Pour de nombreux amoureux de la nature, l’automne est une saison particulièrement attrayante, offrant un spectacle visuel exceptionnel où les feuillages flamboyants transforment chaque promenade en une véritable immersion chromatique. C’est également la période idéale pour récolter une variété impressionnante de champignons. Lors de vos excursions, il n’est pas rare de croiser certains animaux qui profitent de cette saison pour se préparer à l’hiver en étant très actifs.
1 – Contempler l’écureuil roux
C’est un petit mammifère roux bien connu pour ses habitudes de stockage de nourriture afin de survivre aux rigueurs de l’hiver, qu’il passe souvent dans le creux d’un arbre. Ces animaux vivent généralement en solitaire, sauf durant la saison reproductrice. Leur territoire, défini comme leur « domaine vital » par les experts, n’est pas un espace strictement revendiqué, car ils n’y défendent pas leur zone contre d’autres, mais la partagevolontiers. La taille de cette aire varie selon plusieurs éléments, notamment :
- Le type d’environnement dans lequel ils évoluent,
- La disponibilité alimentaire saisonnière,
- Le sexe de l’animal (les mâles peuvent couvrir entre 5 et 30 hectares, tandis que les femelles occupent de 2 à 20 hectares).
À leur naissance, les jeunes restent souvent près du nid durant quelques mois, puis s’éloignent pour leur autonomie, en s’aventurant plus loin si la nourriture devient rare sur leur territoire d’origine.
De jour, l’écureuil roux est très actif, ce qui explique qu’il puisse être aperçu lors de balades. Son degré d’activité varie selon la saison : à l’automne, il est surtout visible à l’aube et en fin de journée. Pendant l’hiver, il limite considérablement ses mouvements pour éviter les intempéries, restant cependant hors de l’état d’hibernation. En cette saison, il se concentre principalement à constituer des réserves de nourriture qu’il pourra consommer à sa convenance, sans fournir d’efforts importants.
En tant qu’omnivore opportuniste, il adapte son alimentation aux ressources disponibles dans son environnement. L’automne et l’hiver, ses repas préférés incluent essentiellement des fruits d’arbres : graines de conifères, faînes, châtaignes, glands, noisettes, noix, ainsi que des cônes. Il collecte également des champignons qu’il fait sécher avant de les stocker. Les réserves ne sont pas toujours retrouvées : il oublie parfois quelques caches, mais cette dispersion participe à la régénération naturelle des forêts. Cependant, ses habitudes de fouilles endommagent aussi l’écorce protectrice des arbres, ce qui peut provoquer des dommages, surtout dans les forêts de conifères. Chez d’autres types de végétation, l’impact reste modéré, en raison d’une population d’écureuils relativement faible.
Sa couleur rousse lui permet de se fondre dans les feuillages d’automne, comme ceux du chêne ou du mélèze. Pour avoir la chance de l’observer, privilégiez les zones boisées où la majorité des arbres restent verts toute l’année, comme les pins et les sapins. Sa présence se repère souvent par ses sautillations dans la canopée, surtout en étant attentif à ses mouvements rapides. Il faut faire preuve de rapidité, car cet animal est particulièrement vif, mais il peut également être aperçu au sol en quête de nourriture.
2 – Admirez le cerf et la biche
Ces grands cervidés évoluent aussi bien dans les forêts feuillues que dans les plaines. Au début de l’automne, vers la fin septembre jusqu’au début octobre, ils se manifestent par leur célèbre “brame”, un appel particulier du mâle en période de rut. Présents dans toute la France, ils laissent derrière eux de multiples traces de leur passage, telles que empreintes, excréments, branches cassées ou écorces arrachées. Lors des phases de rut, les cerfs frottent leur front contre les arbres pour marquer leur territoire, laissant parfois des marques sur l’écorce. La période de reproduction est particulièrement éprouvante : les mâles dépensent énormément d’énergie, parfois sans manger pendant plusieurs jours, et peuvent perdre jusqu’à 20 kg. Pour observer ces grands mammifères en toute sécurité, il est conseillé de se rendre dans des zones où l’observation est encadrée, comme en Sologne ou au château de Chambord. Passé cette saison, leur comportement revient à la normale : ils se remettent à manger, privilégiant les ramilles et jeunes pousses, avec un système digestif qui s’adapte à cette nourriture moins riche.
