Animal hermaphrodite : définition et enjeux

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Observer le comportement animal à proximité du nôtre facilite souvent la compréhension de leur mode de vie. Cependant, leurs différences naturelles, notamment en termes de reproduction, ont pipe en admiration. L’hermaphrodisme est une de ces particularités fascinantes que cet article souhaite vous expliquer en détail, en commençant par un aperçu général de ses mécanismes, avant de se concentrer sur quelques exemples spécifiques.

Comprendre l’hermaphrodisme

La diversité dans la nature est impressionnante. Contrairement à l’idée qu’il n’y aurait qu’un seul type d’hermaphrodisme, il existe plusieurs modalités différentes.

Le premier est ce qu’on appelle l’hermaphrodisme successif, où la personne ou l’animal change de sexe au cours de sa vie. Parmi eux, on distingue :

  • La cas ément successif, dans lequel l’individu commence sa vie en tant que mâle ou femelle puis change de sexe par la suite.
  • Le transfert de sexe en sens inverse, où la transformation se fait dans l’autre sens, d’un état femelle à mâle ou vice versa.
  • Un processus dans lequel un individu alterne ses sexes plusieurs fois au fil de sa vie.

Les variation survenant au cours de la vie sont généralement liées à un mélange de facteurs génétiques et environnementaux. En revanche, il existe aussi l’hermaphrodisme simultané, où un animal possède simultanément des organes reproducteurs mâles et femelles. Ces derniers, le plus souvent situés dans des endroits distincts, ne fonctionnent pas nécessairement en même temps : la production de gamètes mâles et femelles peut se faire à des moments différents. Cette forme n’est pas toujours présente tout au long de la vie de l’individu. Typiquement répandu chez certains invertébrés, ce phénomène est plutôt un cas d’anomalie chez les vertébrés, survenu durant le développement embryonnaire.

Chez certains hermaphrodites, la capacité à utiliser leur propre sperme pour fertiliser leurs œufs, appelée autofécondation, est une option. Toutefois, cette capacité n’est pas systématique pour toutes les espèces hermaphrodites qui privilégient souvent la fécondation croisée, aussi connue sous le nom d’allofécondation.

Quels bénéfices tirer de l’hermaphrodisme ?

La mise en œuvre de l’hermaphrodisme repose sur des stratégies de reproduction avantageuses dans certains contextes. Par exemple, chez des êtres immobiles ou peu mobiles comme les mollusques, la nécessité de parcourir de longues distances pour trouver un partenaire peut poser problème. La reproduction par autofécondation ou par partages avec d’autres individus permet alors d’éviter ces déplacements coûteux en énergie. Une hermaphroditie qui permet de se reproduire seul offre une grande autonomie, avantage notable pour certaines espèces.

Il existe cependant des situations où l’interaction entre deux hermaphrodites peut engendrer des conflits, notamment lorsqu’ils privilégient tous deux la solution la moins dispendieuse. En règle générale, deux facteurs principaux influencent la présence de cette strategy : une faible densité de population ou une croissance lente. Ce qui favorise la reproduction chez des espèces où la majorité des membres ne se déplace pas facilement ou rapidement.

Exemple du lièvre de mer

Le mollusque appelé aplysie, ou lièvre de mer, est un gastéropode sans coquille, pouvant atteindre 60 cm. Son nom lui vient de ses tentacules tactiles, évoquant celles des lièvres. Il nage ou rampe à l’aide de ses expansions de manteau ou de son pied musclé, et se retrouve souvent dans les herbiers marins de l’Atlantique, de la Manche et de la Méditerranée. Il n’évolue pas au-delà de 20 mètres de profondeur et ses principales défenses naturelles sont la fuite par l’émission d’un nuage d’encre violette, ainsi que la toxicité de sa chair qui dissuade de nombreux prédateurs.

Sa population fluctue largement chaque année, influencée par les variations de température maritime. Pendant une période de reproduction qui couvre environ sept mois, ces mollusques forment de longues chaînes où chacun joue un rôle de mâle ou de femelle à un moment donné. La reproduction continue avec une hermaphrodisme simultané : chaque individu dépose son sperme dans l’orifice génital de son voisin, qui occupe la position inférieure dans la chaîne. Ainsi, tous deux sont à la fois mâles et femelles. La maturité sexuelle est atteinte dès deux mois, et ils pondent jusqu’à 100 millions d’œufs, qu’ils ensemencent à intervalles réguliers avant de mourir peu après.

Exemple des escargots

Comme le lièvre de mer, les escargots possèdent également une hermaphrodisme simultané. Lors de leur rencontre, ils s’engagent dans une période de mûtualisation où ils échangent des dards, de petits organes en forme de harpon. Ces derniers jouent un rôle clé dans la compétition pour la fertilité : le dard qui perce la peau de l’autre augmente ses chances de réussite lors de la fécondation. L’accouplement dure plusieurs heures, durant lesquelles ils se livrent à cette danse de compétition génétique.

Le poisson-clown

Ce poisson a adapté son développement pour survivre en milieu hostiles, notamment grâce à sa capacité à résister aux tentacules urticants d’anémones de mer. Son mode de reproduction est basé sur la protandrie : il naît mâle, mais dans un groupe structuré autour d’un couple dominant. Lorsqu’une femelle meurt, le plus fort des juvéniles change de sexe pour devenir la nouvelle femelle, permettant ainsi de maintenir la stabilité de la population. Si le mâle principal décède, le plus robuste des jeunes mâles devient le nouveau reproducteur. Cette dynamique régule naturellement la densité des individus, évitant une surcharge de l’environnement.

Les étoiles de mer

Chez les étoiles de mer, on trouve à la fois des espèces hermaphrodites simultanées et séquentielles, illustrant la diversité de cette stratégie dans cette famille d’animaux.

Le ver de terre

L’organisme choisi par le ver de terre est également la protérogynie. Ce mollusque commence sa vie en tant que mâle, puis se transforme en femelle à l’âge adulte. Lorsqu’il est prêt à se reproduire, il forme un bourrelet spécifique, le clitelum, qui s’étend pour permettre aux deux vers de s’accrocher et d’échanger leur sperme. Suite à cette étape, les organes reproducteurs mâles se régressent rapidement, laissant place aux caractéristiques femelles, avec lesquelles ils fécondent leurs propres ovules en stockant les spermatozoïdes reçu lors de l’accouplement.