Les Cosmétiques Cruelty-Free : Quoi savoir et où se les procurer

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De nombreux produits de beauté courants, tels que les shampoings, crèmes solaires, gels douche ou maquillages, sont souvent soumis à des tests sur des animaux dans des conditions parfois inacceptables. Pour boycotter ces pratiques, il existe une alternative : les cosmétiques cruelty-free, ou produits fabriqués sans cruelty.

Mais quels sont les processus de test utilisés pour certains cosmétiques, et comment repérer ceux qui respectent la vie animale ? Nous vous dévoilons tout pour que vous puissiez prendre soin de vous tout en restant fidèle à vos valeurs éthiques.

Un grand nombre de cosmétiques font l’objet de tests sur des animaux

Alors que, depuis 2013, la réglementation de l’Union européenne interdit aux fabricants de tester leurs produits finis sur des animaux, certains continuent de contourner la règle en immunisant des ingrédients déjà testés ailleurs ou en important ces substances d’autres pays où ces expérimentations sont encore obligatoires. Malheureusement, le marketing des marques ne met pas toujours en évidence cet aspect, et certaines utilisent même le concept de greenwashing pour masquer leurs pratiques, se revendiquant comme écologiques et respectueuses de la condition animale alors qu’elles en agissent autrement en secret.

Pour les personnes sensibles ou jeunes, il est conseillé de sauter directement au paragraphe suivant, sans s’attarder sur les détails de ces processus pouvant choquer.

Sachez que, en plus des lapins, ce sont aussi des chiens, des chats, des volailles et des rongeurs tels que les rats qui sont concernés par ces expérimentations. Souvent, des substances toxiques sont administrées à des femelles enceintes pour observer les effets sur leurs petits. Ces animaux sont élevés uniquement pour les expérimentations, puis maintenus en cages sans relâche.

Un exemple célèbre est le test de Draize: des lapins y sont placés dans des cages immobilisées, puis recevant diverses substances dans leurs yeux, afin d’évaluer la toxicité oculaire. Après les tests, ils sont généralement tués et dissectionnés pour analyser les effets.

En complément, certaines substances marines comme le squalène, extrait des ailerons de requins, sont obtenues en coupant ces derniers, qui meurent ensuite en raison de leur incapacité à nager. Ces pratiques contribuent à l’extinction de certaines espèces.

Inversement, la recherche scientifique moderne a permis de développer des méthodes alternatives pour étudier la sécurité des cosmétiques sans recourir à la souffrance animale. La création du comité scientifique Pro Anima en 1989 par le professeur Théodore Monod en est un exemple : son but est de promouvoir la sécurité sanitaire humaine tout en avançant la biomédecine sans utiliser d’animaux.

Les alternatives éthiques pour concevoir des cosmétiques sans cruauté

Les fabricants soucieux de respecter la vie animale ont développé des techniques innovantes permettant de produire des cosmétiques sans faire subir de souffrance à ces êtres vivants. Parmi ces méthodes, on distingue :

Les simulations informatiques in silico : elles utilisent des modèles mathématiques sophistiqués pour prédire la toxicité ou d’autres propriétés d’un ingrédient. Ces modèles s’appuient sur des bases de données enrichies par des tests antérieurs sur animaux ou in vitro, et sont exploités par des logiciels spécialisés, généralement basés sur du silicium.

Les tests in vitro : ces expérimentations se réalisent en laboratoire sur des cellules humaines ou animales cultivées artificiellement. Aucun organisme vivant n’est impliqué, ce qui en fait une méthode respectueuse du bien-être animal.

Ces techniques, plus éthiques et sans impact sur les animaux, gagnent de plus en plus de terrain dans le secteur de la cosmétologie.

Que signifie un cosmétique cruelty-free ?

Une fois certifiés cruelty-free, ces produits ont été fabriqués sans recours à des tests sur des êtres vivants, aussi bien pour le produit fini que pour les composants qui le composent. En français, cela signifie « sans cruauté ».

