Conseils pour l’élevage du Molly en aquarium

Accueil » Aquariophilie » Conseils pour l’élevage du Molly en aquarium

Le petit poisson d’eau douce de type tropical qui connaît une grande popularité dans le monde de l’aquariophilie est très souvent rencontré dans nos habitats aquatiques domestiques. Ce qui le rend si apprécié ? Sa gamme variée de couleurs, de motifs et de formes, résultat de nombreuses sélections et croisements, ainsi que sa nature sociale qui facilite sa cohabitation avec d’autres poissons. Découvrons ce qu’il faut savoir pour bien élever le Molly.

Présentation du Molly

Ce poisson, appelé scientifiquement Poecilia sphenops, appartient à la famille des Poeciliidae et évolue en milieu d’eau douce chaud. Originaire d’Amérique centrale, il a été introduit en Europe à la fin du XIXe siècle, avec une reconnaissance officielle de ses caractéristiques une centaine d’années plus tard. Tolérant et paisible, le Molly est souvent choisi par ceux qui débutent dans l’univers de l’aquariophilie. Son comportement est actif, il aime explorer tout l’espace de l’aquarium en nageant régulièrement. Sa nature nerveuse mais non agressive, couplée à une bonne robustesse, favorise sa popularité. En général, il peut vivre entre 2 et 3 ans et atteindre une taille comprise entre 4 et 8 centimètres.

Un éventail de variétés pour le Molly

Dans la nature, le Molly possède un pelage noir tacheté de jaune, mais en captivité où se mêlent reproduction et hybridation, une multitude de versions plus colorées et différentes ont fleuri. Parmi elles, le « Black Molly » se distingue par sa capacité à tolérer des eaux contenant du sel, ce qui lui permet de vivre en mer. La palette de couleurs disponibles est très riche, allant du blanc au doré, en passant par l’orange, le noir ou encore le gris. Certaines variétés comme le Molly Dalmatien ou le “poussière d’or” ont aussi leur succès. La version Balloon, créée par sélection, présente une silhouette aplatie grâce à une scoliose naturelle ou artificielle. Cependant, cette déformation peut entraîner des douleurs et des complications lors de la ponte, voire la perte de la femelle.

Conditions de maintenance et paramètres adaptés

Le Molly est un poisson qui évolue naturellement dans les zones où rivière et mer se rejoignent, l’eau étant souvent saumâtre. Il est donc recommandé de lui offrir un environnement à la dureté élevée et à un pH alcalin. Un volume d’au moins 200 litres est conseillé pour accueillir un groupe d’au moins six poissons, avec une longueur minimale de 80 cm pour qu’ils puissent nager librement. La circulation de l’eau doit être faible, voire inexistante. La température idéale de l’eau tourne autour de 18 à 28°C, avec 26°C étant optimal pour la santé du groupe. Le pH doit se situer entre 7 et 8,2, avec une dureté de l’eau pouvant varier de 10 à 30. Pour rendre l’eau plus proche de leur milieu naturel, on peut ajouter une cuillère à soupe de sel marin ou spécifique pour aquarium dans chaque 20 litres d’eau. Il est également important de renouveler chaque semaine entre 10 et 20 % de l’eau, en maintenant la même salinité pour éviter le stress.

Un décor adapté, résistant au sel

Ce poisson aime principalement évoluer en surface ou dans la partie médiane de l’aquarium. Il préfère un environnement planté où il peut se cacher afin d’éviter le harcèlement des autres individus, notamment lors de la reproduction. Les plantes touffues, les pierres et les racines constituent d’excellents éléments de décor. Les plantes flottantes comme Najas najas ou Ceratophyllum demersum servent aussi à fournir aux jeunes alevins des sources alimentaires naturelles telles que les infusoires. Il est crucial de choisir des plantes capables de supporter la salinité, comme les Anubias ou la mousse de Java, ou encore d’utiliser des roches calcaires pour préserver la dureté de l’eau, tout en contrôlant régulièrement le taux de GH.

Un poisson à tendance sociable

De nature grégaire, le Molly se sent bien en groupe dans un aquarium communautaire, mais il est important de respecter certains critères. Son environnement doit présenter une dureté de l’eau supérieure à celle d’autres poissons tropicaux, pour éviter toute compétition ou hybridation peu souhaitée avec d’autres espèces comme le Guppy ou le Platy. La population doit être composée d’au moins six individus de la même espèce, avec un ratio d’au moins deux femelles pour un mâle, afin de limiter le stress lié à la reproduction. La poursuite incessante du mâle peut épuiser la femelle, voire entraîner sa mort.

Conseils pour l’alimentation

Pour que ces poissons restent en pleine forme, une alimentation variée est essentielle. Omnivores, ils acceptent aussi bien des aliments secs, comme des granulés ou des paillettes, que des nourritures fraîches ou vivantes. Les aliments végétaux tels que petits pois, épinards ou courgettes doivent aussi être proposés régulièrement pour équilibrer leur régime. Un seul repas par jour est suffisant, en évitant cependant de suralimenter, car le surplus peut décomposer au fond de l’aquarium et favoriser la prolifération de bactéries nuisibles.

Facilité de reproduction du Molly

Une fois que le mâle atteint la maturité sexuelle, la reproduction peut commencer rapidement dans un aquarium adapté. Il fertilise la femelle à l’aide de sa nageoire anale, le gonopode. La femelle peut donner naissance à jusqu’à une centaine de petits chaque mois, après une période de gestation de 26 à 45 jours. La reproduction est extrêmement prolifique, rendant indispensable de prévoir un volume suffisant (au moins 200 litres) pour éviter une surpopulation incontrôlable qui pourrait mettre en danger la survie des poissons.

Élever les alevins en toute tranquillité

Les alevins naissent déjà capables de nager et de se nourrir, car il s’agit de poissons vivipares. Cependant, ils sont très vulnérables face aux adultes, qui peuvent les dévorer. Il est conseillé de les isoler dans un bac séparé pour leur assurer un environnement calme et leur permettre de grandir sans menace. Pour favoriser leur développement, il est recommandé de leur donner une nourriture riche, plusieurs fois par jour. Les nauplies d’artémia représentent une excellente option nutritive. Attention néanmoins à ne pas suralimenter, afin d’éviter la pollution de l’eau et l’accroissement des nitrites et nitrates.