Dans le domaine de l’aquariophilie, la façon dont vous nourrissez vos poissons est un élément fondamental pour leur bien-être. Choisir la bonne nourriture, déterminer la fréquence idéale de repas… Il est naturel de craindre de faire des erreurs qui pourraient mettre en danger la santé de vos animaux aquatiques, en provoquant des carences ou des maladies. Si vous souhaitez avancer avec confiance dans cette activité, cet article met en lumière trois règles principales à garder en tête.
Principe n° 1 : Adapter l’alimentation au mode de vie de chaque poisson
Lorsque l’on débute en aquariophilie, privilégier des espèces résistantes et peu exigeantes constitue une stratégie sûre. En recherchant des informations, il est fréquent de prendre des notes sur leurs habitudes alimentaires pour mieux répondre à leurs besoins spécifiques. Appliquer un comportement observé dans leur environnement naturel peut également être judicieux, même si cela s’avère parfois difficile en aquarium. La clé est de choisir une nourriture compatible avec leur mode de vie, pour garantir qu’ils aient tous accès à leur nourriture. Connaître leurs comportements et zones de nage vous aidera à sélectionner entre flocons, granulés, comprimés, sticks, ou aliments congelés, vivants ou séchés.
Par exemple, certains poissons qui résident principalement en fond de l’aquarium, comme les corydoras ou les centromochlus, se nourrissent surtout des résidus non consommés par d’autres espèces. Leur bouche, souvent reliee à un mode d’alimentation benthique, leur permet de capter la nourriture au sol. Il n’est pas nécessaire de les nourrir quotidiennement. Une nourriture spécifique pour leur mode de vie, déposée au fond, suffit généralement.
Les poissons qui fréquentent la surface de l’eau, comme les guppys, ont une bouche orientée vers le haut. Pour eux, les flocons suspendus à la surface sont parfaitement adaptés, car leur physiologie supporte cette méthode d’alimentation.
Enfin, ceux qui nagent en pleine eau, tels que les scalaires, ont la bouche positionnée au centre de la tête, tournée vers l’avant. Des pastilles ou gaufrettes leur conviennent, car elles flottent ou coulent lentement selon leur besoin.
Principe n° 2 : Favoriser la diversité alimentaire
Dans leur milieu naturel, les poissons adoptent différents régimes alimentaires : carnivore, herbivore, limivore, détritivore ou omnivore. Ces classifications reflètent leur manière de se nourrir, souvent influencée par la taille de leur estomac. En aquariophilie, respecter ces régimes permet d’assurer leur santé tout en maximisant leur développement.
Voici des recommandations communes en fonction du type de régime :
- Pour les carnivores : prévoir une à deux portions de nourriture par jour,
- Pour les omnivores : offrir trois repas quotidiens,
- Pour les herbivores : distribuer trois à quatre fois par jour,
- Pour les détritivores : leur fournir une alimentation continue.
Au-delà du respect de leur régime spécifique, faire preuve de variété dans leur alimentation est une démarche bénéfique. Elle stimule leur appétit, renforce leur immunité et aide à prévenir les carences. Toutes les espèces ont besoin de différents nutriments : protéines, glucides, lipides, vitamines et minéraux, mais en proportions variables. N’hésitez pas à varier leur alimentation en leur proposant, par exemple, une ou deux fois par semaine, des fruits ou des légumes (après avoir éliminé toute nourriture non consommée pour éviter la pollution). La cuisson préalable des légumes, notamment par ébullition, facilite leur digestion. Échanger avec des amateurs d’aquariophilie permet également d’oser la diversification.
Il est bon de rappeler que la cellulose, qui compose les parois végétales, est bien tolérée par les herbivores, mais aussi bénéfique à tous les poissons, même ceux de régime carnivore, puisqu’elle aide à réguler leur transit intestinal.
Dans un aquarium communautaire, une alimentation de base à base de granulés, complétée par des aliments vivants, congelés ou lyophilisés, constitue une option efficace pour varier l’apport nutritif.
Principe n° 3 : Limiter les excès
La quantité d’énergie dont ont besoin les poissons dépend de leur espèce, de leur activité, ainsi que de la température de l’eau. Pourtant, il arrive souvent que les aquariophiles débutants nourrissent leurs poissons en excès. Il est pourtant bénéfique d’adopter une approche de rationnement. La majorité des poissons, sauf ceux ayant des besoins spécifiques ou affaiblis, peuvent jeûner un ou plusieurs jours par semaine sans problème.
Pour ajuster la portion, il est conseillé de répartir la quantité estimée en plusieurs petites rations, en surveillant leur temps d’absorption : si toute la nourriture n’est pas consommée en trois à quatre minutes, cela signifie que c’est trop, et il faut retirer le surplus afin d’éviter une pollution de l’eau due à la prolifération de nitrates.
Il est aussi important de prêter attention aux aliments enrichis. La teneur en vitamines hydrosolubles est sensible, notamment dans les paillettes, qui perdent leurs propriétés quelques secondes après la distribution. Les granulés conservent généralement mieux leurs vitamines. Conservez la nourriture dans un endroit sec, à l’abri de la lumière, et sachez utiliser les produits dans les trois mois suivant l’ouverture.
Souvenez-vous que les poissons ont besoin de quantités faibles en alimentation, mais que leur alimentation doit être de haute qualité. Vérifiez attentivement la composition des aliments, en privilégiant ceux des marques reconnues par la communauté des aquariophiles expérimentés. Une alimentation équilibrée, adaptée à leur profil, contribuera à leur longévité et leur santé.