L’anxiété de séparation chez les animaux domestiques

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Chez certains animaux domestiques, le sentiment d’angoisse lors de leur séparation de leur propriétaire est un trouble courant, mais ses nuances méritent d’être précisées. À quel moment cette nervosité apparaît-elle ? De quels individus ou éléments l’animal doit-il se détacher ? Est-ce un problème qui peut se résoudre ? Et quelles mesures prendre pour anticiper ou réduire cette anxiété ? Notre guide répond à toutes ces interrogations.

Origines de l’anxiété de séparation chez les animaux de compagnie

Ce trouble, également désigné par les termes “attachement excessif” ou “névrose d’abandon”, concerne principalement les chiens, surtout lorsque ces derniers développent une dépendance excessive à leur maître. En règle générale, un chiot se forge un lien fort avec sa mère dès la naissance. Cependant, vers l’âge de trois mois, il commence à apprendre à devenir plus indépendant. Lorsqu’un humain adopte un chiot, celui-ci, encore tout jeune, peut substituer l’affection de sa mère par celle de sa nouvelle famille ou d’un membre en particulier. La difficulté survient lorsque cette transition n’est pas terminée avant la puberté, empêchant l’animal de devenir autonome affectivement, ce qui le rend incapable de supporter la séparation.

Certains cas résident dans le manque d’habitudes ou d’apprentissage concernant la solitude. Ces situations ne sont pas naturelles pour l’animal, qui n’a souvent jamais été seul auparavant. La pandémie de COVID-19 en a été une cause indirecte. La cohabitation accrue, liée au télétravail, a favorisé l’adoption d’animaux, mais le retour à une routine de travail normale a laissé certains animaux isolés, suscitant leur anxiété lors de l’absence de leur maître.

Une affection excessive due à une instinctive crainte de perdre un proche, ou encore une dépression ou un trouble phobique, peut également pousser un chien ou un chat à s’attacher de façon démesurée à une personne de leur environnement pour apaiser leur anxiété. La perte de cette figure de réconfort engendre alors une détresse palpable chez l’animal, qui, ne percevant pas forcément le chronomètre comme nous, vit cette séparation comme une rupture difficile à vivre.

Une éducation inadéquate peut aussi jouer un rôle. Par exemple, un chien doté d’un comportement dominant pouvant contrôler ses entrées et sorties peut manifester des comportements qui ressemblent à de l’anxiété, mais qui relèvent plutôt d’un trouble de la dominance ou d’une sociopathie.

Ce trouble est-il fréquent ?

Le souci du bien-être animal, ainsi que la meilleure connaissance des comportements de nos compagnons, contribuent souvent à réduire le risque d’anxiété de séparation. Mettre en place des stratégies spécifiques, que nous détaillerons plus bas, aide grandement. Pourtant, il reste des chiens pour qui la solitude est une épreuve insurmontable, même dans un contexte où l’on tente d’encadrer leur socialisation.

La majorité des spécialistes ont évoqué surtout les chiens, car leurs tempéraments les rendent plus vulnérables à ces troubles. Cependant, certains chats également peuvent en souffrir, même si leurs comportements diffèrent un peu.

Comment reconnaître les signes d’une anxiété de séparation

Dans tous les cas, il est prudent de consulter un vétérinaire, qui pourra confirmer voire infirmer vos suspicions. Il pourra également vous orienter vers la meilleure conduite à adopter, adaptée à votre mode de vie. Un animal souffrant d’anxiété en votre absence peut manifester plusieurs comportements :

  • Des aboiements, des gémissements ou des hurlements persistent, dès qu’il comprend que vous quittez la maison, et ce durant toute votre absence ;
  • Des actes de destruction comme mâcher ou déchiqueter meubles, vêtements ou autres objets dans la maison ;
  • Une régression dans l’apprentissage de la propreté ou l’apparition d’accidents en votre absence, malgré un bon contrôle auparavant.

Avant même votre départ, le chien peut se mettre à trembler, saliver excessivement ou montrer d’autres signes de stress. Il peut également présenter un comportement de chiot, comme uriner sans lever la patte ou montrer des retards dans ses chaleurs. Lors des promenades, ces animaux cherchent souvent à rester proche de leur maître, voire à maintenir un contact visuel constant.

Chez le chat, on retrouve des comportements similaires, tels que :

  • Des mictions ou défécations hors des zones habituelles ;
  • Une vocalisation excessive ;
  • Une tendance à détruire ou à manipuler les objets de la maison de manière compulsive.

Comment empêcher l’apparition de l’anxiété de séparation

Un animal ayant grandi en étant constamment entouré d’attention et de présence ne peut pas, du jour au lendemain, être laissé seul. Des gestes simples permettent de prévenir ou de limiter l’apparition de ces troubles. Adopter une approche proactive vaut mieux que tenter de corriger après coup.

Pour un chien, il est conseillé de faire semblant de partir régulièrement : en enfiler ses vêtements de sortie, ramasser ses clés ou prendre son sac, mais sans réellement quitter le logement. Graduellement, il faut faire des sorties très courtes puis les étendre, en proposant des distractions — notamment des jouets contenant des friandises — lors de vos absences. Attention à ne pas donner trop de friandises pour éviter une prise de poids excessive. Lors de vos départs ou retours, privilégiez une attitude calme, sans excès d’enthousiasme, et terminez toujours par un moment de détente ou d’exercice pour apaiser votre animal.

Pour les chats, il est également recommandé de détourner leur attention avec des jouets ou des caches où vous glissez des friandises. Jouez avec eux pour stimuler leur mental avant votre absence, afin de réduire leur stress.

Peut-on espérer qu’un animal atteint d’anxiété de séparation redeviendra normal ?

Le diagnostic précis joue un rôle clé. Il doit prendre en compte plusieurs éléments, comme :

  • L’âge et le sexe de l’animal ;
  • Les comportements problématiques observés ;
  • La durée et la fréquence de ces comportements ;
  • La nature de la relation avec le ou les propriétaires, notamment leur degré d’attachement et la hiérarchie établie ;
  • Les éventuels examens vétérinaires complémentaires.

Un diagnostic global permet d’évaluer l’évolution possible et de planifier une intervention adaptée. Sans cela, il est facile de gaspiller du temps, de ne voir aucune amélioration, voire d’aggraver la situation.

En cas de confirmation, un professionnel de la comportement et du dressage pourra élaborer un programme personnalisé pour aider votre animal à retrouver une stabilité émotionnelle, avec une capacité à s’attacher de façon saine. Il pourra également proposer un traitement médicamenteux ou naturel, comme des phéromones ou des huiles essentielles, pour aider à calmer l’animal. Parfois, des médicaments psychotropes peuvent également être recommandés.

Avec de la persévérance, il est souvent possible d’améliorer durablement le comportement de votre compagnon. Ce processus demande du temps, comparable à une psychothérapie humaine. Il peut également nécessiter d’adopter de nouvelles habitudes, en évitant certains stimuli déclencheurs, afin de favoriser la sérénité de votre animal. Chaque petit détail a son importance dans cette démarche.