Les mygales, souvent sources d’inquiétude pour ceux qui en ont peur, sont des créatures que beaucoup redoutent. Cependant, malgré leur apparence parfois effrayante et leur venin puissant, aucune espèce de cette famille ne peut causer la mort d’un humain, même parmi celles qui sont venimeuses. Les threats réelles concernent plutôt certaines tarentules telles que la veuve noire, surnommée la célèbre veuve noire à cause de son venin potentiellement dangereux.
Aujourd’hui, il est tout à fait envisageable de posséder une mygale chez soi. Certaines personnes passionnées, qui s’intéressent à ces araignées hors normes, parviennent à en prendre soin en toute sécurité et responsabilité.
Si vous envisagez de vous lancer dans l’élevage de ces animaux, il est essentiel, comme avec tout autre compagnon, de se renseigner en amont sur l’espèce choisie et de bien réfléchir avant de faire l’acquisition. La prudence est particulièrement de mise avec les mygales, qui nécessitent une attention spécifique.
Qu’est-ce qu’une mygale ?
Contrairement à certaines idées reçues, les mygales ne font pas partie des insectes, mais sont des arthropodes appartenant à la classe des arachnides. Leurs variétés sont nombreuses, avec plus de deux milliers d’espèces réparties à travers le monde. Chacune possède ses propres habitudes de vie et particularités.
On peut distinguer trois grands groupes selon leur mode d’existence :
- Les mygales arboricoles : ces araignées vivent principalement dans les arbres. Elles ne descendent que rarement au sol, généralement pour se reproduire ou en période de chasse lorsque la nourriture devient rare dans leur habitat aérien.
- Les mygales terrestres : ce sont probablement les plus connues et les plus imposantes. Leur mode de vie se déroule sur le sol, où elles cherchent leur nourriture, se reproduisent ou se reposent.
- Les mygales maçonnes : leur mode de vie souterrain a inspiré de nombreux récits d’horreur. Ces araignées creusent un terrier qu’elles tapissent de leur toile, puis couvrent l’entrée de cette tanière d’un voile presque invisible. Elles se tapis au fond du terrier en attendant qu’une proie touche la toile, qu’elles chasseront rapidement pour l’emporter à l’intérieur.
La mue chez les mygales est un processus essentiel, leur permettant notamment de régénérer d’éventuels membres perdus. Lors de cette étape, l’animal sort entièrement de sa vieille peau, processus pouvant paraître spectaculaire ou inquiétant. Si vous remarquez votre mygale toute nue dans son terrarium, il s’agit très probablement de la mue en cours.
S’assurer de bien connaître la mygale avant de l’adopter
Prendre une mygale n’est pas une décision à la légère. Ces animaux présentent des caractéristiques différentes de celles des animaux de compagnie classiques. Il faut donc faire preuve de préparation et de responsabilité. Voici les questions essentielles à se poser :
- Ai-je la certitude de ne pas craindre ces araignées ? Il est primordial d’être à l’aise avec leur présence. La peur ou l’anxiété peuvent compliquer leur entretien ou rendre toute manipulation difficile, voire dangereuse. Il est conseillé de rencontrer des passionnés ou des professionnels pour mieux connaître l’espèce qui vous intéresse et évaluer votre propre ressenti.
- Peux-je assurer leur soin sur le long terme ? Les mygales ont une espérance de vie qui dépasse souvent 25 ans, ce qui implique de s’engager pour une période très longue.
- Une mygale doit-elle être considérée comme un objet de curiosité ou de show-off ? Ce n’est pas une motivation valable, car il faut respecter leur nature. Leur manipulation doit rester occasionnelle et effectuée avec douceur, car cela peut provoquer beaucoup de stress chez l’animal.
- Y a-t-il un risque de morsure ? Bien que rare, une morsure peut survenir si la mygale se sent menacée. Sans danger mortel pour l’homme, elle peut néanmoins causer une douleur comparable à une piqûre de guêpe. Les personnes allergiques doivent faire preuve d’une grande prudence ou envisager d’autres animaux.