3 – Observer les oiseaux migrateurs
Au mois d’août, plusieurs espèces d’oiseaux amorcent leur déplacement vers des régions plus chaudes. Parmi elles, la grue cendrée, qui peut mesurer entre 1,10 et 1,30 m pour une envergure atteignant 2,30 m, est le plus grand échassier européen. Son plumage est principalement gris, avec une bande blanche visible le long du cou et des plumes noires à la queue. Lorsqu’elles annoncent le retour du froid vers leurs aires de nidification dans le nord, ces grues empruntent la voie Nord-Est / Sud-Ouest en traversant la France, pour rejoindre l’Espagne. Sur leur passage, de nombreux observateurs se rassemblent dans des endroits stratégiques, comme les bords de Loire, où leur vol à basse altitude ou leur halte de quelques jours permet une meilleure observation.
Les oies cendrées suivent également cette route, effectuant leur migration post-nuptiale entre septembre et mi-décembre. Leur passage se divise en deux vagues principales : la première en octobre, la seconde vers la mi-novembre. Leur formation classique en V est facilement reconnaissable, même si elles interviennent occasionnellement pour ajuster leur altitude en montant ou descendant lors de vols à la recherche d’air chaud, ce qui les distinguent des oies cendrées.
En automne, d’autres oiseaux migrateurs, comme certains rapaces, sont également visibles. Par exemple, lors d’une promenade dans les cols vosgiens début octobre, il est courant d’observer des dizaines de milliers de pigeons et fringilles passant en altitude ou en vol direct. En même temps, il est fréquent de croiser des oiseaux de proie tels que le milan royal, l’épervier et la buse variable, qui profitent de cette période pour effectuer leurs migrations.
4 – Prévoir l’observation du chevreuil
Le chevreuil, petit cervidé mesurant entre 60 et 70 cm au garrot, est largement répandu en France métropolitaine. Sa présence est plus rare sur les îles. Son comportement et sa fréquence de rencontre dépendent largement de son environnement. En automne, il privilégie les fruits tels que sorbiers, églantiers ou merisiers, tout en complétant son alimentation avec des champignons. Les endroits favorables à son observation sont généralement les lisières de forêt, les zones proches de grandes cultures ou de prairies, surtout aux premières heures du matin ou en fin de journée, à la tombée du jour.
Il est très sensible aux perturbations et endure mal d’être surpris. Pour augmenter ses chances d’être aperçu, il faut donc adopter une tenue sombre, adaptée à son habitat, et éviter tout mouvement ou bruit suspect. Se couvrir le visage et les mains, ou dissimuler sa silhouette avec un filet ou un poncho, permet également de se fondre dans le décor et d’augmenter la probabilité d’observation.
5 – Observer le sanglier
Le sanglier, mammifère sauvage souvent rencontré en Europe de l’Ouest, est également une cible d’observation. Sa méfiance est grande, notamment en période de chasse. Lors d’une promenade, on peut repérer sa trace à travers les « boutis » – des sillons creusés dans le sol par son groin. Il recherche activement des tubercules et des champignons, utilisant ses défenses et son groin pour fouiller le sol. Ses empreintes sont assez caractéristiques : ses pattes sont larges, avec deux doigts saillants au fond. Les zones proches des points d’eau sont souvent privilégiées, car ces animaux aiment s’y baigner dans la boue pour lutter contre les parasites, laissant souvent des marques de frottement sur les troncs d’arbres pour s’en débarrasser. Leur équipement auditif très performant leur permet d’alerter rapidement en cas de danger, bien qu’ils puissent aussi produire des bruits importants en groupe, comme des grognements ou des bruits de pas, qui découragent toute approche. La faible vision de ces animaux oblige à faire attention au sens du vent lors de votre observation, car leur odorat est également développé. Leur comportement et leur vigilance en font des animaux difficiles à approcher par hasard.