Dès le collège, la formation aux premières démarches de secours permet de sauver des vies en intervenant rapidement pour stabiliser ou traiter une personne en détresse. Ces techniques, lors d’une urgence, ont montré leur efficacité pour préserver la vie d’un individu inconscient ou en danger.
Qu’en est-il pour nos animaux ? Vous vous demandez sûrement si des gestes similaires existent pour intervenir auprès de votre compagnon à quatre pattes en cas de problème sérieux. Dans cet article, nous vous expliquons ces démarches, surtout pour les chiens et les chats, car leur taille facilite la détection précoce d’un trouble ou une intervention adaptée.
La même logique s’applique à l’humain et à l’animal
Comme pour l’être humain, nos animaux domestiques peuvent se retrouver face à des soucis de santé ou des blessures graves nécessitant une assistance immédiate. Bien entendu, rien ne remplace l’intervention d’un vétérinaire ou d’un professionnel de la santé, mais effectuer certains gestes simples ou préparer le compagnon à une évacuation peut augmenter ses chances de survie.
Que votre animal soit gravement blessé ou très mal en point, il est crucial de rester calme. La panique pourrait aggraver la situation, surtout chez un animal qui ne peut exprimer sa douleur verbalement. Parler doucement, avec douceur, est conseillé, car cela peut rassurer votre animal, même si ses réactions physiques restent souvent la seule indication de son état. Le toucher apaisant, en évitant toute gestuelle brusque, peut aussi lui transmettre un sentiment de sécurité.
1 – Prévenir le centre de soins avant d’arriver
Ce qui peut apparaître comme une perte de temps est en réalité une étape essentielle. Avant de transporter votre animal, appelez le vétérinaire pour décrire sa situation. Vous pourrez recevoir des conseils pratiques pour la première étape de l’aide et, selon l’urgence, le professionnel pourra préparer son équipe à une intervention d’urgence.
2 – Évitez de faire avaler quoi que ce soit à votre animal
Dès que vous constatez que votre animal ne se porte pas bien, la première précaution est de ne pas lui donner à boire ou à manger. Cela pourrait aggraver sa situation, notamment si ses voies digestives ou ses voies respiratoires sont impactées. La priorité est de se concentrer sur le préparer à un déplacement sécurisé.
3 – Limitez la manipulation de votre animal
En cas de choc violent ou d’accident, comme une collision routière, recouvrez l’animal d’une couverture pour le préserver et minimiser les mouvements jusqu’à l’arrivée chez le vétérinaire. Si l’animal est conscient, il est préférable de le garder en laisse pour éviter qu’il ne s’enfuit ou ne se blesse davantage par panique.
Pour le déplacer, il est conseillé de faire glisser une couverture ou une grande serviette sous son corps pour le soutenir. Si vous craignez une blessure à la colonne, envisagez une civière rigide. Travailler à deux personnes pour le soulever est idéal, mais si vous êtes seul, il faut respecter la tête et soutenir délicatement le corps.
4 – Assurer la respiration de l’animal inconscient
La priorité en cas d’inconscience est de dégager les voies aériennes pour permettre à l’animal de respirer. Commencez par retirer tout ce qui pourrait bloquer son cou. Placez-le sur le côté droit, en maintenant sa tête alignée avec son cou, puis ouvrez doucement sa gueule pour tirer et descendre la langue si nécessaire.
Pour un chien à museau aplati, il est recommandé de le mettre sur le ventre, les pattes arrière pliées et les pattes avant écartées, la langue sortie pour faciliter sa respiration. Toujours veiller à ce que les voies respiratoires soient dégagées dans cette position.
5 – Sécuriser votre propre personne
Lorsqu’un animal souffre, il peut adopter une posture défensive ou agressive, notamment en cherchant à se défendre par des morsures. Beaucoup d’animaux anxieux ou douloureux peuvent mordre s’ils se sentent menacés, même si d’ordinaire ils sont gentils. Il est donc crucial d’utiliser des moyens pour protéger votre sécurité, comme une muselière improvisée si vous n’en avez pas.
Si vous n’avez pas de muselière, une cravate ou un lien solide et souple peut faire l’affaire, en veillant à laisser passer l’air et à ne pas serrer excessivement. Attachez-le de façon à ce que les narines ne soient pas obstruées, en nouant le lien au-dessus du museau, derrière les oreilles, en laissant suffisamment d’espace pour respirer.
6 – Gérer une hémorragie importante
En cas de saignement abondant, il faut appliquer un pansement compressif. Déposez une compresse sur la plaie, maintenez-la en place avec une bande ou une bande de contention en la serrant modérément pour arrêter l’hémorragie. Il est conseillé de garder dans sa trousse un pansement spécialement conçu pour cet usage.
Si vous n’en avez pas, utilisez un linge propre comme une serviette ou un mouchoir épais. Maintenez la pression avec un lien ou une bande, mais évitez les techniques comme le garrot qui nécessitent une pratique spécifique. Un mauvais usage peut entraîner une paralysie ou une amputation, donc seul un professionnel doit utiliser cette méthode.
Si le saignement provient d’une cavité naturelle (nez, bouche, oreilles), il est souvent préférable de laisser le sang s’écouler, plutôt que de comprimer ou d’obstruer la sortie.
7 – En cas de difficulté respiratoire
Si votre animal a du mal à respirer, retirez immédiatement son collier et ouvrez doucement sa gueule en tirant la langue pour libérer l’accès aux voies aériennes. Vérifiez qu’aucun corps étranger ne bloque la bouche ou le nez.
En cas d’étouffement, il peut pousser des sifflements, agiter frénétiquement son museau ou avoir les muqueuses bleutées. Dans cette situation, il faut provoquer la toux en tapotant entre les omoplates, en position face à l’animal dont la tête est en bas. Réalisez jusqu’à cinq claques, puis vérifiez si l’objet a été expulsé. Recommencez si besoin.
Si cela échoue, tentez les compressions abdominales pour pousser le corps étranger. Placez vos doigts ou votre poing sous le sternum, puis effectuez de petites pressions vers le haut. Si possible, faites-vous aider pour que l’animal soit dans une position inclinée vers le bas.
En dernier recours, procédez à une réanimation Cardio-pulmonaire. La méthode consiste à placer l’animal sur le côté droit, la tête vers le haut, puis à exercer des pressions rythmiques sur la poitrine et à souffler dans le museau pour insuffler de l’air dans les poumons. Maintenez la bouche close et pincez le nez, en soufflant doucement pour faire entrer de l’air. Effectuez l’enchaînement entre compressions et insufflations selon la taille de l’animal.
8 – En cas d’intoxication
Il est surprenant de constater à quel point de nombreux produits ou végétaux dans notre environnement peuvent être toxiques pour nos animaux. L’antigel, par exemple, a un goût qui ne repousse pas l’ingestion. Certaines plantes d’intérieur ou d’extérieur peuvent provoquer une intoxication lorsqu’elles sont consommées. Sans oublier les raticides ou pesticides utilisés pour l’entretien des espaces communs.
Il est difficile d’identifier souvent l’empoisonnement, mais un signe à surveiller est une salivation excessive. D’autres symptômes, tels que tremblements, vomissements, difficulté à se mouvoir, troubles respiratoires ou diarrhées, peuvent apparaître. Si vous suspectez un empoisonnement, il est crucial d’emporter le contenant du produit ou la plante incriminée chez votre vétérinaire pour l’aider à diagnostiquer et adapter le traitement d’urgence.