Pour être sûr qu’un cosmétique est réellement cruelty-free, il faut que la marque détienne une certification ou un label reconnu. Cependant, certaines marques vendent sur des marchés où les tests sur animaux demeurent obligatoires, comme en Chine, ce qui complique leur certification officielle. La Chine a d’ailleurs annoncé, en mai 2021, la suppression progressive de cette obligation.

Les associations comme Tendances et animaux (anciennement https://lemagdesanimaux.ouest-france.fr/) collaborent avec des labels internationaux tels que celui de PETA. Cette organisation propose un programme nommé « Global Beauty Without Bunnies » destiné à identifier et à répertorier les marques respectueuses de la condition animale. Ces marques ont souvent le privilège d’afficher un logo spécifique de PETA.

Des cosmétiques allant encore plus loin que le cruelty-free

Alors que le cruelty-free exclut les tests sur animaux, d’autres labels certifient une absence totale d’ingrédients d’origine animale, la démarche étant appelée vegan. Cela concerne notamment l’engagement à ne pas utiliser de composants issus de l’exploitation animale, comme la cire, la gelée ou la kératine.

En France, l’association One Voice, en partenariat avec d’autres organismes, attribue deux types de labels :

One Voice orange : pour des produits non testés sur animaux, vegan, et issus de l’agriculture biologique.

One Voice bleu : pour des produits certifiés sans ingrédients animaux, sauf pour certains comme le miel ou la cire d’abeille, et sans tests sur animaux.

De nombreuses marques ont signé ces chartes, même si leur contrôle n’est pas systématique, laissant la place à d’éventuelles anomalies. Il est important de noter qu’un produit peut être vegan sans avoir été testé sur des animaux, et vice versa – un cosmétique sans cruauté peut contenir certains ingrédients d’origine animale.

Ainsi, pour un rouge à lèvres, un shampoing ou une crème qui correspond à vos critères, privilégiez à la fois un produit vegan et cruelty-free.

Les cosmétiques bio : sont-ils forcément sans cruauté ?

Une majorité de produits bio se composent d’ingrédients issus de l’agriculture biologique. Cependant, cela n’élimine pas automatiquement l’utilisation d’ingrédients issus d’animaux, comme la gélatine ou la glycerine d’origine animale, ou la réalisation de tests. La naturalité ne garantit pas l’absence d’exploitation animale.

Pour faire la différence, il convient de vérifier les étiquettes et privilégier ceux portant des labels indépendants attestant qu’aucun ingrédient animal n’a été utilisé ou testé. Des exemples : le beurre de karité 100 % végétal ou un savon de Marseille authentique à base d’huile d’olive.

Mais sans label, il est difficile de certifier qu’un produit bio est réellement sans cruauté ou sans ingrédients animaux, car la seule mention « bio » ne suffit pas.

Que prévoit la législation européenne concernant les tests cosmétiques ?

Selon l’article 18 du règlement européen n°1223/2009, l’expérimentation animale pour les cosmétiques finis commercialisés dans l’Union est strictement interdite.

Cette interdiction a été renforcée en mars 2013, mais certains aspects, comme la testing de composants ou certaines parties d’animaux (peau, crête, etc.), restent sujets à dérogations. La législation laisse en effet quelques portes ouvertes pour certains tests, sous prétexte de sécurité ou d’exposition professionnelle.

En 2014, la Commission européenne et l’ECHA ont précisé que certains tests de molécules chimiques doivent encore être réalisés sur les animaux, notamment si des employés étaient exposés à ces substances. En 2021, la société allemande Symrise a été sommée de tester deux ingrédients en dépit de son opposition, ce qui a lancé une procédure juridique.

Le décret du 17 mars 2021 a introduit plusieurs dérogations, mais la majorité de ces exceptions concerne des justifications scientifiques difficiles à apporter. Finalement, la législation a renforcé la présence d’acteurs de la protection animale dans les instances de décision, afin d’assurer un meilleur contrôle.

Il faut donc rester vigilant : l’interdiction totale de l’expérimentation animale n’est pas encore une réalité complète dans l’industrie cosmétique, et l’observation des labels reste essentielle pour faire un choix éthique.