Prendre le temps d’observer attentivement les occupants de votre aquarium contribue à calmer votre esprit et à réduire la pression artérielle. Plus que cela, une inspection régulière et minutieuse de la faune aquatique est essentielle pour garantir leur confort et leur santé. Cela fait partie intégrante des actions d’entretien nécessaires pour maintenir un écosystème équilibré chez vous.
Les maladies chez les poissons sont courantes et peuvent s’aggraver rapidement, causant des dégâts importants. Ce n’est pas uniquement une dépense financière qui est en jeu, mais surtout la vie même des animaux. Les conseils partagés ici ont pour objectif de vous aider à reconnaître ces affections. Cependant, nous n’aborderons pas les méthodes de traitement, car le sujet est complexe et requiert souvent l’intervention d’un professionnel ou une expertise spécifique.
Maladies infectieuses chez les poissons
Les maladies transmissibles sont particulièrement préoccupantes, car un seul poisson malade peut rapidement infecter tout le banc. Lorsqu’une infection est détectée, la meilleure solution consiste à isoler l’individu contaminé dans un bac de quarantaine destiné à cet usage, appelé « bac hôpital ».
La maladie des points blancs ou Ichtyophthiriose
Cette pathologie, très répandue en aquariophilie, doit son nom à l’apparition de petites taches blanches sur le corps des poissons, d’où son surnom “maladie des points blancs”. Elle est causée par un parasite appelé Ichthyophthirius multifiliis, fréquent dans l’eau douce, avec son équivalent marin nommé Cryptocaryon irritans.
La vulnérabilité des poissons face à cette infection peut augmenter suite à des facteurs tels que des variations de température, un chauffage excessif ou un refroidissement, ou encore un taux élevé d’ammoniaque, de nitrites ou de nitrates. Un pH ou une acidité déséquilibrés peuvent également favoriser l’apparition des symptômes.
Les premiers signes incluent une agitation inhabituelle ou des sauts à la surface de l’eau. Progressivement, le poisson adopte une teinte grisâtre, et des points blancs apparaissent principalement sur les nageoires et les flancs. Ces points, qui sont en réalité des kystes, se détachent et tombent au fond, permettant au parasite de se disperser dans tout l’aquarium et de contaminer d’autres habitants.
À mesure que le parasite se développe, les poissons deviennent plus lents, peuvent s’immobiliser, éprouver des difficultés respiratoires et perdre leurs écailles, ce qui peut entraîner leur décès, notamment si leur expulsion est avancée. La vitesse de progression de l’infection dépend aussi de la température de l’eau : à environ 25°C, sans intervention, la mortalité peut survenir en trois à quatre jours. Même en cas de survie, ces poissons peuvent développer une certaine résistance à cette maladie.
La maladie du velours ou Oodinium
Apellée aussi “maladie du velours”, cette infection provient du parasite Oodinium pillularis. Comme pour la maladie des points blancs, elle se manifeste par l’apparition de petites taches blanches, mais nécessite une approche différente pour le traitement. Le cycle de vie du parasite comporte plusieurs phases, qui sont identifiables, et son élimination doit intervenir lorsqu’il est en phase libre dans l’eau, hors du corps des poissons.
Les poux de poissons
Des parasites comme Argulus, Livoneca ou Lernaea appelés communément poux de poissons, se fixent sur la surface de l’animal. Leur introduction dans l’aquarium se fait principalement via des poissons déjà infectés. Il est donc primordial d’être vigilant lors de l’achat et de mettre en quarantaine les nouveaux arrivants pour éviter toute contamination.
L’hydropisie
Une pathologie caractérisée par un gonflement abdominal dû à la rétention de liquide, souvent liée à un dysfonctionnement des organes. Les écailles ont tendance à se hérisser, donnant un aspect hérissé au poisson. La cause précise, qu’elle soit virale ou bactérienne, reste encore peu claire. En cas de doute, il est conseillé d’isoler le poisson malade pour limiter la propagation.
La lymphocytose
Souvent surnommée “maladie du choux-fleur”, cette affection est liée à la formation d’excroissances remplies de virus sur la peau du poisson. Si ces nodules éclatent, la contagion se répandra dans l’eau, affectant tout l’aquarium. Il est crucial d’intervenir rapidement, même si les premiers signes peuvent apparaître plusieurs mois après l’infection.
Maladies non contagieuses
La columnariose
Ce mal bactérien touche principalement l’eau douce à des températures supérieures à 15°C. Il se manifeste par un éclaircissement de la peau, des plaques gris-jaune, l’érosion des branchies, et l’accumulation de mucus sur la tête ou le dos. Les symptômes apparaissent rapidement, souvent en une journée, et sans traitement, la mortalité peut survenir en deux ou trois jours, voire en quelques heures lors de températures plus élevées.
La pourriture des nageoires
Provoquée par des bactéries telles que Pseudomonas ou Aeromonas, cette maladie dégrade les nageoires, qui deviennent effilochées, et la peau peut prendre une teinte plus terne. Elle nécessite une intervention pour éviter une aggravation.
L’exophtalmie
Ce problème se caractérise par un œil gonflé dû à l’accumulation de liquide. Un traitement rapide est essentiel pour maximiser les chances de guérison du poisson.
Importance d’une vigilance constante
L’équilibre d’un aquarium demeure délicat et sensible aux maladies. Il est donc recommandé de procéder à une surveillance régulière, en vérifiant notamment la qualité de l’eau et sa température. La prévention passe aussi par quelques règles essentielles :
- éviter la surpopulation aquatique,
- offrir une alimentation équilibrée adaptée aux besoins des poissons, en évitant la suralimentation ou la sous-nutrition,
- limiter le stress, par exemple en évitant de frapper contre la vitre ou de stresser inutilement les habitants,
- respecter une procédure d’introduction progressive pour les nouveaux poissons,
- maintenir un aquarium propre avec un système de filtration performant et une hygiène rigoureuse.