Originaire des rivières et étangs de l’Asie, le poisson connu sous le nom de télescope se distingue par ses yeux saillants et sa tête large. À ses débuts, cette espèce, qui a été découverte en Chine à la fin du XVIe siècle, a reçu le nom de « yeux de dragon ». Au Japon, il est également appelé demekin et résulte de croisements avec le célèbre poisson rouge (Carassius auratus), appartenant à la famille des cyprinidés. Longtemps apprécié pour ses qualités ornementales, il s’est popularisé en Asie avant d’arriver en Europe vers la fin du XIXe siècle. La sélection artificielle a permis de développer une variété de formes et de couleurs, que l’on retrouve aujourd’hui dans de nombreux aquariums à travers le monde, où il peut mesurer jusqu’à 20 cm pour une espérance de vie comprise entre 10 et 15 ans.
origine du poisson télescope
Ce poisson est une manifestation de la biodiversité de la faune aquatique asiatique. Son habitat naturel se situe dans les cours d’eau et étangs de cette région. La particularité de ses yeux, qui ont valu son nom, a été accentuée par la sélection humaine pour la valeur esthétique. En effet, plus ses globes oculaires sont volumineux, plus cette espèce est prisée par les amateurs d’aquariophilie. Toutefois, ces modifications ne confèrent aucun avantage évolutif et peuvent entraîner des troubles de la vision, voire une cécité totale avec l’âge. La passion pour ce poisson a conduit à la création de multiples variétés, avec des traits spécifiques, permettant de répondre à différents goûts et styles dans le monde de l’aquariophilie moderne.
description du poisson télescope
Reconnaissable par sa tête ample et ses gros yeux proéminents, cette espèce de poisson possède un corps arrondi, dont la hauteur dépasse souvent la moitié de sa longueur totale. La nageoire dorsale est généralement dressée, tandis que les autres nageoires sont grandes, arrondies et souvent ourlées. La queue, fins et bifurquée, a tendance à pendre, accentuant son apparence singulière. La silhouette globale, associée à ses caractéristiques faciales, en fait un poisson à l’allure distinctive qui ne laisse personne indifférent dans un aquarium.
couleurs et variétés du poisson télescope
Ce cyprinidé se décline dans une large palette de coloris. La variété la plus emblématique est le noir velouté, appelé souvent « maure noir », dont la robe toute d’un noir profond. D’autres spécimens arborent des taches orange ou des motifs divers. La variété désignée comme « panda » présente un contraste marqué entre des zones blanches et noires. De plus, la sélection humaine a permis l’émergence de nombreux autres motifs et couleurs, allant du monochrome (orange, jaune, blanc, rouge) au bicolore (rouge-blanc, jaune-noir, etc.), voire tricolore. La brillance ou l’aspect mate de la surface de l’écaillage dépend de l’héritage génétique et du mode de pigmentation de chaque variété.
pourquoi ses yeux sont-ils si volumineux ?
Au fil des années, les éleveurs ont recherché à accentuer la taille des globes oculaires de cette espèce pour augmenter leur attrait esthétique. Ces yeux, qui peuvent prendre différentes formes comme sphériques ou coniques, ont tendance à pointer vers le haut. Cette proéminence se manifeste généralement entre 3 et 6 mois, mais ne constitue pas un avantage pour le poisson. En réalité, ces caractéristiques entraînent des troubles visuels, qui s’aggravent avec le temps : à partir de 2 à 3 ans, il est fréquent que le poisson développe une perte de vision progressive, pouvant aboutir à une cécité complète dans certains cas.
conseils pour l’élevage du poisson télescope
Très demandé auprès des passionnés, le demekin requiert une attention particulière pour assurer son bien-être. Voici quelques recommandations essentielles pour lui offrir un cadre de vie adapté.
caractéristiques de l’aquarium
Ce poisson a besoin d’un espace considérable, avec un volume minimum de 50 litres par individu, idéalement 100 litres pour deux. La position de l’aquarium doit privilégier une zone sombre pour éviter le développement de champignons, car cette espèce est sensible à la lumière. Son faible niveau d’énergie exige une filtration modérée, afin de ne pas perturber sa capacité de nage ou de le brasser excessivement.
gestion de la qualité de l’eau
Le télescope est un poisson puissamment pollueur, dont les déjections contribuent à une augmentation rapide des nitrates, ce qui peut nuire à sa santé. Il est donc crucial de surveiller régulièrement la qualité de l’eau et de procéder à des changements fréquents. La température doit être maintenue dans une plage comprise entre 18 et 24°C, évitant ainsi tout choc thermique. Pour assurer une oxygénation optimale, l’installation d’un diffuseur à bulles est recommandée en l’absence de végétation naturelle. Un pH compris entre 7 et 7,5 est idéal pour son confort.
aménagement du décor
Étant donné la faiblesse de sa vision ou sa cécité, il faut faire preuve d’attention dans le choix des éléments décoratifs. Les objets tranchants, pointus ou durs doivent être évités pour prévenir tout risque de blessure ou de déchirure des nageoires. L’utilisation de plantes naturelles comme l’anubias permet de créer un environnement sécurisé tout en améliorant la filtration. Certaines espèces sont suffisamment résistantes pour ne pas être dévorées par ce poisson curieux, tout en offrant un aspect naturel à l’aquarium.
alimentation
Le démekin, doté d’un estomac de petite capacité, doit être nourri plusieurs fois par jour avec de petites quantités. Cet omnivore est gourmand et peu exigeant, appréciant aussi bien la nourriture vivante (artémias, larves, vers de vase) que les aliments en granulés ou en flocons. L’intégration de végétaux, comme des feuilles de laitue ou de chou pochées, est aussi recommandée pour assurer un régime équilibré et sain.
cohabitation
Avant d’introduire d’autres poissons dans le même espace, il convient de prendre en compte ses troubles visuels et son incapacité à nager rapidement. Les poissons trop vifs ou actifs peuvent accidentellement blesser ses nageoires. Naturellement calme et peu territorial, le demekin apprécie la compagnie d’individus similaires, formant un groupe d’au moins cinq spécimens paisibles pour une cohabitation harmonieuse.