- Quelle espèce me convient le mieux ? La diversité des mygales est importante, et chaque espèce a ses particularités en termes de soins. Il est crucial de choisir celle qui correspond à votre environnement et à vos capacités d’élevage, tout en veillant à ne pas acquérir une espèce en danger de disparition.
Un dernier point, mais non le moindre : assurez-vous que votre animal provient d’un élevage en captivité. Cela garantit qu’il est déjà acclimaté à la vie en confinement, tout en évitant de soutenir le braconnage et le commerce illégal, responsable de nombreuses morts d’individus sauvages.
Aménager un terrarium adapté à la mygale
La taille minimale recommandée pour un terrarium est d’au moins 30 cm de largeur sur 60 cm de longueur. La hauteur doit être choisie en fonction de l’espèce, en étant plus importante pour les araignées arboricoles ou maçonnes. Une hauteur excessive peut rendre la chasse difficile pour l’animal, il faut donc équilibrer ses besoins.
Attention à ne pas trop agrandir le logement, car une mygale qui se sent perdue aura du mal à chasser et à vivre confortablement.
Équipement essentiel pour le terrarium
Les mygales étant sujets à un stress élevé, il est indispensable de leur offrir des cachettes naturelles, comme une pièce de liège ou un pot de fleur adapté. Ces refuges leur permettront de se sentir en sécurité.
Des branches et des plantes comme du lierre, si elles sont propres et exemptes de bactéries, offriront des points d’escapade et de grimpe. Enfin, du terreau pour fleurs peut constituer le sol idéal.
Si l’espèce est nocturne, il est recommandé de placer le terrarium dans un endroit calme, à l’abri de la lumière directe, des courants d’air ou du bruit excessif.
Température et hygrométrie dans le terrarium
Les mygales ont des besoins modérés en termes de chaleur et d’humidité. La température doit généralement osciller entre 20 et 25°C, selon les spécificités de chaque espèce. Informez-vous sur leurs exigences spécifiques.
Pour maintenir la chaleur, l’usage de câbles ou tapis chauffants est recommandé, surtout pour les espèces nocturnes. Pour les araignées actives durant la journée, une ampoule électrique chauffante peut suffire. Tout ce matériel est disponible en animalerie ou chez des spécialistes.
Concernant l’humidité, il est conseillé de vaporiser périodiquement le terrarium. Veillez toutefois à ne pas sur-humidifier, cela pourrait favoriser la prolifération de moisissures ou de bactéries.
Nourrir sa mygale
Les mygales se nourrissent exclusivement d’animaux vivants qu’elles doivent chasser. Des insectes comme les grillons, les sauterelles ou les blattes, facilement disponibles en animalerie, sont parfaits pour leur apporter leur ration. La fréquence d’alimentation dépend de leur taille et de leur âge, mais surtout évitez de nourrir une mygale en période de mue, car elle est alors vulnérable. Les prédateurs comme les grillons, très voraces, pourraient alors représenter une menace pour la mygale si celle-ci est immobile.
N’oubliez pas de toujours mettre à disposition de l’eau fraîche en quantité suffisante.
Prendre soin de sa mygale
Ce type d’animal est généralement peu sujet aux maladies. Cependant, il faut surveiller son état quotidiennement pour détecter toute anomalie potentielle.
Nettoyez le terrarium en retirant les déchets alimentaires, et ne le désinfectez qu’une fois par an. Un nettoyage fréquent pourrait provoquer du stress inutile chez votre animal.
En cas de problème sérieux ou de doute sur sa santé, consultez un vétérinaire spécialisé en animaux exotiques ou en arachnides.
Bien que leur mode de vie singulier puisse fasciner certains passionnés, il est important de garder à l’esprit que les mygales nécessitent une attention particulière. Leur comportement hors du commun en fait des sujets captivants, mais leur entretien exige responsabilité et connaissance.