De plus en plus populaire, l’écopastoralisme représente une alternative économique et respectueuse de l’environnement aux méthodes traditionnelles de débroussaillage. Ce mode de gestion consiste à faire « tondeur » les espaces verts à l’aide d’animaux à quatre pattes, plutôt que par des machines ou des produits chimiques.
Qu’est-ce que l’écopastoralisme ?
L’écopastoralisme, ou éco-pâturage, désigne une technique de nettoyage écologique des milieux naturels en utilisant des herbivores. Anciennement courante dans les zones rurales et montagneuses, cette pratique a été remplacée majoritairement par la mécanisation et la chimie après la Seconde Guerre mondiale. Cependant, la prise de conscience environnementale et la nécessité de préserver la biodiversité ont ravivé cet héritage traditionnel. Elle apparaît aujourd’hui comme une solution durable pour l’entretien des espaces verts.
Quels animaux interviennent dans l’écopastoralisme ?
Plusieurs espèces herbivores, telles que les moutons, chèvres, bovins, chevaux, ânes, poneys, ou encore camélidés (lamas, alpagas), peuvent participer à cette technique. Toutefois, les moutons et chèvres restent les plus couramment utilisés en raison de leur adaptabilité et de leur capacité à intervenir sur divers terrains. Pour garantir leur survie dans des conditions extérieures difficiles, on choisit généralement des races rustiques, qu’elles soient locales ou non. La sélection des animaux est également adaptée à la configuration spécifique du site à entretenir. Voici quelques exemples :
- Les ovins, réputés pour leur capacité à tondre naturellement, sont prisés dans la gestion écologique des espaces, notamment dans les zones humides ou difficiles d’accès. Certaines races, comme le mouton d’Ouessant, s’avèrent particulièrement précieuses pour leur rôle de sauvegarde, étant menacées ou peu productives en laine ou viande. En plus de réduire la végétation, ils enrichissent aussi le sol avec leur fumier, stimulant la biodiversité.
- Les caprins excellent dans l’élimination des mauvaises herbes dans des terrains escarpés ou encombrés, comme les collines ou les friches forestières. Leur appétit pour des plantes comme la renouée du Japon ou l’ortie, ainsi que leur immunité naturelle face aux épines, en font d’indispensables défricheurs, notamment pour déloger des espèces invasive ou indésirables.
- Les bovins, en particulier les races rustiques comme la Highland Cattle, sont adaptés aux grands espaces plats ou marécageux. Leur activité de piétinement aide à maintenir les zones plus vastes et sensibles, travaillant en complémentarité avec d’autres espèces comme les équidés qui préfèrent consommer des jeunes pousses dans des terrains plus ouverts ou humides.
- Les équidés, tels que certaines races de chevaux ou poney, ont besoin d’espace pour se développer en bonne santé. Ils jouent un rôle dans la gestion des terrains étendus, y compris dans des environnements marécageux ou accidentés, en particulier pour la préservation d’espèces comme le Pottok ou le cheval de Camargue.
- Les petits camélidés, notamment les lamas et alpagas, participent aussi à l’entretien d’aires sensibles telles que les zones boisées fragiles, grâce à leur mode de déplacement doux qui n’endommage pas la couche de sol.
Quels sont les bénéfices de l’écopastoralisme ?
La pratique de l’éco-pâturage possède de nombreux avantages, aussi bien pour l’environnement que pour la gestion des terrains :
- Elle permet d’accéder à des zones inaccessibles aux machines ou aux produits chimiques.
- Elle réduit significativement les coûts liés à l’entretien, notamment dans les endroits difficiles d’accès.
- Elle contribue à la sauvegarde de races anciennes ou menacées, participant ainsi à la conservation de la diversité génétique.
- Elle favorise la biodiversité en encourageant le retour d’insectes et d’oiseaux, autrefois repoussés par l’activité humaine mécanique.
- Elle contrôle naturellement la prolifération d’espèces végétales invasives ou indésirables, évitant leur installation massive.
- Un entretien sans carburant, électricité ou produits chimiques limite l’empreinte écologique et carbone des interventions.
- Elle permet de diminuer la quantité de déchets verts produits, tout en évitant le bruit associé à la tonte mécanique.
- Elle offre de nouvelles sources de revenus qui soutiennent le maintien des éleveurs dans des zones rurales.
- Elle crée aussi des espaces agréables et pédagogiques, propices à la promenade, à l’échange et à la sensibilisation pour tous, petits et grands.
À qui s’adresse l’écopastoralisme ?
En France, cette méthode s’est développée dès les années 2000 dans des villes comme Lille, Lyon ou Montpellier, notamment parce que la réglementation locale restreint l’usage de certains herbicides dans les espaces publics. Depuis 2017, les collectivités territoriales privilégient l’éco-pâturage pour gérer leurs parcs et jardins. Cette démarche écologique concerne aussi bien les structures publiques que les entreprises et les particuliers. Par exemple, des acteurs comme la SNCF exploitent cette technique pour préserver les abords de leurs voies ferrées, combinant leurs efforts avec des moyens mécaniques ou phytosanitaires. Moutons, chèvres, vaches ou mini-poneys participent ainsi à la lutte contre la végétation invasive, tout en améliorant la visibilité pour le personnel de maintenance et la sécurité ferroviaire.
Qui propose des services d’écopastoralisme ?
Face à une demande croissante, des éleveurs, associations et prestataires spécialisés en éco-pâturage offrent désormais leurs services. La sélection des animaux, leur nombre, leur race et leur âge sont déterminés selon la végétation à éliminer, la configuration du site et le climat local. L’éco-pâturage contribue également au respect des normes environnementales telles que la certification ISO 14001 et peut être intégré dans la gestion de sites protégés, comme ceux relevant de Natura 2000.