement personnel. Cependant, il reste essentiel de continuer à promouvoir une relation responsable, respectueuse des besoins et du bien-être de chaque espèce.