Les origines de l’éthologie remontent aux années 1930, mais c’est au cours du XXe siècle qu’elle a connu une croissance significative. Cette science se consacre à l’étude du comportement animal et a considérablement évolué, notamment dans ses applications visant à améliorer la compréhension du bien-être des différentes espèces.
Qu’est-ce que l’éthologie ?
L’éthologie est une branche de la biologie qui examine la manière dont les êtres vivants du règne animal, qu’il s’agisse d’invertébrés ou de primates, agissent et interagissent. La tâche principale des spécialistes, appelés éthologues, est d’identifier les lois et mécanismes qui contrôlent les comportements fondamentaux, qu’ils soient instinctifs ou appris, ainsi que leur évolution en réponse à leur environnement. Le terme « éthologie » provient du grec, où « ethos » signifie mœurs et « logos » désigne la science, faisant de cette discipline l’étude des comportements dans leur contexte naturel.
Darwin, une figure emblématique de l’éthologie
Impossible de parler d’éthologie sans évoquer Charles Darwin. Dans son ouvrage emblématique, L’Origine des espèces publié en 1859, il propose que toutes les formes de vie, y compris les êtres humains, évoluent au fil du temps. Il avance notamment l’idée que l’homme partage un ancêtre commun avec les grands singes, comme le chimpanzé ou le gorille. Darwin introduce également la théorie de la sélection naturelle, où la survie repose sur la capacité de certains individus à mieux s’adapter, tandis que les plus faibles disparaissent. Il met aussi en avant le concept de sélection sexuelle, où le combat pour attirer un partenaire favorise certains traits morphologiques, comme la crinière du lion ou la musculature chez certains oiseaux, qui augmentent leurs chances de reproduction.
Les pionniers de l’éthologie
Si Darwin a balisé la voie par ses réflexions sur l’évolution, c’est Konrad Lorenz et Nikolaas Tinbergen qui sont considérés comme les véritables pères fondateurs de cette discipline née dans les années trente, qui n’a cessé de prendre de l’ampleur depuis.
Nikolaas Tinbergen
Ce biologiste néerlandais a acquis une connaissance approfondie des comportements d’animaux sauvages, en particulier d’oiseaux, mais aussi d’insectes et de poissons. En 1963, il formule quatre questions fondamentales pour comprendre le comportement animal : qu’est-ce qui le déclenche, quelle en est la fonction, comment il apparaît au cours de la vie de l’individu et comment il évolue au fil du temps.
Konrad Lorenz
Ce biologiste autrichien a été le premier à établir un parallèle entre le fonctionnement des comportements et celui des organes. Surnommé « l’homme aux oies cendrées », il a démontré que remplaçant la mère par un leurre, comme une oie ou une personne, il était possible d’établir un lien de filiation avec le nouveau-né. Son travail a mis en lumière la relation entre l’instinct et l’apprentissage, un rapport central dans ses études sur le comportement animal.
Méthodologies de recherche en éthologie
L’observation du comportement animal repose sur plusieurs approches clés, notamment l’étude en milieu naturel ou en environnement simulé, ainsi que l’expérimentation contrôlée en laboratoire. Ces méthodes permettent de mieux comprendre la vie sociale, le territoire, la reproduction, la communication, l’alimentation et les déplacements des animaux. Les stimuli qui motivent ces comportements peuvent venir de l’intérieur (facteurs endogènes) ou de l’environnement extérieur (facteurs exogènes).
La part innée et acquise dans le comportement
Les débats persistent quant à la construction des comportements. Certains éthologues soulignent que certaines réactions sont innées, présentes dès la naissance, comme la capacité de vol chez une jeune araignée ou le tissage précis d’une toile sans apprentissage. D’autres considèrent que l’expérience et l’apprentissage jouent un rôle primordial, par exemple dans le développement du chant chez les jeunes oiseaux ou dans la maîtrise de techniques spécifiques, comme l’ouverture de bouteilles par certaines espèces.
Techniques d’observation utilisées par l’éthologue
Il existe deux principaux types d’observation : le suivi naturel, qui consiste à étudier les animaux dans leur habitat sans intervention, et l’observation expérimentale, conduite en laboratoire où l’on contrôle des variables telles que la température ou la nourriture. Ces approches permettent d’obtenir des données riches et variées sur le comportement animal.
L’état actuel de l’éthologie
Aujourd’hui, l’éthologie sert autant la recherche scientifique que la conservation ou l’élevage. Elle s’est enrichie de plusieurs branches spécialisées, comme l’éthologie humaine, qui tente d’appliquer les méthodes de l’étude comportementale à l’homme pour mieux comprendre ses sociétés. Par ailleurs, l’éthologie appliquée cherche à améliorer la coexistence entre humains et animaux, à préserver les espèces et à favoriser le bien-être des animaux en captivité. Des principes fondamentaux, tels que les 5 libertés, encadrent ces pratiques : absence de faim ou de soif, absence de peur, de stress ou de douleur, et la possibilité pour l’animal d’exprimer naturellement ses comportements propres à son espèce, notamment dans un contexte social.