Depuis notre enfance, nombreux sont ceux qui ont craqué pour un petit poisson rouge, souvent acquis lors de fêtes foraines ou acheté en magasin après avoir supplié leurs parents en promettant de s’en occuper avec attention. Ces petits compagnons sont alors logés dans un simple bocal en verre, mais leur courte durée de vie reste une réalité frustrante. La cause principale ? La taille inadaptée de ces contenants, qui ne favorise pas leur croissance ni leur bien-être, entraînant un déclin progressif. Heureusement, ces petits aquariums sphériques, souvent assimilés à des “bocaux”, commencent à disparaître, car leur impact négatif sur la santé des poissons est désormais reconnu. Retour sur les raisons pour lesquelles ces habitats arrondis sont réellement nuisibles à nos amis aquatiques.
Définition d’un aquarium en forme de boule
On désigne aussi ces contenants par le terme péjoratif de “bocal”, qui illustre leur forme sphérique et leur faible capacité, généralement inférieure à 10 litres, parfois même moins. Or, pour assurer le bien-être d’un poisson rouge adulte, il faut lui proposer un espace de vie d’au moins 50 à 100 litres. La différence est cruciale : un espace trop réduit limite sa capacité à nager convenablement et à se développer normalement. En conséquence, l’animal doit s’adapter à cet environnement restreint en se limitant en taille, ce qui lui cause souvent des malformations ou une souffrance chronique.
De plus, cette configuration ne permet pas d’intégrer efficacement un système de filtration adéquat, obligeant à des changements d’eau fréquents qui restent insuffisants pour éliminer les déchets issus de la pollution et de la nourriture non consommée. La rotation incessante dans le bocal, accentuée par un effet loupe qui désoriente le poisson, augmente son stress, affaiblit ses défenses naturelles et favorise l’apparition de maladies cutanées ou parasitaires peu de temps après sa mise en aquarium.
En somme, ces petites “balles” ne répondent pas aux nécessités biologiques et sont désormais destinées à disparaître du marché dans plusieurs pays.
L’avenir de ces aquariums sphériques
C’est notamment Matthieu Lambeaux, dirigeant de Tendances et animaux, qui a mis en garde contre ces contenants nuisibles. Il a annoncé que la vente de petits aquariums en forme de boule serait désormais prohibée, les volumes inférieurs à 15 litres étant bannis, car leur utilisation nuit gravement à la santé des poissons. La société s’engage à respecter une posture éthique en supprimant ces modèles, considérés comme sources de maltraitance, et en privilégiant des habitacles plus respectueux du bien-être animal.
Cette évolution a été saluée par plusieurs associations, dont la Fondation Brigitte Bardot, qui rappelle que les poissons sont des êtres sensibles, et non de simples décorations. De son côté, l’association française du poisson rouge insiste sur le fait que ces petits bocaux provoquent stress et maladies, tout en limitant la croissance normale des poissons. Plusieurs pays comme l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et les Pays-Bas ont d’ailleurs déjà interdit ces aquariums sphériques, soulignant une prise de conscience mondiale pour la protection animale.
Cela ne signifie pas qu’il faille renoncer à posséder un compagnon aquatique, mais plutôt qu’il est essentiel de lui offrir un habitat adapté, avec une capacité permettant une vie sereine, un espace libre de tout stress et un entretien optimale de la qualité de l’eau.
Conseils pour une aquariophilie responsable
Pour débuter en aquariophilie, il faut connaître les erreurs à éviter pour garantir le confort et la santé de vos poissons :
Choisir un volume insuffisant pour l’aquarium ou le bocal
Les aquariums en forme de boule en font partie, mais leur petite taille est inadaptée. Un poisson rouge en âge adulte peut atteindre 20 à 25 cm, nécessitant un espace conséquent pour évoluer sans contraintes. De plus, étant de gros producteurs de déchets, ces poissons requièrent un système de filtration performant que ne permet pas un petit bocal. Il faut prévoir un minimum de 50 à 100 litres pour chaque poisson, afin de préserver sa santé et son comportement naturel.
Suralimenter les poissons
Il arrive que des enfants, par whims ou par ignorance, donnent trop de nourriture aux poissons. Or, ceux-ci ont un estomac limité et leur activité principale consiste à chercher de la nourriture toute la journée, générant rapidement des déjections en quantité. Il faut donc les nourrir en petites portions, 2 ou 3 fois par jour, afin d’éviter la constipation ou des troubles liés à la vessie natatoire.
Taxer une surpopulation dans l’aquarium
Une erreur courante mais fatale : trop de poissons dans un espace restreint. Cela augmente le risque de maladies et de stress, car chaque poisson doit disposer d’au moins 50 litres d’eau. La surpopulation favorise également la pollution et doit être évitée pour assurer la pérennité de la santé de tous.
Utiliser un système de filtration adéquat
Le maintien d’une bonne qualité d’eau repose sur un filtre adapté. Un filtre externe avec un débit d’environ 5 à 6 fois le volume de l’aquarium chaque heure est recommandé pour assurer une filtration efficace et un environnement propre.
Changer l’eau régulièrement
Effectuer un renouvellement partiel hebdomadaire, environ un tiers du volume, permet de limiter l’accumulation des nitrates et d’éliminer les impuretés. Évitez de changer toute l’eau d’un coup, car cela stresse fortement les poissons et déséquilibre l’écosystème aquatique.
Ne pas nettoyer excessivement le filtre
Le filtre doit être nettoyé à l’eau claire uniquement, sans savon ni détergent, pour préserver la vie bactérienne bénéfique. Il joue un rôle crucial dans la stabilité de l’eau et la santé des habitants de l’aquarium.
Privilégier de vraies plantes aquatiques
Evitez les décorations en plastique : il est préférable d’introduire des plantes naturelles. Elles participent à l’écosystème en réduisant la prolifération d’algues, en oxygénant l’eau et en aidant à filtrer les particules en suspension.
Quelle configuration pour héberger un poisson rouge correctement ?
Si vous avez reçu ou acheté un poisson rouge sans vouloir investir dans un grand aquarium, la meilleure option reste un volume de 100 à 120 litres. Bien qu’un seul poisson nécessite au minimum 50 litres, il est possible d’y loger plusieurs petits poissons comme les Guppys, Néons ou Poissons Zèbres, à condition de vérifier leur compatibilité et leur cohabitation. Le principal est de leur offrir un espace satisfaisant pour leur liberté de mouvement et une qualité d’eau optimale pour leur santé.